Au cours du 18e et début 19e siècle, il y a bien deux conceptions économiques qui s'opposent. La française héritée en grande partie de Colbert qui visent à augmenter la richesse en fermant les frontières aux produits étrangers et en privilégiant les produits nationaux. Ce système n'a jamais atteint ses objectifs car il reposait sur des analyses en grande partie erronée, notamment la conception que la vraie richesse ne pouvait provenir que de la terre. Ce système économique comportait des conséquences perverses : la fermeture du marché dispense d'innover car les produits peuvent toujours être écoulés dans un marché captif, il faut faire la guerre pour forcer l'ouverture d'un marché fermé de cette manière.
A l'opposé, le système anglais reposait plutôt sur la libre concurrence. Ce système n'est sans doute pas non plus dépourvu d'inconvénients, mais il présente néanmoins quelques avantages : il risque moins d'être à l'origine de guerre, car la guerre nuit au commerce; il oblige à innover pour faire baisser les coûts de production et améliorer la qualité des produits pour faire face à la concurrence; il a été à l'origine d'une croissance économique sans précédent qui a permis l'enrichissement d'une part importante de la population occidentale et plus récemment asiatique.
Le mépris exprimé par Napoléon à l'égard des boutiquiers repose en fait sur une grosse erreur d'appréciation. Ce sont eux qui se sont révélés finalement les plus forts.
L'Angleterre finira par imposer sa suprématie sur le monde et la France sera relégué au rang de puissance de seconde zone.