Un énoncé ne peut être prouvé que phénoménologiquement. C'est-à-dire que la seule chose qui peut prouver un énoncé est le fait qu'on fait l'expérience directe de la vérité de cet énoncé. Ex : "je pense donc je suis" est prouvé phénoménologiquement et ne peut l'être que de cette manière.
Quelle en est la raison ? C'est simple. Imaginons que nous essayons de prouver un énoncé sans utiliser la phénoménologie. Cela signifie que la preuve de l'énoncé en question ne peut pas être le fait de faire l'expérience directe de la vérité de l'énoncé : autrement dit, la preuve de l'énoncé en question doit être trouvée en dehors de l'expérience directe que nous en faisons. Cela implique que la preuve doit provenir d'un autre énoncé. Mais il faut alors aussi prouver que cette preuve est une preuve : par conséquent il faut encore trouver un autre énoncé extérieur. On tombe ainsi sur une régression à l'infini de telle sorte qu'on ne prouve rien. Sinon, on tombe sur un arrêt dogmatique (on décide qu'un énoncé est une preuve fondamentale sans avoir prouvé que c'est une preuve) de telle sorte que rien n'est prouvé. Ou encore, on tombe sur un diallèle (chaque énoncé se prouve mutuellement de telle manière qu'aucun n'est prouvé). Vous remarquez que tenter de trouver une preuve non-phénomenologique nous fait tomber dans le trilemme d'Agrippa.
Voilà