"ATHALIE.
J’entends. Mais tout ce peuple enfermé dans ce lieu,
À quoi s’occupe-t-il ?
JOAS.
Il loue, il bénit Dieu.
ATHALIE.
Dieu veut-il qu’à toute heure on prie, on le contemple ?
JOAS.
Tout profane exercice est banni de son temple.
ATHALIE.
Quels sont donc vos plaisirs ?
JOAS.
Quelquefois à l’autel
Je présente au grand-prêtre ou l’encens ou le sel,
J’entends chanter de Dieu les grandeurs infinies.
Je vois l’ordre pompeux de ses cérémonies.
ATHALIE.
Hé quoi ? vous n’avez point de passe-temps plus doux ?
Je plains le triste sort d’un enfant tel que vous.
Venez dans mon palais, vous y verrez ma gloire.
JOAS.
Moi ? Des bienfaits de Dieu je perdrais la mémoire ?
ATHALIE.
Non, je ne vous veux pas contraindre à l’oublier.
JOAS.
Vous ne le priez point.
ATHALIE.
Vous le pourrez prier.
JOAS.
Je verrais cependant en invoquer un autre ?
ATHALIE.
J’ai mon Dieu que je sers, vous servirez le vôtre ;
Ce sont deux puissants dieux
JOAS.
Il faut craindre le mien :
Lui seul est Dieu, Madame, et le vôtre n’est rien."
Morale:nique la laïcité, vive le catholicisme.