Sur les traces de nos cafouillages
Je me suis perdu en vain, faut croire
J'ai dérivé vers la berge ou je suis né
Enduit d'un défaut d'innocence,
Tout fut incendié
Et je répète dans le noir ces premiers pas
Que mes vieux os ne soutiendront plus
La mer m'a recraché
Sur le rivage qui nous a vu naitre
Et tandis que la jeunesse s'élance, éloquente
J'ai bafouillé des mots fatigués
Les uns partent
Les autres, revenants...
Peut-être.
Ils errent comme des moins que rien.
L'océan gardant nos sanglants secrets
Et sur leurs mains décharnées
De cinglants frissons
Qu'ils ne peuvent plus oublier
J'erre comme un moins que rien.
Et dans un odieux cafouillage
Nous ne parvînmes plus à retenir le flot fougueux
De l'innocence sans ainés
Abandonnés à nos destins triviaux
J'ai tourné en rond
Sans bien me rappeler au fond
Les mots qui nous manquaient
Les mots des ainés que je transportais dans mon cartable.
Qu'antan je n'avais pu décrire
Papa
Maman
Et le foyer de l'humanité que j'ai échoué à reconstruire.