Comme un proto-singe n'ayant pas évolué depuis le début du Pléistocène, mes pulsions primaires, c'est-à-dire les seules, qui régissent mes capacités cognitives, refont surface. Je me retrouve alors possédé, littéralement manipulé par l'appel de la fornication. Mon corps ne tarde pas à suivre la cadence : mon coeur se met à battre à cent à l'heure, redirigeant le précieux sang si important pour mes organes vers mon appareil reproducteur, qui se gorge tel un ballon volumineux, ferme, dur et véhément, déterminer à remplir sa fonction principale, celle de la procréation, de la création de la vie. Je dis fonction principale, mais je mens un peu : la procréation n'est que la conclusion, elle n'arrivera bien qu'après une succession rappelant les va-et-vient incessants des galères romaines, lourds mais contrôlés, et terriblement puissants. La femelle ne comprendra pas ce qui lui arrive : telle la preuve tangible du déterminisme, son destin est scellé. Son libre-arbitre et tous les concepts liés à la liberté disparaissent, pour ne laisser place qu'à des gémissements et des grognements, formant une douce mélodie, accompagnée d'une odeur enivrante, remplissant la salle et assez chaude pour contribuer considérablement au réchauffement climatique.