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cette description du French Dream par Tolstoi en 1886

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extraits ci dessous tirés de la nouvelle 'la mort d Ivan Illitch', nouvelle de Tolstoi de 1886
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/21/3/1622061287-2cf39e07-2c51-43bb-b252-5346cacddcfc.png

ça parle d'un petit dreamer russe qui voulait :
- une petite carrière au tribunal
- un petit mariage avec une petite femme de bonne famille pour s'embourgeoiser
- faire des petites parties de cartes avec ses amis

et qui finit crevé à 45 ans d'une maladie non diagnostiquée, sans savoir ce qu'il a exactement avec absolument tout le monde (sa femme, ses enfants, ses collègues, ses "amis') qui s'en fout et qui attend qu'il crève de sa maladie
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il se rend compte avant de crever qu'il a raté sa vie et qu'il déteste sa femme
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/20/2/1621353206-783f85b2-751f-4206-b9e4-491bc46e6f2b.png

https://image.noelshack.com/fichiers/2021/25/1/1624229564-image.png

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Chiante à mourir cette nouvelle
Bordel, le monde est réellement une putain de boucle

le texte en un seul pavé
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/19/4/1620939624-quintero-miroir.jpg

Et Ivan Ilitch se maria. Pendant les fêtes du mariage et les premiers jours qui suivirent, grâce aux tendresses de sa femme, aux nouveaux meubles, à la vaisselle nouvelle et au linge nouveau, tout alla très bien, de sorte qu’Ivan Ilitch commençait à croire que le mariage, loin de troubler sa vie agréable, joyeuse, facile, toujours convenable et approuvée par son monde, ne ferait que la rendre plus agréable encore. Mais dès les premiers mois de la grossesse de sa femme, il survint quelque chose de nouveau, d’inattendu, de désagréable, de pénible, d’inconvenant même, quelque chose à quoi l’on ne pouvait s’attendre, et qu’on ne pouvait éviter. Sa femme, sans aucune raison de gaieté de cœur, comme se le disait Ivan Ilitch, se mit à troubler l’harmonie et la tranquillité de sa vie : elle se montrait jalouse sans aucun motif, exigeait

de lui des prévenances continuelles, lui cherchait des querelles à tout propos et lui faisait des scènes désagréables et de mauvais goût. Au début, Ivan Ilitch espéra échapper à tous ces ennuis en prenant la vie, comme auparavant, par son côté léger et agréable. Il essayait de ne pas voir la mauvaise humeur de sa femme ; il invitait chez lui ses collègues, organisait des parties de cartes, ou passait ses soirées au cercle ou chez des amis. Mais un jour, sa femme le prit à partie avec une telle violence et si grossièrement, elle répéta ensuite la même scène avec tant d’acharnement chaque fois qu’il refusait de se soumettre à sa volonté, qu’il en fut épouvanté. Elle était évidemment résolue à persister jusqu’à ce qu’il consentît à rester avec elle à la maison et à partager son ennui. Il comprit que la vie de famille, du moins avec sa femme, loin d’ajouter au charme, à l’harmonie de l’existence, ne faisait au contraire qu’y apporter du trouble. Et Ivan Ilitch songea aux moyens de se soustraire à cette tyrannie. Ses occupations

étaient la seule chose qui inspirait du respect à Prascovie Fedorovna. Ivan Ilitch prétexta ses fonction pour lutter contre sa femme et se créer un monde à soi. Après la naissance de l’enfant, les tentatives infructueuses d’allaitement, d’autres soucis encore, les maladies réelles et imaginaires de l’enfant et de la mère, réclamèrent l’intervention d’Ivan Ilitch, bien qu’il n’y pût rien. La nécessité de se créer une existence à part lui parut plus impérieuse encore. À mesure que sa femme devenait plus irritable et plus exigeante, Ivan Ilitch reportait de plus en plus sur son service tout l’intérêt de sa vie. Il s’attacha davantage aux soins de sa carrière et devint de plus en plus ambitieux. Une année à peine après son mariage, il comprit que la vie de famille, tout en présentant quelques avantages, était cependant une chose très compliquée et très pénible, et que, pour mener une vie convenable, approuvée par la société, il fallait une règle dans le mariage comme dans le service.

Cette règle, Ivan Ilitch l’institua dans ses rapports avec sa femme. Il exigea d’elle d’être une bonne maîtresse de maison, de veiller à ce que le lit et le dîner soient bien soignés, et surtout de respecter les convenances imposées par l’opinion publique. D’ailleurs, si elle se montrait de bonne composition, il l’accueillait avec reconnaissance ; au contraire, s’il avait à se plaindre de son humeur, il se réfugiait bien vite dans ses occupations professionnelles, où il trouvait de l’agrément. Ivan Ilitch était considéré comme un bon magistrat. Au bout de trois ans, il fut nommé substitut du procureur. Ses nouvelles attributions, leur importance, le pouvoir de requérir et de jeter en prison, les discours en public, son succès, tout cela l’attacha davantage à son service. Il eut d’autres enfants. Sa femme devenait de plus en plus acariâtre et méchante, mais les règles qu’avait établies chez lui Ivan Ilitch le rendaient presque invulnérable. Après sept ans de séjour dans la même ville, il fut nommé procureur dans une autre province.

Toute la famille s’y rendit ; ils avaient peu d’argent et ce nouveau poste ne plaisait pas à sa femme ; le traitement était plus élevé, mais la vie était bien plus chère. En outre, ils perdirent deux enfants, et la vie familiale devint pour Ivan Ilitch encore plus insupportable. Prascovie Fedorovna accusait son mari de tous les malheurs survenus dans leur nouvelle résidence. Presque toutes les conversations entre les deux époux, surtout quand il s’agissait de l’éducation des enfants, ravivaient le souvenir des querelles anciennes, et en provoquaient de nouvelles. À de rares intervalles l’amour se réveillait, mais pour peu de temps. C’étaient des îlots où ils se reposaient un moment, puis ils étaient de nouveau emportés dans un océan de haine latente, qui se manifestait par leur éloignement mutuel. Cet éloignement aurait attristé Ivan Ilitch s’il avait pensé qu’il en pouvait être autrement, mais il trouvait cela tout à fait normal et il en faisait le but de son existence familiale. Ce but était de se débarrasser de plus en plus de ces désagréments, de leur donner un caractère inoffensif et convenable. Il y parvenait en consacrant aux siens le moins de temps

possible, et, quand il se trouvait obligé de rester avec eux, il s’entourait d’étrangers. Mais son grand refuge c’était son service. Dans les obligations de sa charge, il concentrait tout l’intérêt de son existence. Et cet intérêt l’absorbait. La conscience qu’il avait de pouvoir perdre qui bon lui semblerait, sa propre importance qui se manifestait au tribunal où il rencontrait ses subordonnés, ses succès devant ses chefs et ses subordonnés, et surtout sa maîtrise dans les affaires, enfin les conversations entre collègues, les dîners en ville, le whist, tout cela lui plaisait et remplissait sa vie. Ainsi, Ivan Ilitch jugeait que sa vie se passait comme il convient, qu’elle était agréable et bien séante. Sept années s’écoulèrent de la sorte. La fille, l’aînée, était dans sa seizième année. Ils perdirent un autre enfant ; il leur restait encore un garçon, un collégien, objet de leurs discussions. Ivan Ilitch voulait qu’il fît ses études à l’École de Droit. Prascovie Fedorovna, par esprit de contradiction, l’envoya au collège. La fille,

élevée à la maison, étudiait avec zèle. Le garçon aussi travaillait bien.

Le 21 juin 2021 à 01:01:59 :
Chiante à mourir cette nouvelle

c'est le cas de le dire vu le thème, cependant pour 1886 c'est assez avant gardiste

https://image.noelshack.com/fichiers/2021/25/1/1624230247-image.png
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/20/2/1621353206-783f85b2-751f-4206-b9e4-491bc46e6f2b.png

Le 21 juin 2021 à 01:02:15 :
Bordel, le monde est réellement une putain de boucle

un jour on en sortira peut être
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/19/4/1620939624-quintero-miroir.jpg

Le 21 juin 2021 à 01:06:45 :
La sweet ?

https://beq.ebooksgratuits.com/vents/Tolstoi-Ilitch.pdf

c'est pas le début
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/20/2/1621353197-6bccc760-7d18-441e-a032-37f44a7accb5.png
le début c'est les "amis" d ivan illitch qui apprennent sa mort et en parlent en se disant "cool ça aurait pu tomber sur moi et ça libère de la place au taf, mais fais chier maintenant faut aller lui rendre hommage" (environ 10-15% de la nouvelle)
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/20/2/1621353197-6bccc760-7d18-441e-a032-37f44a7accb5.png
ils vont donc à la veillée funéraire (je sais pas si c'est le terme exact, en gros on voit son "meilleur ami" se rendre chez lui pour lui rendre hommage) mais s en foutent complètement et ont honte hâte de sortir pour aller jouer aux cartes, la femme du défunt (Ivan Illitch) va aussi voir le meilleur ami en lui demandant des conseils pour avoir une bonne rente :)
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/20/2/1621353197-6bccc760-7d18-441e-a032-37f44a7accb5.png

et ensuite tu as une description pendant 80-85% de la nouvelle de la vie d Ivan Illitch, dont sont tirés ces extraits (c'est donc vers le début de cette seconde partie)
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/20/2/1621353197-6bccc760-7d18-441e-a032-37f44a7accb5.png

Cool merci pour le partage, je cherche de quoi lire en ce moment et après m'être tapé tout Maupassant j'aime bien cette période :ok:

Le 21 juin 2021 à 01:12:12 :
Cool merci pour le partage, je cherche de quoi lire en ce moment et après m'être tapé tout Maupassant j'aime bien cette période :ok:

https://image.noelshack.com/fichiers/2021/25/1/1624230765-image.png

si tu veux un autre passage pour te donner envie
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/20/2/1621353197-6bccc760-7d18-441e-a032-37f44a7accb5.png

oui c'est semblable à Maupassant il me semble, on est dans le XIX, la comédie humaine de Balzac aussi
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/20/2/1621353197-6bccc760-7d18-441e-a032-37f44a7accb5.png

Le 21 juin 2021 à 01:13:37 :

Le 21 juin 2021 à 01:12:12 :
Cool merci pour le partage, je cherche de quoi lire en ce moment et après m'être tapé tout Maupassant j'aime bien cette période :ok:

https://image.noelshack.com/fichiers/2021/25/1/1624230765-image.png

si tu veux un autre passage pour te donner envie
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/20/2/1621353197-6bccc760-7d18-441e-a032-37f44a7accb5.png

oui c'est semblable à Maupassant il me semble, on est dans le XIX, la comédie humaine de Balzac aussi
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/20/2/1621353197-6bccc760-7d18-441e-a032-37f44a7accb5.png

Je sais pas si ça me donne envie la :rire: quel cauchemar !

Je pense que je vais imprimer tout ça et le foutre dans un classeur :oui:

Le 21 juin 2021 à 01:12:12 :
Cool merci pour le partage, je cherche de quoi lire en ce moment et après m'être tapé tout Maupassant j'aime bien cette période :ok:

si ça te plait : j'ai acheté le livre dans une édition où il y avait 3 nouvelles de tolstoi sur le thème de la mort :
la mort d'Ivan Illitch + https://fr.wikipedia.org/wiki/Ma%C3%AEtre_et_Serviteur + https://en.wikipedia.org/wiki/Three_Deaths
https://image.noelshack.com/fichiers/2021/20/2/1621353197-6bccc760-7d18-441e-a032-37f44a7accb5.png

Je vais chercher ça alors plutôt, si t'as un lien Amazon encore mieux
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ViandeLaitOeufs
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21 juin 2021 à 01:01:00
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