Tout est dans le titre.
1ère étape: Ashita no Joe, scénario de Asao Takamori et dessiné parTestuya Chiba. Pilier du manga et de la bande dessinée tout court, précurseur du "shônen nekketsu", il s'agit d'un des mangas les plus cultes de tout les temps. L'histoire est centrée sur la boxe, et prends place dans le japon des années 60-70, dans lequel une fracture sociale importante divise la société entre les miséreux subissant le contre coup de la destruction du pays pendant la guerre et les nouveaux riches bénéficiant de l'essor économique d'après guerre.
Un univers réaliste incarné par des personnages aussi cultes que l'oeuvre: Joe Yabuki, le personnage principal et Rikishii Tooru, son rival. Une rivalité qui restera dans l'histoire, chacun incarnant une facette de cette fracture sociale.
Un manga réaliste, immersif, avec du sang et des larmes, un incontournable pour comprendre les mangas de sport et les mangas tout court.
2ème étape: Touch (ou Théo et la batte de la victoire en français) de Mitsuru Adachi. L'oeuvre la plus culte de l'auteur, qui est un des plus populaires au japon et qui continue de vendre des centaines de milliers d'exemplaires aujourd'hui. Il a commencé par dessiné des shôjos (mangas pour jeunes filles), puis est passé au shônen (mangas pour jeunes garçons). Comme pour beaucoup de ses oeuvres, c'est le base-ball qui sert à narrer son histoire. Le sport n'est pas prédominant, c'est surtout une ligne directrice et une toile de fond sur laquelle viennent s'agglomérer des personnages qui constituent le scénario. Ce sont les personnages qui font vivre l'histoire, et l'auteur joue sur la subtilité de leurs conversations et de leurs actions pour nous faire comprendre leurs émotions et leurs pensées. C'est la première fois qu'un dessinateur centre son histoire sur une romance dans un magazine shônen. Touch est incontestablement un tournant dans l'univers du manga.
3/ Slam Dunk, de Takehiko Inoue. Manga ultra culte d'un mangaka ultra célèbre, faisant parti de la liste très restreinte des bd vendues à plus de 100 millions d'exemplaires (comme Touch d'ailleurs). L'histoire commence dans un mélange de genres "furyô" (racailles) et basket, l'auteur avouera plus tard que c'était dans le but d'avoir une porte de sortie dans le cas où le public japonais n'adhérerais pas au basket. Le succès étant au rendez-vous, la partie racailles s'éclipseras au fil de l'intrigue. Le succès est dû à plusieurs raisons: le coup de crayon, les matchs haletant et prenant, les personnages hauts en couleurs, l'originalité du sport... Impossible de rester indifférent à la lecture. Et puis c'est littéralement grâce à ce manga que le basket s'est développé au japon.
4/ Major de Takuya Mitsuda. Un pur chef d'oeuvre. Manga de base-ball où l'on suit le personnage de Goro Shigeno du jardin d'enfant jusqu'à l'âge adulte. Du drame, de l'epic, un scénario captivant, du dépassement de soi. Major c'est une leçon de vie. Malheureusement non traduit en français à ce jour, il faudra vous contenter de l'animé qui est de très bonne facture. Laissez-vous tenter, si au bout de 6 épisodes vous n'êtes pas convaincu c'est que vous êtes morts de l'intérieur.
5/ Haikyû de Haruichi Furudate. Alors oui j'aurais pu en choisir des dizaines bien plus cultes (comme Ippo, Captain Tsubasa, Ace of Diamond ou les oeuvres de Masanori Morita). Mais j'ai choisis Haikyû justement pour sa modernité et son "classicisme", dans le sens où il est un enfant des mangas cités précédemment. Manga de volley reprenant les codes classiques du genre, rien d'innovant, c'est du très bon sans coup d'éclat. C'est pour moi le représentant des mangas de sport récents qui ne prennent pas de risque, et qui au final ne marque pas le lecteur autant qu'un Ashita no joe ou un Major. C'est donc un bon moyen d'avoir une vision d'ensemble.
Voilà, je pense qu'avec ça les bases sont fixées, et l'on a un bon aperçu des différents styles de narration pour ce genre en particulier.
