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Uchronie 1793: besoin de l'avis de l'élite

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Dans mon temps libre, je rédige une uchronie sur les guerres de la Révolution française. Je pense avoir trouvé un axe intéressant mais je me questionne sur l’enchainement de certains événements uchroniques que je soumets donc au regard savant de l’élite de la nation.

Le concept général de l’uchronie est simple. Et si en aout 1793, Toulon n’était pas tombée aux mains des forces coalisées ? Un scénario dans lequel cet événement et le premier d’une longue série menant au triomphe de la Marine française : la Révolution française portée sur les mers.

https://image.noelshack.com/fichiers/2017/01/1483887106-risitas-revolution.png

Je vais poster l’enchainement détaillé des événements uchroniques dans le message suivant (c’est un gros pavé), en attendant voilà les questions que je me pose :

1) :d) Comment réagirait la couronne britannique suite à la perte de l'Irlande en décembre 1796 ? Chercherait-elle à signer une paix ou resterait-elle dans la guerre malgré la menace très concrète d'une possible invasion Française ?

2) :d) A votre avis, combien de temps faudrait il à la France pour préparer une invasion de la Grande Bretagne si le Royaume Uni refusait de se rendre ? Quels seraient les lieux de débarquement envisagés (Cornouailles, Écosse, Pays de Galles, Sud de l'Angleterre...) ?

3) :d) Comment évoluerait la situation vis-à-vis de l’Autriche ? Au vu de l’avancée triomphante de Napoléon et des éventuelles négociations en cours avec le Royaume-Uni, le directoire pourrait être amené à chercher poursuivre le conflit ou pousser Napoléon à demander plus à l’Autriche.

https://image.noelshack.com/fichiers/2020/19/6/1589039539-880a1f06-79e3-409c-a6f8-a14b7a94469a.jpeg

Musique d'ambiance pour motiver ceux qui se risqueront à lire le pavé: https://www.youtube.com/watch?v=SrHm2ekZcro https://image.noelshack.com/fichiers/2017/14/1491644193-nbj.png

Voici un descriptif de l’enchainement des événements uchroniques :
Aout 1793 (divergence initiale: fronde de Toulon): la fronde de l’amiral républicain Jean René César de Saint-Julien de Chabon est un succès. Après avoir pris connaissance de la volonté des insurgés royalistes toulonnais et de l’amiral Trogoff de livrer Toulon aux forces coalisées, de Chabon prend le contrôle de la flotte et déploie ses marins dans les principales places fortes du port. Dans cette réalité, il parvient à tenir ses positions pendant deux semaines, jusqu’à l’arrivée de l’armée du General Carteaux.

Conséquences:
Le plus grand arsenal naval français est préservé et près du tiers de la flotte Française est sauvée, l’image de la marine républicaine est redorée. La Convention nationale peut allouer davantage de moyens au développement et à l’entretien de sa marine. Face à l'impossibilité de faire plier l’amiral républicain, une grande partie des insurgés fuit avant l’arrivée de Carteaux, le siège de Toulon est d'ailleurs évité (Bonaparte ne s'y illustre pas).

Fin 1793-Debut 1794 ( Rétablissement de l’ordre républicain en Corse) : après avoir été officiellement nommé à la tête de la flotte de Toulon pour ses services rendus, de Chabon entreprend de renforcer les garnisons françaises en Corse où les anglais soutiennent ouvertement Paoli. La manœuvre est risquée mais est un succès, de Chabon parvient à débarquer plusieurs milliers de soldats en renfort. Parmi les troupes déployées figure Napoléon Bonaparte qui s’illustrera à plusieurs reprises dans la reconquête de l’Ile dont sa famille avait été chassée.

Conséquences:
La Corse ne tombe pas aux mains des anglais en 1794. Les cotes du sud de la France ne sont plus sous la menace directe d’une invasion coalisée. Relance mineure de l‘activité économique sur la façade méditerranéenne française.
Le capitaine Nelson qui fait ses premières armes en Corse n’en sort pas grandi. Napoléon quant à lui a plusieurs occasions d’illustrer son talent qui est reconnu par ses supérieurs : il monte les échelons de l’armée et est nommé général, mais reste confiné en Corse (il ne se crée pas de relations à Paris). Une situation qui lui convient puisqu’il peut se consacrer à rétablir la place de la famille Bonaparte sur l’île et préparer ses plans pour l’Italie…

1 Juin 1794 (Combat de Prairial) : ce qui fut historiquement une victoire tactique britannique et victoire stratégique française se transforme en ici en simple victoire stratégique française. La flotte française escorte le convoi des caraïbes jusqu'en Bretagne, en tenant tête à la Royal Navy sans essuyer de pertes supérieures lors de la bataille au large de l'île d'Ouessant. Un rapport de forces neutre rendu possible grâce aux récentes campagnes de recrutement qui ont comblé les postes vacants des équipages français (propagande favorable due aux événements de Toulon et au succès des manœuvres en Corse). Dans cette uchronie, l‘État n’a aussi pas eu à combler les pertes de liés au siège de Toulon, améliorant l’état général des finances de la Marine.

Conséquences:
+- sept navires de ligne préservés, la marine républicaine gagne de l'expérience en combat et de la renommée.

Décembre 1794 - Février 1795 (Croisière du Grand Hiver): La tentative de la marine française d'organiser une campagne navale contre la marine britannique à des résultats mitigés. Les équipages expérimentés, les ressources navales préservées et le regain d’intérêt de Paris pour la marine permettent à l’opération de ne pas se terminer en échec retentissant comme ce fut historiquement le cas. Mais concrètement la marine française n’est pas en mesure de s'opposer de front à la Royal Navy. La domination absolue de l‘Atlantique par les britannique est néanmoins contestée. Le commerce reprend timidement et les ports français retrouvent un peu d'activité.

Conséquences:
Catastrophe évitée, gain d’expérience et de renommée nationale de la marine française. Relance mineure de l‘activité économique sur la façade atlantique.

23 juin 1795 (bataille navale de Groix) : Les flottes française et britannique se font face au large de Groix. Peu de changements d’envergure par rapport au déroulement historique, si ce n’est que la flotte française est plus grande et mieux expérimentée. Elle inflige de faibles pertes aux britanniques et parvient à désorganiser le débarquement des émigrés à Quiberon.

Conséquences : Le débarquement des émigrés à Quiberon échoue de manière encore plus retentissante qu’historiquement. Le général Hoche, tout juste réhabilité depuis la chute de Robespierre, écrase les forces royalistes et rétablit l’ordre en Vendée.

5 Octobre 1795 (insurrection royaliste du 13 vendémiaire) : La révolte royaliste qui secoue Paris prend une ampleur plus inquiétante qu’historiquement. Paul Barras doit compter sur le général Dumas pour mater l’insurrection. Ce dernier arrive tardivement, mais fait preuve d’assez de discernement pour envoyer sa cavalerie s’emparer des canons au camp des Sablons au nez et la barbe des insurgés. Bien que compétent, le général Dumas n’est pas de la trempe d’un Bonaparte ; l’insurrection royaliste est bien matée, mais c’est Barras qui s’en attribue l’essentiel des mérites.

Conséquences :
La menace royaliste est prise très sérieux (plus qu’historiquement où la révolte a promptement été écrasée par Bonaparte). Dumas devient un général de renommée nationale, chose très bien vue dans la colonie Saint-Domingue (Dumas est un mulâtre). Paul Baras est auréolé de gloire, on lui prête des qualités de commandement pour la discipline dont a fait preuve l’armée pendant les troubles.

1796~ (répression royaliste et lâché de leste vis-à-vis des jacobins) : Paul Baras est le plus influent des directeurs et sa vision est communément acceptée au vu de l’ampleur de l'insurrection du 13 vendémiaire : le Directoire tout juste installé priorise la répression contre les royalistes, la répression envers les mouvements jacobins extrémistes est volontairement limitée.

Conséquences : l’essentiel des clubs jacobins restent ouvert (dont le club du Panthéon), la radicalisation des mouvements jacobins menant à la conjuration des Égaux n’a pas lieu dans cette uchronie. Le Jacobinisme reste une force politique majeure qui s’opposera à la montée des votes monarchistes en 1797 (montée également limitée par la répression ciblée). Les directeurs n’auront pas besoin d’avoir recours à l’armée pour se maintenir après l’élection de 1797.

24 mars 1796 (début de la campagne d’Italie) : Napoléon Bonaparte change la donne en remportant victoire sur victoire en Italie, son avancé est fulgurante. Encore plus qu’historiquement puisqu’il part avec davantage d’hommes et de ressources (issues des réserves corses qu'il a lui même entrainées).

Conséquence : Les autrichiens suent à grosses gouttes.

8 décembre 1796 (Débarquement puis libération de l’Irlande): Dans cette uchronie, la flotte de Brest est renforcée par des renforts de la flotte de la Méditerranée qui arrivent à temps (la flotte française en mer Méditerranée est en bien meilleur état et peut rejoindre Brest sans délais), ceci a pour effet de renforcer la force expéditionnaire qui compte bien 25 000 hommes (chiffre initialement prévu par le directoire, 10 000 de plus que ce que les rebelles irlandais considéraient jadis comme suffisant pour renverser les loyalistes), en plus d’avancer la date du débarquement d’une semaine.
Le débarquement irlandais débute ainsi juste avant l’ouragan qui historiquement fit échouer l’opération. Dans cette l’uchronie l’ouragan va au contraire permettre de retarder la réponse anglaise et faire gagner du temps au général Hoche qui pourra faire rapidement triompher la révolte Irlandaise.

Conséquence : Victoire stratégique majeure pour la France, la république sœur d’Irlande est proclamée. C’est un coup terrible pour le Royaume-Uni et une opportunité formidable pour la France qui en plus d’affaiblir son plus grand rival en mer gagne un allié qui s’est engagé à mobiliser jusqu’à 250 000 hommes dans la guerre.

C'est un beau projet khey, malheureusement je ne suis pas qualifié pour t'aider mais je up nonbostant

Le 25 mai 2021 à 17:38:15 :
C'est un beau projet khey, malheureusement je ne suis pas qualifié pour t'aider mais je up nonbostant

Merci, j’espère pouvoir attirer sur mon topic quelques kheys historiens pour avoir leur avis sur la question. :oui:

La fin de la première coalition est un événement central pour la suite des événements. A priori je partirais sur un de ces trois scénarios:
A) Le Royaume-Uni poursuit le combat, refusant de reconnaitre la perte de l'Irlande. En Autriche, le directoire qui se sait en très bonne posture signe une paix dure à l’Autriche qui en plus de reconnaitre les frontières naturelles de la France (ouest du Rhin) doit renoncer à sa présence sur la côte méditerranéenne (l'idée étant d'avoir un contrôle total de la mer pour se concentrer sur le RU). Venise devient une république sœur française et l'Autriche doit renoncer à l'Istrie. La guerre se poursuit contre le Royaume-Uni qui a peu de chances de s'en tirer indemne (république sœur d’Écosse, du pays de galles, de Cornouailles, d'Angleterre...).

B) Le Royaume Uni se rend avant que Napoléon n'avance trop loin en Autriche. Les colonies françaises, hollandaises (république batave) et espagnoles sont restaurées. En plus de cela la France exige surement d'obtenir des concessions supplémentaires telles que les iles anglo-normandes et Gibraltar (pour son allié espagnol). L’Autriche se retrouve isolée face à à France qui va chercher à la diviser (république sœur d'Autriche allemande, de Hongrie, de Bohème, de Pologne...).

C) L'Autriche et le Royaume-Uni se rendent tous les deux. Le traité de paix correspond probablement à une sorte de fusion des deux traités décrit dans A) et B). Il n'y a pas de démembrement du RU ou de l'Autriche, mais la France sort grand vainqueur du conflit qui se termine proprement.

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25 mai 2021 à 17:35:42
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