Une ville, une nuit.

https://www.youtube.com/watch?v=Qq8MQLOTdnU

Des relents de house, il a plu, il est tard dans la nuit, peut-être trois heures du matin.
Tu viens de sortir de ton travail , tu es resté tard au bureau pour satisfaire les envies sadiques de ton patron avant des vacances bien méritées.
Pas vraiment envie de dormir, ton rythme est complètement décalé dans une période où le travail perd son sens. Tu allumes une cigarette, la fumée est salvatrice.
La ville est moderne, tu marches entre des montagnes de verres et d'acier. Dans ton nez, l'odeur de la pluie récente sur le bêton, c'est l'été, il fait chaud, la pluie a rafraîchi la frénésie d'une ville qui ne dort jamais. Les lumières de la ville brillent sur le béton luisant, les arbres et plantes légèrement humides, peu de trafic, quelques voitures qui roulent beaucoup trop vite vers une destination inconnue, des phares transcendant la nuit.
Au bout de la rue, un groupe de jeunes traverse la route, manifestement alcoolisés, ils crient et rigolent, ils sont si insignifiants.
Ta cigarette se consume.
Le ciel est troublé, après la pluie, un mélange de nuages, jaunes de la pollution lumineuse, et d'un ciel d'un bleu profond.
Tu tires sur ta cigarettes, tu te trouves dans un quartier moderne de la ville, surtout des bureaux, mais aussi des hôtels et des clubs de luxe. Toutes sortes de divertissements sont ici ouverts toute la nuit, et tu n'as pas envie de dormir.

Que fais tu ?

A) Tu décides de suivre la bande de jeunes que tu as vu passer, avec un peu de chance tu pourras rejoindre une soirée
B) Il y a un bar à shots assez huppés dans un building à deux rues d'ici, il est ouvert toute la nuit, tu pourrais y aller pour te détendre un peu
C) Fumer une autre cigarette et rester ici encore un peu

Tu décides donc de rester là.
Tu sors une deuxième cigarette de ton paquet, tu l'allumes, tu décides de t'asseoir sur les marches devant l'immeuble devant lequel tu travail. Tu es plongé dans tes pensées, un mélange de mélancholie et d'espérance, il semble que cette ville absorbe tout, tu n'es personne ici, et pourtant tu es au milieu de tout le monde, mais tu restes seul, comme une fourmi dans une fourmilière.
Une sonnerie, un léger bruit métallique, une femme sort d'un ascenseur et se dirige vers la sortie.
La lumière jaune du hall moderne de l'immeuble te permet de distinguer ses traits à travers les baies vitrées. Tu la connais, elle travaille dans un cabinet d'avocat deux étages en dessous de ton bureau.
Comment s'appelle-t-elle déjà ? Tu ne t'en souviens pas.
Sa démarche chaloupée est mise en valeur par son tailleur, elle doit avoir 25 ans, ses traits sont encore frais, c'est étonnant pour l'heure.
Les portes s'ouvrent, tu t'es levé entre temps, elle fait deux pas dehors, puis se penche sur son téléphone.

A) « Bonne soirée ? »
B) L'ignorer et continuer à attendre ici.
C) Un taxi attend à dix mètres de vous, monter dedans

- Bonne soirée ?
Tu lui demandes, cigarettes encore dans la bouche.
La jeune femme relève la tête, elle sourit.
- Longue, surtout, cette ville va finir par me tuer, il est déjà si tard ... et je n'ai pas envie de dormir. Que faites vous ici aussi tard ?
- Comme vous, je viens de finir de travailler, et je me suis assis ici pour fumer un petit peu. Vous faites quelque chose ce soir ?
Son regard s'illumine, elle partage manifestement ton aversion au sommeil. Elle secoue la tête.
- Pour l'instant, non. Mais j'y compte bien. Vous voulez voire un verre ?
Sa proposition te réjouit, elle est vraiment charmante. Grande et élancée, elle a encore la fraîcheur des filles de vingt ans. Tu parles comme un cinquantenaire alors que tu n'as probablement que deux ou trois ans de plus qu'elle, mais tant pis.
- Avec plaisir !
Vous commencez à marcher vers un bar à shot, situé à deux rues d'ici, dans une tour d'une soixantaine d'étages. Il fait bon, la température est balancée par un vent froid, il va se remettre à pleuvoir.
- Au fait, je suis Anaïs. Ses cheveux bruns sont secoués par le vent.
Les rues sont vides, mais de nombreuses fenêtres des tours aux alentours sont allumées, les publicités éclairent aussi le béton humide, enfin, certains gratte-ciels possèdent des éclairages de nuit, l'obscurité est très partielle.
Vous arrivez devant la tour en question, vous entrez dans le hall après le chuintement caractéristique des portes automatiques.
Tu rentres après elle dans l'ascenseur, direction le 4 étage.
Quelques secondes d'attente et vous arrivez devant le bar. De la musique s'en échappe, l'intérieur est éclairé avec des néons et des lumières de toutes les couleurs. Etonnamment et malgré l'heure tardive, il y a quelques clients.
Vous vous installez à une table.
Les différents shots sont écrits :

A) Russian Quaalude ( Galliano, Chartreuse, Vodka)
B) Blue Kamikaze ( Vodka, curaçao, citron vert)
C) BlackRussian ( Vodka, Café Kahlua)

Pendant que tu choisis ton shot, tu commences à discuter un peu avec Anaïs.
Elle a vingt-quatre ans, elle travaille depuis quelque mois dans le cabinet d'avocat qui est dans la même tour que ton bureau.
Elle est célibataire.
Comme toi, elle n'est pas originaire de la ville, et a plus ou moins tout laissé derrière elle pour venir ici.
Dans le bar, une multitude de gens sont assis autour de petites tables. Des cadres de bureau seuls, certains comme vous ne sont là que depuis peu de temps, d'autres, au vu de la manière dont ils parlent ou dansent, ont déjà des bon coups dans le nez.
Des couples, des gens seuls, des jeunes, des plus vieux, une population assez variée côtoie au final ce bar assez huppé.

Un petit espace est dédié à la danse au milieu des tables, quelques personnes s'y déhanchent au rythme d'une musique électronique relativement calme. Les shots servis sont assez impressionnants, certains sont allumés par la barmaid avec un chalumeau.
Anaïs est très sympathique. Vous parlez bien, elle te raconte sa vie, son quotidien un peu ennuyant, l'aspect imprévisible de la ville et de ses sorties.
La nuit ne fait que commencer.
Au bout de quelques minutes, une serveuse arrive.
- Vous avez choisi ce que vous voulez ?