Petite ditrabe sous la brume

Il est minuit passé et j'entame mon cinquieme verre de black label. J'ai pas l'habitude de boire, je dois avouer que mon esprit s'est égaré dans une brume enivrante dans laquelle j'ai envie de me perdre. Je suis entrain de suivre un chemin étrangement droit qui m'égare cependant et pour le coup, c'est agréable. J'ai envie de rien. Juste boire, m'egarer, ne pas penser aux autres auxquels je m'attache et qui n'en ont strictement rien à foutre de moi. C'est encore un mensonge non ? Car j'suis entrain d'écrire ça. Je pense à cette routine dans laquelle je me suis enfermé. Métro boulot dodo, je parle du rêve européen. Ma vie sociale n'existe que dans le cercle familial et ces quelques collegues que j'estime être des amis. C'est reciproque ? J'en sais rien, je suis une bite pour lire les gens. Je me victimise sans doute un brin, je n'ai pas l'habitude des compliments. J'en attends sans doute trop des gens. Je me fais des films,mon subconscient écrit pour Hollywood. Je suis un mur de béton qui n'exprime pas ce que j'ai sur le cœur et je commence a avoir conscience que ca me tue a petit feu.J'ai 27 ans et je me dis que j'en ai rien à foutre des gens mais c'est faux. C'est un mensonge que je me raconte tout les jours. Je me matraque l'esprit comme une campagne de propagande communiste. Ça a marché pour certains, du coup pourquoi pas moi ?

En fait, c'est l'anniversaire de mon parrain aujourd'hui. Ça fait trois ans que son cœur c'est arrêté. Trois ans que j'ai perdu mon unique confident. Je parle pas de ce que j'ai sur le cœur a mes parents, ma soeur ou même mon frère jumeau. J'sais pas pourquoi. J'avais un prof quand j'étais gamin qui m'a fait comprendre que j'étais une merde alors pourquoi m'épancher sur mon cas ? T'as des africains qui crèvent de faim, certains ne pleurent pas car ils ne connaissent que ça. J'suis quoi moi la dedans ? Quelle est mon empreinte sur le monde ? Que dalle. Je veux voyager, voir les states, la Norvège ou la Nouvelle-Zelande, mais j'ai pas les moyens. Je voyage dans mes bouquins et les quelques jeux-vidéos qui parviennent à me partir. Ca fait un moment que je me dis que je vais partir à 30 ans. J'ai de quoi partir en dormant chez moi. Ça me fait peur et pourtant j'ai l'impression d'avoir déjà inscrit ça dans un bloc de béton. J'en ai rien à foutre et dans le même temps je sais que j'en ai pas les couilles. Du coup je compte mes jours jusqu'a mes 30 ans. Il se passera ce qu'il se passera.

Il est 0h38. Je rempli mon 6e verre et j'suis froid. Froid de tout. Demain je m'attends à ma petite migraine. Je vais me lever et peut être arriver à la bourre au taff. J'suis chargé de production. Je suppose que je suis gaté car de ce côté là chaque jour m'apporte un petit defi. Mais j'suis stressé avec une collègue que j'estime beaucoup et qui bouffe autant que moi, voir pire mais elle ne me connait pas. Chaque jour a 8h00 j'enfile un masque que j'ote lorsque je retrouve mon chat, mes jeux et les bouquins. Je jette un pavé dans une marre gargantuesque. C'est inutile mais sur le coup j'me sens bien. Ça fait du bien de coucher ca sur du virtuel. C'est con hein ? Depuis longtemps je partage vos délires. Je suis couvert sous l'anonyme que m'offre ce pseudo. Je sais que beaucoup n'en auront rien a carrer. C'est bien les kheys. Profitez.
Soyez heureux.
Je sais pas ce que je recherche en postant ça. De l'attention ? Sans doute, un peu avec ce que m'offre internet. J'sais pas. J'avais besoin d'écrire ça. Je pourrais m'etendre encore mais ça me brouille les couilles d'écrire sur smartphone.
Je sais que je vais regretter ça demain mais tant pis. Le père Merrin est face a Pazuzu. Bonne nuit les kheys. Merci d'être là. Je suis un spectateur silencieux de vos délires. Vous faites décrire un angle a ma bouche qui me manquait.

Bon annif parrain.