Au Kasaï, miliciens et groupes armés ne sont plus là, mais les viols continuent à un niveau alarmant. Le conflit a semble-t-il agi comme un catalyseur, et a attiré en tout cas l’attention internationale sur le sujet.
« Les violences sexuelles existaient même avant le conflit », relève une infirmière de Kananga, Marthe Tshiela.
Selon MSF, la tranche d’âge la plus touchée concerne les 18-45 ans. Et il y a 3% d’hommes parmi les victimes.
Parmi les personnes prises en charge, seules 40% arrivent 72 heures après l’agression, délai pour prendre des traitements préventifs anti-MST.
Comme ailleurs en RDC, le fléau de l’impunité pèse aussi sur les victimes, dont seules 40% saisissent la justice. Mais une fois devant les tribunaux, la majorité « ne sont pas indemnisées », a estimé Nathalie Kambala, présidente de l’ONG congolaise Femmes main dans la main pour le développement du Kasaï (FMMDK).
Les parents des victimes « préfèrent arranger l’affaire à l’amiable pour se procurer les vestes, les chèvres au détriment des enfants, parce que la justice ne fait pas son travail », ajoute-t-elle.
Le Kasaï est une des régions les plus pauvres de la RDC, où 46% des filles sont mariées avant l’âge de 18 ans.
« Par ruse, certaines filles ou femmes accusent des hommes (de viols) pour obtenir des gains matériels », relève par ailleurs un travailleur humanitaire.
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