L'enfermer se serait stigmatisant. On ne va pas briser ses études, son lien social, sa réinsertion. Ce serait priver Monsieur d'une seconde chance, d'une huitième en l'occurrence. On a tous fait des erreurs, n'est-ce pas ?
Entre nous, qui n'a jamais brûlé une femme après lui avoir tiré dessus ?
La victime ? Quoi la victime ? On ne va pas commencer à dresser les victimes contre les coupables. La première victime, c'est ce pauvre bougre, ce malheureux Mounir . Victime sans doute d'une éducation négligée, d'une famille atomisée, d'une mère alcoolique, d'une fratrie violente, d'un panaris mal soignée ou un problème d'Oedipe. Pour le coup on peut stigmatiser, définir une vision idéale de l'entourage auquel il aurait dû avoir droit, puisqu'il s'agit d'excuser , d'expliquer, de comprendre. Pas de punir, plus maintenant. Les seuls responsables ? La société, vous et moi. C'est sûrement aussi le racisme. Dans son inconscient colonial, notre société a sans doute rejeté et exclu Mounir, lui l'Autre.