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Enlèvement de Mia : la dérive d’une mère complotiste

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Putain de tarée qui enlève leur PROPRE mômes, nan mais vous y croyez vous ? Et merci Le Monde pour cette article de QUALITE journalistique !
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/04/22/enlevement-de-mia-la-derive-d-une-mere-complotiste_6077707_3224.html

Lola Montemaggi a cherché du soutien sur Internet, notamment au sein du groupuscule conspirationniste One Nation, afin de récupérer sa fille de 8 ans, dont la garde lui avait été retirée.

Le 12 novembre 2019, Lola Montemaggi célèbre son 27e anniversaire en partageant un long message sur Facebook. La mère de Mia, 8 ans, qu’elle n’avait plus le droit de voir seule et qu’elle a fait enlever le 13 avril, y raconte son « réveil », sa « dérive », son « écœurement ». Avant 2019, la vie était tellement plus simple, explique Lola Montemaggi. « J’avais confiance en ce système, je ne l’ai plus du tout cette confiance. »

La jeune femme décrit sa solitude face à la maladie – elle souffre d’anorexie –, ses difficultés financières, son sentiment d’être pas ou mal accompagnée par ce « système » qu’elle dénonce. Et cette envie d’en finir, presque chaque jour. « J’ai cherché de l’aide ici et là mais personne. Personne, à part remplir des dossiers pour obtenir des aides ou autre… mais rien qui n’arrange les choses. »

Cette « aide », elle finira par la trouver sur Internet. Auprès de groupes de « gilets jaunes » d’abord, dont elle se détache rapidement pour basculer sur des groupes antisystème et de complotistes radicaux. « Digérer tout ce que j’ai appris, ce que la télé et les politiques nous cachent, tous ces mensonges, c’est pas facile. »

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Un an et demi après ce message, Lola Montemaggi commande à un groupe d’hommes sur Internet le rapt de sa fille, placée chez sa grand-mère maternelle. Le 13 avril, trois hommes se font en effet passer pour des éducateurs de la protection judiciaire de la jeunesse et enlèvent l’enfant chez sa grand-mère aux Poulières, dans les Vosges ; d’autres hébergent la mère et sa fille au long d’une fuite qui devait les mener jusqu’en Russie. Toutes deux sont finalement retrouvées dans un squat en Suisse, dimanche 18 avril, après cinq jours de cavale. Lola Montemaggi devrait être extradée dans les prochains jours vers la France, a annoncé la justice suisse.

Premier tournant dès 2015
La dérive conspirationniste de cette jeune mère est loin d’être isolée. Son parcours – jusqu’au passage à l’acte – ressemble à beaucoup d’autres observés en ligne, aspirés par un complotisme accéléré par la pandémie de Covid-19 et les confinements.

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Le profil Facebook de Lola Montemaggi, très active depuis son inscription en 2011, montre ainsi un itinéraire des plus classiques vers le complotisme. Au départ, on y trouve surtout des photos de sa fille, sa « chérie », sa « vie », Mia. Selon les grands-parents paternels de Mia – qui réclament aujourd’hui sa garde –, Mme Montemaggi et leur fils leur ont confié la petite fille quelques jours après sa naissance, en 2013, en raison de leur « précarité sociale et financière ».

Alors que le père de l’enfant disparaît peu à peu, Lola Montemaggi reste proche de sa fille. Elle vient souvent la voir chez eux, dans la Drôme, l’emmène certains après-midi. Mais, toujours selon les grands-parents paternels, alors que Mia a environ 5 ans et demi, Mme Montemaggi débarque et emmène sa fille vivre avec elle dans les Vosges, sans les prévenir. Ce dont elle a parfaitement le droit légalement, précisent les grands-parents, en soulignant la brutalité pour eux et pour Mia d’un tel arrachement. Ils la reverront de temps en temps jusqu’en décembre 2019, échangeront quelques fois par téléphone. Mais, depuis l’enlèvement, qu’ils ont appris par l’alerte enlèvement à la télévision, plus rien. « Mamie et Dédé », comme Mia les appelle, sont encore sous le choc, d’autant qu’ils n’avaient aucune idée de la « dérive » de la jeune mère.

C’est pourtant dès 2015 qu’un premier tournant apparaît sur le mur Facebook de Lola Montemaggi. Elle commence à y publier des contenus évoquant les attentats, la guerre en Syrie, ou encore la maltraitance animale. Les photos de famille restent cependant dominantes, jusqu’en 2018. Lola Montemaggi s’intéresse alors aux « gilets jaunes ». Dès les débuts du mouvement, à l’automne 2018, elle intègre activement plusieurs groupes locaux, change sa photo de profil pour une illustration de Marianne portant son gilet, appelle régulièrement à plus d’actions, plus d’insurrection.

« Manipulation » des élites
Mais son activisme ne se limite pas aux revendications franco-françaises des « gilets jaunes ». Ainsi, début 2019, Lola Montemaggi a une vive discussion avec Maxime Nicolle, alias « Fly Rider », l’une des figures du mouvement qui relaie lui aussi mille rumeurs et fausses informations, et lui demande : « Pourquoi faire une fixette sur Macron ? Tout ça c’est le système, il faut l’arrêter (…) il faut un éveil mondial face à ces manipulateurs. »

A partir de 2019, son profil s’ouvre à de nouvelles thématiques : vidéos de violences policières, corruption des élites, mais aussi craintes concernant une « légalisation de la pédophilie ». La vieille antienne conspirationniste d’un « complot pédophile mondial organisé par les élites » se répand depuis quelques années de groupe Facebook en groupe Facebook. Grande consommatrice de vidéos YouTube d’ordre conspirationniste, Lola Montemaggi rejoint un groupe baptisé « Révolution », supprimé depuis, et évoque de plus en plus fréquemment la « manipulation » des élites qui « font bien pire que ce que nous savons ».

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« Je me suis réveillée depuis cette année 2019 », écrit-elle dans un autre groupe privé conspirationniste, « N.O.M ou le chaos mondial ». Elle y publie en novembre 2019 un long billet dans lequel elle évoque les dangers de la téléphonie en 5G, qui, selon elle, « ressemble fortement à une arme à énergie dirigée », ou encore les « chemtrails », ces traces laissées par les avions dans le ciel et objet de nombreuses théories conspirationnistes. « J’ai trouvé ce qui me correspond je crois : je suis une DISSIDENTE, je ne suis plus manipulée, lobotomis[ée], j’ai les yeux grands ouverts », conclut-elle. A la même époque, elle relaye des vidéos évoquant la présence de cellules de fœtus avortés dans le Pepsi Max.

Placement en urgence de Mia
La pandémie va venir s’ajouter aux craintes de Lola Montemaggi, déjà minée par des problèmes de santé et des soucis financiers. « Ce virus a été fabriqué de toutes pièces pour vacciner la population mondiale et ainsi nous insérer leur puce RFID [puces électroniques ou « Radio Frequency Identification »]», assure-t-elle le 31 mars 2020, listant ses peurs : « les réseaux pédocriminels, l’adrénochrome [substance dérivée de l’adrénaline], les élites satanistes, les épandges aériens toxiques (“chemtrails”), notre nourriture empoisonnée, les “vaccins”, les ondes ».

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La mère de Mia va chercher du soutien en ligne, qu’elle trouve notamment dans un groupuscule, One Nation, qui prône les « êtres souverains », un concept importé des Etats-Unis qui considère que l’individu prime sur la loi et sur la société, avec laquelle il est conseillé de rompre en supprimant tout lien, jusqu’à retirer le nom de ses enfants des registres d’état civil. Cette communauté de quelques milliers de personnes résolues à vivre en marge échange sur le réseau Telegram, où Lola Montemaggi commence à publier des messages en novembre 2020, ravie d’avoir trouvé un cercle qui partage ses valeurs : « Paix, harmonie, amour. »

Le dernier point de bascule arrive un mois plus tard, avec le placement de sa fille. Le 30 décembre 2020, un signalement du conseil départemental des Vosges pousse le parquet d’Epinal à placer en urgence Mia chez sa grand-mère maternelle, non loin de l’endroit où vit Lola Montemaggi, dans les Vosges. Un jugement rendu le 11 janvier vient confirmer ce placement, et fixe un droit de visite deux fois par semaine pour la mère, en présence des services sociaux.

Note des services sociaux
Le 11 mars, le juge des enfants rompt toute possibilité de contact téléphonique entre Lola Montemaggi et sa fille à la suite d’une note des services sociaux du 10 mars. Selon une source judiciaire, la jeune femme aurait affirmé vouloir « sortir des radars », aurait tenu des propos suicidaires et adopté des comportements violents envers son compagnon. La mère de Mia a également refusé de prendre la tablette mise à disposition par l’éducation nationale lors du premier confinement pour assurer la scolarité en distanciel, un geste s’ajoutant aux craintes des services sociaux que Lola Montemaggi ne soustraie Mia à l’obligation de scolarisation.

« Ma mère m’a dénoncée comme complotiste (sans le savoir elle est conditionnée) », écrit Lola Montemaggi sur Telegram, le 29 janvier.

Dans un message posté sur Telegram le 29 janvier au sein du groupe conspirationniste One Nation, Lola Montemaggi donne sa version : « J’ai confié ma fille à ma mère car j’étais malade, les institutions sont venues s’immiscer dans notre vie et ont déclaré qu’elle était placée chez ma mère pour sept mois avec droit de visite deux fois par mois (…) Ma mère m’a dénoncée comme complotiste (sans le savoir elle est conditionnée). » Elle y demande également des conseils pour récupérer Mia, et surtout qu’elle ne soit pas placée « ailleurs » que chez sa propre mère : « Vous connaissez les réseaux qui sont attenants à ça, affreux. »

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Dans un des derniers messages de Lola Montemaggi sur Telegram apparaît également un nom désormais bien connu dans cette affaire : Rémy Daillet. Mme Montemaggi affirme l’avoir contacté et être dans l’attente de sa réponse. Deux mois et demi plus tard, Mia était enlevée par trois sympathisants de ce Français complotiste ultraradical exilé en Malaisie. Selon les enquêteurs, Rémy Daillet aurait joué un rôle central dans l’enlèvement de la fillette, notamment en fournissant des contacts prêts à participer au rapt et à la cavale. Un mandat d’arrêt international a été délivré contre lui.

vivement qu'on enferme tout ces dégénérés complotistes low QI pour le principe de précaution :nonnon:
Trop dangereux pour la société ces gens là
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_Yakoulou_
Date de création
25 avril 2021 à 19:14:21
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