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Violences dans un centre de vaccination - Sarcelles

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Tout d'abord petit résumé :

Au centre de vaccination de Sarcelles, « il n’y a pas une journée où on n’essuie pas des insultes », nous raconte son coordinateur, qui, avec la municipalité, a déposé plainte après des «injures et menaces » contre des soignants et agents ce week-end.

L'article complet :

« Jusqu’à présent, on a serré les dents, pris sur nous mais, là, c’est stop ! », affirme Hicham Assarini. Le coordinateur du centre de vaccination de Sarcelles ne cache pas son exaspération. Ce lundi, il a déposé plainte « pour injures publiques et menaces réitérées de violence » après l’incident qui s’est déroulé ce dimanche sur ce site accueillant plus de 1000 personnes par jour.
Il décrit un homme, recalé car non-éligible, qui s’est emporté verbalement contre plusieurs membres de l’équipe mobilisée contre le Covid, refusant de quitter la salle sans avoir reçu une dose, se « montrant physiquement menaçant » et répétant au responsable qu’il « reviendrait pour tous les planter ». Et, au même moment, une jeune femme d’une vingtaine d’années, également recalée, « s’est mise à crier et s’est dirigée vers les box de vaccination pour trouver une dose à s’injecter elle-même », raconte Hicham Assarini, abasourdi.
« Si nos soignants ne sont pas soutenus, on arrêtera ! »
Pour Hicham Assarini, les pouvoirs publics doivent réagir. « On a le soutien de la mairie, qui fait le job avec les moyens qu’elle a mais, en dehors de ça, on se sent isolé. C’est simple, si nos soignants ne sont pas soutenus, on arrêtera ! », prévient-il.
La ville de Sarcelles, dont trois agents communaux ont été pris à partie, a également déposé plainte. « Ces agents ont l’habitude de devoir gérer des situations conflictuelles, ce que l’on peut comprendre, en raison des consignes gouvernementales et du manque de vaccins. Toutefois, ce week-end, on était dans le débordement et l’explosion de colère. La consigne est claire quand cela dépasse un certain stade : on doit protéger les agents en déposant plainte. Une agression, ça ne passe pas, cela relève de la justice », affirme la municipalité, qui s’occupe de mettre à disposition le bâtiment, du personnel de la ville et d’assurer l’aspect administratif.
Vaccinodrome
Sarcelles, le 25 mars 2021. Des personne recalées, car non-éligibles à la vaccination pour l'instant, se sont montrées menaçantes vis-à-vis du personnel soignant, ce week-end. LP/Jean-Baptiste Quentin
« On veut que cela serve d’exemple. Les gens ne peuvent pas ainsi s’attaquer à des soignants, à des agents qui sont dans une mission de service public et partir sans rien risquer », souligne le responsable, qui a demandé à plusieurs reprises une présence de la police nationale, « sans succès ». Car si cette plainte est une première depuis l’ouverture du centre, ce type d’incidents est « très fréquent ».
Environ 20 % de recalés chaque jour
« Il n’y a pas une journée où on n’essuie pas des insultes avec plus ou moins d’esclandres, constate le Docteur Majida El Mokhtari, médecin référente. Des feuilles froissées lancées à la tête des soignants, des tables poussées et, là, une infirmière bousculée. On a dû plusieurs fois appeler le 17 car des gens refusaient de quitter le centre quand ils apprenaient qu’ils n’étaient pas éligibles. »
Chaque jour, environ 20 % des gens qui se présentent au centre sont recalés, car ils ne correspondent pas aux critères. « On essaye d’être pédagogue, d’expliquer que l’on applique la doctrine vaccinale du gouvernement mais certains patients pensent avoir tous les droits. Pourtant, on n’a pas signé pour se faire insulter tous les jours et risquer l’intégrité physique de notre équipe », ajoute la praticienne, qui demande de « mettre fin à l’impunité ».
Complexité des critères d’éligibilité
Et de pointer du doigt les « effets d’annonces » du gouvernement, responsables « d’incompréhension du public et donc de tensions supplémentaires ». Dernier exemple en date : lorsque le ministère de la Santé a indiqué, jeudi dernier, que « les proches de personnes (sévèrement) immunodéprimées » pourraient se faire vacciner « quel que soit leur âge ».
« Très bien mais, sur le terrain, ça veut dire quoi ? Qu’est-ce qu’un proche ? Comment on le prouve ? interroge Hicham Assarini. Les gens peuvent déjà prendre rendez-vous sur Doctolib, parfois nous montrent les tweets du ministre mais nous, on n’a toujours pas reçu le DGS-Urgent, c’est-à-dire la déclinaison dans la procédure. Comment fait-on ? Et pour lui, « laisser passer » ne peut pas être l’option : « Si on fait ça, on vaccine tout le monde, et on n’a pas les doses pour l’instant. Alors, c’est aussi une forme de violence, cette fois institutionnelle, ces injonctions qui tombent de là-haut sans les moyens pour les mettre en œuvre ».
Plus globalement, c’est toute la complexité des critères d’éligibilité aux vaccins qui compliquerait les choses. « Il y a des trous dans la raquette, et c’est très difficile pour les gens de s’y retrouver. Tout ça n’aide pas à pouvoir faire les choses paisiblement. Et les soignants sont très volontaires, mais il y a un vrai ras-le-bol », insiste-t-il.
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divadnibor
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27 avril 2021 à 18:25:43
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