Topic de Demetrin :

Vous pensez quoi de Charlestombeur ?

  • 1
Vous savez le mec qui est royaliste et bonapartiste ? Qui a son pavé sur Napoléon III ? Je tiens à vérifier si ce qu'il dit est bienfondé
Personne ne garde son pavé ? Mais du coup qui l'a lu ?

Le Second Empire :

Le Second Empire est une des périodes les plus fastes de l’histoire de France. Le règne de Napoléon III est marqué par la modernisation de la France et de nombreux progrès dans tous les domaines. C’est à la fois l’apogée de la prospérité agricole, le triomphe de la révolution industrielle en France, l’ère des grands travaux urbains, la phase décisive de la révolution ferroviaire, la naissance du système bancaire moderne, l’extension de l’instruction publique, la modernisation sans précédent de la marine et le retour de la France sur la scène internationale. Trop souvent décrié et résumé au coup d’état et à la défaite de Sedan, la IIIe République a largement contribué à faire oublier un régime que les républicains ont détesté et voué aux gémonies. Il apparaît pourtant que le Second Empire fut une période très positive et, qu’on apprécie Napoléon III ou non, on ne peut nier que son règne fut essentiel dans la formation de la France contemporaine.

➤ Développement économique et industrialisation de la France :

Le Second Empire est une période de grande prospérité économique et c’est à cette période que la France devient véritablement une grande puissance industrielle.

En effet le tissu industriel français connaît une modernisation rapide et un renouvellement important des méthodes de production. C’est aux alentours des années 1860 que l’industrie moderne supplante l’industrie artisanale. Plus important encore, c'est sous le Second Empire que la production industrielle dépasse en valeur la production agricole. Si en 1850 la première représente 4 milliards de francs et la seconde 5 milliards, en 1870 la production industrielle s'élève à 12 milliards de francs et la production agricole à 7,5 milliards.

L'essor de l'industrie métallurgique, qui devient la branche motrice de l’économie française grâce au développement du chemin de fer, est le symbole de ce développement économique. Les hauts fourneaux au charbon de bois sont remplacés par des hauts fourneaux au coke et leur capacité augmente rapidement. La France vers 1860 possède une production de fonte nettement supérieure à celle de tous les États allemands réunis, entre 1850 et 1870 la production de fer triple et la production de fonte est multipliée par 3,5. C’est également vers 1860 que la France entre dans l’ère de l’acier: les premières aciéries apparaissent avec l’introduction du procédé Bessemer en 1858, en 1870 l’Empire produit 90 000 tonnes d’acier.

La construction de matériel ferroviaire connaît aussi un formidable essor. Alors que dans les années 1840 la plupart des locomotives étaient importées d’Angleterre, en 1860 les principaux constructeurs français exportent 40 % de leur production. Même chose dans l’industrie mécanique : c’est pendant la décennie 1850-1860 que l’équipement en machines à vapeur atteint son rythme de croissance le plus rapide de tout le XIXe siècle. En 1850 la France ne compte que 5 300 machines à vapeur développant une puissance de 26 000 CV, en 1869 elle en possède 26 200 pour une puissance de 320 000 CV. Ces machines à vapeur sont de fabrication française. Ce développement de l’industrie mécanique et de l’équipement en machines à vapeur profite grandement au secteur textile, qui reste le premier employeur français avec 1 million de travailleurs, qui se modernise et se mécanise rapidement entre 1850 et 1870.

Non seulement l’industrie française se modernise et n’est plus dépendante de l’Angleterre pour se fournir en biens d’équipement qu’elle fabrique maintenant elle même, mais elle devient capable d’innover : dans la première décennie du Second Empire les brevets d’invention se multiplient, l’invention du procédé Martin et la mise sur pied de la production industrielle de l’aluminium par Henri Deville témoignent de cette capacité à innover.
Pour alimenter cette industrie en pleine expansion en énergie la production de charbon triple (elle passe de 4,5 millions de tonnes en 1850 à 13,5 millions en 1869) et le nombre de mineurs est multiplié par 2,5.

Dans le domaine agricole, le Second Empire marque le début de l'âge d'or de la paysannerie française.
Outre l’action du gouvernement pour combattre le fléau de l’endettement paysan, de grands travaux de bonification et de défrichage sont menés dans les campagnes pour mettre en valeur de nouvelles terres. Ainsi la surface cultivable de la France s’accroît de 1,5 millions d'hectares et des régions comme les landes de Bretagne, les Dombes, ou encore la Sologne (réputée pendant longtemps la région la plus pauvre de France) se couvrent de champs et d’exploitations forestières. De 1850 à 1870 la production agricole double et les chemins de fer ainsi que le traité de 1860 permettent aux agriculteurs d’exporter leurs productions vers de nouveaux marchés. Les paysans voient leurs salaires augmenter de 42 % pendant les dix premières années de l’Empire et le niveau de vie des campagnes augmente sensiblement, le spectre de la famine et de la disette s’éloignent définitivement des campagnes française. Seul point noir au tableau: la mécanisation et les nouvelles techniques agricoles se diffusent lentement, malgré l'action de Napoléon III en ce sens.

➤ Révolution des transports :

Ces progrès économiques, que ce soit dans le domaine agricole ou (et surtout) dans le domaine industriel, n'auraient pas été possibles sans la révolution des transports, et en particulier la révolution du chemin de fer.

Le chemin de fer connaît une progression spectaculaire. En 1851 la France ne compte que 3 558 kilomètres de voies ferrées et 1 000 locomotives, en 1869 le total se monte à 17 000 kilomètres de voies ferrées et 4 822 locomotives qui transportent 113 millions de voyageurs et 44 millions de tonnes de marchandises. Le réseau a donc été multiplié par cinq et le nombre de personnes transportées et le fret par dix. Cette réussite, qui permet là aussi à la France de rattraper son retard sur la Grande Bretagne, est le fruit de la volonté de l’Empereur qui a activement œuvré pour l’extension du réseau ferroviaire. Ce développement du chemin de fer permet enfin l’unification et la formation d’un véritable marché national, outre son effet d’entraînement sur toute l’industrie en stimulant l’industrie métallurgique déjà mentionné plus haut.

Le transport maritime connaît lui aussi un développement certain. Les Messageries impériales créées en 1851 et la Compagnie générale trans-atlantique fondée dix ans plus tard permettent à la France de ne pas laisser à l’Angleterre le monopole du transport maritime. Les navires à vapeur et à coq en fer se multiplient et les ports s’équipent et se modernisent, notamment le port de Marseille et le port du Havre (le Havre voit d’ailleurs sa population tripler sous l’Empire).

Enfin, la France est dotée par Napoléon III du télégraphe électrique. En 1855 toutes les préfectures du pays sont reliées au réseau (là dessus Napoléon III mène vraiment une action salutaire, en effet à la fin des années 1840 pratiquement tous les pays d’Europe sont équipés du télégraphe électrique, même la Russie, tandis que la monarchie de juillet utilise encore le sémaphore…). À la fin de l’empire 3 millions de télégrammes sont envoyés annuellement et les premiers réseaux sous-marins se mettent en place avec l’Angleterre puis l’Algérie. La poste n'est pas en reste, notamment grâce à la décision de 1862 de doter chaque commune d’un service quotidien de distribution du courrier.

➤ Révolution bancaire :

La révolution du chemin de fer et l’apparition de la grande industrie nécessitent une révolution de la banque et du crédit. En effet dans la première moitié du XIXe siècle le système bancaire, dominé par la haute banque parisienne et incarné par les Rothschild, reste archaïque et inadapté aux grands bouleversements économiques que connaît la France. L’argent est cher et la haute banque ne consent à prêter qu’à une clientèle restreinte pour éviter les risques, hors le développement industriel et surtout la construction du réseau ferré nécessitent des capitaux très importants.

C’est sous Napoléon III que va se mettre en place un véritable système de banque moderne afin de fournir les capitaux nécessaires au développement économique. En 1852 les frères Pereire créent, grâce à l’appui de l’Empereur, le Crédit mobilier. L’objectif de cet établissement est de favoriser la circulation de l’argent en drainant l’épargne afin d’offrir aux investisseurs, petits et grands, des sources de crédit à bon marché. Ainsi le Crédit mobilier a financé de nombreuses entreprises industrielles, ferroviaires, et bancaires.

À coté des banques d’affaires apparaissent des banques de dépôts : le Crédit lyonnais, la Banque des Pays-Bas, la Société générale, la Banque de Paris, etc. La Banque de France n’échappe pas à la révolution bancaire et elle est réformée par l’Empereur afin de participer elle aussi au développement industriel de la France.

L’objectif est de faire circuler l’argent au sein de l’économie, c’est aussi dans cette optique que Napoléon III modernise le droit des affaires : transposition de nombreux usages commerciaux dans la loi (1866), introduction du chèque (1865), création de magasins généraux (1858), etc. Le droit des sociétés est aussi complètement modifié pour permettre le rassemblement de capitaux massifs, notamment avec la loi de 1863 qui facilite considérablement la création de sociétés anonymes. Les effets de cette politique sont impressionnants : les valeurs cotées à la Bourse de Paris passent de 90 en 1850 à 298 en 1869, tandis que leur capitalisation durant la période s’élève de 11 à 33 milliards.

Jamais avant le Second Empire la France n’a connu une telle modernisation dans le domaine de l’économie. Cette modernisation est en partie le fait de Napoléon III et de son gouvernement. En effet il est de très loin le dirigeant français du XIXe siècle qui s’est le plus intéressé à l’économie et le seul a avoir mené une véritable politique dans ce domaine.

➤ Œuvre sociale :

« C’est une honte pour notre civilisation de penser, qu’au XIXe siècle, le dixième au moins de la population est en haillons et meurt de faim en présence de millions de produits manufacturés qu’on ne peut vendre, et de millions de produits du sol qu’on ne peut consommer ! » écrivait Napoléon III dans sa célèbre brochure L'Extinction du paupérisme qu'il a rédigé pendant sa détention au fort de Ham.

Sous sa présidence et au début de son règne Napoléon III prend de nombreuses mesures en faveur des travailleurs. Pendant cette période ces initiatives sont souvent à caractère paternaliste ou hygiéniste.

En 1851 est instauré le repos dominical, ce qui permet aux ouvriers de bénéficier d’un jour de congé dans la semaine. En 1855 sont créés les asiles du Vésinet et de Vincennes destinés à soigner les ouvriers malades, par la suite des établissements de même type sont créés un peu partout en province tandis qu’à la même époque est fondé l’orphelinat du Prince Impérial. Un service de médecins cantonaux est mis en place dans 36 départements ainsi qu’un système de soins à domicile.

En 1862 est fondée la société du Prince Impérial. Cette société avait pour objectif d’aider les travailleurs pauvres à se fournir en outils par l’intermédiaire de crédits. Entre 1862 et 1870 25.600 prêts sont ainsi accordés. Le couple impérial fondera de nombreuses autres sociétés et fondations pour aider les plus démunis et c’est l’Empereur qui est à l’origine de l’installation des « fourneaux économiques », ancêtres des « restos du cœur », qui sont chargés de nourrir les plus démunis gratuitement en temps de crise. Par exemple en 1856 en un mois ces fourneaux fournissent un million de rations aux pauvres du département de la Seine. C’est dans le même ordre d’idée qu’une caisse de compensation pour réduire les variations du prix du pain est créée à Paris.

Le logement ouvrier fait aussi partie des préoccupations de l’Empereur. L’argent récolté grâce à la confiscation des biens de la famille d’Orléans fut utilisé pour construire des maisons ouvrières et les premières cités ouvrières à Paris mais aussi à Marseille, Lyon, Lille, Amiens et Mulhouse. Malheureusement ces cités sont souvent boudées par les ouvriers, ce qui pousse Napoléon III à davantage financer la rénovation de logements ouvriers déjà existant.

Mais l’initiative la plus marquante de cette période, qui se situe déjà à mi-chemin d’une véritable politique sociale, c’est le développement des sociétés de secours mutuel. Inspirées à la fois par les idées proudhoniennes et par le catholicisme social, l’objectif de ces associations était de promouvoir la solidarité entre les affiliés face aux risques d’accidents et de maladie et pour financer les retraites. Le décret de 1852 permet à ces sociétés de se constituer librement, ce qui est une première entorse à la Loi le Chapelier. Ce décret distingue aussi deux types de sociétés de secours mutuel : celles qui sont « autorisées » et celles qui sont « approuvées » et qui bénéficient du patronage de l’Empereur. Cette Mutualité Impériale a fort bien fonctionné et fut un succès, à la fin de l’Empire on compte plus de 6 000 sociétés de secours mutuel et le nombre des affiliés s’élève à plus de 900 000.

La guerre d’Italie et le traité de 1860 ont privé l’Empereur d’une partie de ses soutiens au sein de la bourgeoisie. C’est à cette époque que le paternalisme d’État fait place à une politique sociale plus hardie qui avait pour objectif d’obtenir le ralliement des ouvriers au régime.

C’est ainsi qu’en 1864 la Loi Ollivier instaure le droit de gréve. Mais l’Empereur ne s’est pas arrêté là, après 1864 les lois à caractère social se succèdent : reconnaissance du droit de réunion en 1868, instauration de l’égalité juridique entre ouvriers et patrons la même année, instauration d’une inspection du travail et réglementation des horaires et conditions de travail dans les mines et les usines en 1870 et en juillet 1870 une loi était en préparation afin d'instaurer un système de retraite pour les ouvriers (pendant sa présidence Napoléon III avait déjà instauré un système de retraite pour les fonctionnaires). Toutes ces lois représentent une grande avancée dans la législation du travail. De plus à la fin du règne les syndicats sont tolérés de fait par l’état, l’autorisation des syndicats n’était plus loin.

Sous le Second Empire, pour la première fois depuis le Premier Empire, le pouvoir d’achat et les conditions de vie de la classe ouvrière se sont améliorés. Par exemple le salaire réel moyen des ouvriers parisiens, qui avait baissé de 10 % de 1810 à 1850, s’est accru de 20 % de 1852 à 1869.

➤ Politique scolaire :

On a souvent tendance à croire que l’école commence sous la IIIe République. Mais Ferry n’a fait qu’achever une œuvre immense commencée bien avant lui avec la Loi Guizot de 1833. En réalité sous le Second Empire la gratuité de l’école est déjà présente presque partout et l’illettrisme était pratiquement vaincu.

Dés 1850 la Loi Falloux rend obligatoire la création d’une école de filles dans toutes les communes de plus de 800 habitants. Mais c’est l'action du ministre de l'instruction publique Victor Duruy qui est déterminante.

La Loi Duruy de 1867 étend la gratuité de l’enseignement public à 8 000 communes et 1 million d’élèves, confie aux communes le soin de financer les écoles, et oblige toutes les communes de plus de 500 habitants à créer une école de filles. Afin d’encourager la fréquentation des écoles par les élèves les plus pauvres, une caisse des écoles est mise en place pour les aider financièrement. Les enseignants ne sont pas en reste, leurs émoluments et leur statut sont revalorisés et un seuil minimal pour leur traitement est fixé. Ces dispositions permettent une nette amélioration des conditions de vie des enseignants. L’enseignement de la géographie et de l’histoire est rendu obligatoire et le latin et le grec sont étudiés dés la 8e (qui correspond à l’actuelle CM1). Les effets de cette Loi sont très bénéfiques puisque dans la décennie qui suit sa promulgation le nombre d’élèves augmente de 17,5 %. Duruy fait aussi beaucoup pour le développement des bibliothèques scolaires, qui sont au nombre de 15 000 à la fin de l’Empire, et il met en place des cours du soir pour adultes.

La pédagogie n’est pas en reste. Duruy institutionnalise le principe d’une recréation toutes les deux heures et rend obligatoire l’utilisation de cartes et d’images en histoire. Les cours de science doivent être accompagnés de manipulations et d’expériences, les punitions doivent être moins sévères, et les élèves doivent être suivis par leurs enseignants. C’est aussi Duruy qui introduit le bulletin scolaire.

L’action de Duruy ne concerne pas que l’instruction publique. Il soumet à l’inspection publique les écoles confessionnelles et, afin de préserver la qualité de l’enseignement dans les écoles, il interdit le remplacement d’un instituteur laïque par un congréganiste.

Duruy favorise l’ouverture de l’enseignement secondaire aux filles en créant des « collèges » pour filles dans une quarantaine de villes. Ainsi sous le Second Empire pour la première fois une fille, Julie Daubié, obtient le baccalauréat en 1861. Duruy est aussi à l’origine de la création de nouvelles facultés dans de nombreuses villes françaises et il crée des laboratoires dotés d’un matériel moderne destinés à l’enseignement supérieur qui, en France, en manquait cruellement. C’est aussi Duruy qui fonde l’école pratique des hautes études.

➤ Transformation de Paris :

Avec l'aide d'Haussmann Napoléon III transforma Paris plus que n’importe quel autre chef d'état français.

Alors qu'en 1848 Paris était une ville insalubre, vétuste, presque sans égouts, parcourue par des lacis de rues étroites mal éclairées et souvent victime d'épidémies de choléra, en 1870 elle est devenue la plus belle ville du monde, percée de larges et somptueuses avenues, équipée d'un système d'égout performant et de l’éclairage au gaz. C'est aussi Napoléon III qui fit achever la jonction entre le Louvre et les Tuileries, et qui parsemât Paris de superbes monuments, dont le plus emblématique de l'époque: l'Opéra Garnier. Les deux expositions universelles de 1855 et 1867 et la fête impériale achevèrent de faire de Paris la vitrine du rayonnement de l'Empire et de la prospérité de la France. Tous les regards de l'Europe étaient tournés vers Paris, devenue un modèle pour les autres villes du continent et la capitale des artistes et des intellectuels.

D’autres grandes villes françaises connaissent sous le Second Empire de grands travaux : Lyon, Marseille, Lille, Nantes, Rouen , etc.

On pourrait aussi mentionner l'action importante de Napoléon III pour le développement de l'archéologie et de l'étude de l'histoire ancienne (c'est par exemple lui qui a fondé le musée national d'archéologie de Saint-Germain-en-Laye), le rattachement de Nice et de la Savoie, la conquête du Cochinchine etc. Napoléon III apparaît clairement comme l'un des plus grands dirigeants du XIXe siècle et son règne comme essentiel dans l'histoire de France contrairement à ce que prétend la légende noire auteur de l'Empereur et du Second Empire.

Références :

Napoléon III, Pierre Milza
Napoléon III. Un Saint-Simon à cheval, Éric Anceau
Le Second Empire, Pierre Miquel
L’Europe au XIXe siècle, Jean-Claude Caron et Michel Vernus
Histoire économique de la France du XVIIIe siècle à nos jours, Jean-Charles Asselain

J'ai pas lu mais j'apprécie l'effort https://image.noelshack.com/fichiers/2018/20/6/1526721191-stirner-cartoon-by-party9999999-dbjcsru-crop-820x615.jpeg
  • 1

Données du topic

Auteur
Demetrin
Date de création
17 avril 2021 à 18:01:09
Nb. messages archivés
6
Nb. messages JVC
6
En ligne sur JvArchive 258