Comme ça j'ai l'impression que ce n'est pas grave. Tout est en désordre, je n'ai plus rien pour nettoyer, les débris de mon cœur blessé. J'ai appris qu'hier j'étais mourant. Provisoirement vivant, ma flamme vacillante n'allume que mes tares pendant que mes capacités, englouties dans l'obscurité, doutent d'avoir un jour été.
Tout ce que je montre n'est qu'un échec patenté. Les yeux se détournent, alors, mouillés, j'aurais préféré ne plus exister qu'exister pour rien.
J'aurais laissé le vent souffler toutes les bougies de mes ans pour, un seul jour, aimer vraiment. Qu'un seul jour, j'ai l'impression, que le soleil suive mes pas et que tes regards se perdent en moi. Seulement, rien de tout ça. Seulement des mots que j'écris pour oublier le tonnerre qui gronde et les éclairs qui grillent les feux follets aux rêves abrégés, seulement des phrases mourantes que je gribouille avant que la réalité ne me rattrape et n'électrocute mes doigts.
Alors les mots que je berçais et qui me berçaient, cesseront de croitre, et je n'aurais plus rien pour vivre. Plus rien d'autre que mes bras vides remplis d'horreur. Comme un point final, comme une grimace, que je dépose ici. Tout s'éteint, tout s'éveille. Le rêve fini, le réel transperce le papier au moment ou mes mots s'évanouissent.