J'étais à la gare, assis sur un muret, en contemplant le vide, mes écouteurs à pistons dans les oreilles agrémentés de la puissance vocale de Coltrane, quand soudain, j'ai entendu des rires par dessus les bruits de saxophone.
2 femmes, ou plutôt, 2 filles, puisqu'elles avaient l'air d'être lycéennes, pointaient quelqu'un du doigt en rigolant.
Ce quelqu'un avait une lourde valise dans sa main, et il marchait d'un pas maladroit et assuré.
En écoutant la conversation des 2 filles, j'ai compris qu'elles le traitaient "d'intello".
"C'est un pur intello, le gars est vraiment un boloss "
"Piiiiire !!! il a même pas de copain et de copine en plus, c'est un puceau "
Une flamme a jaillit au fond de mes entrailles, la flamme de la colère et du dégoût.
Ces 2 garces passent surement leur temps à fumer autre chose que des cigarettes, à boire comme des alcooliques et, évidemment, ruinent leurs parents en allant en boite de nuit dans l'espoir de se faire déglinguer le vagin par des inconnus dans le but d'avoir des orgasmes.
Elles deviendront enceintes sans connaître le père de l'enfant qui finira dans une poubelle derrière le bar minable où elles seront serveuses par la suite.
Dans 20 ans, c'est elles que nous verrons dans des manifestations disant "NOUS SOMMES LES 99% !! ON VEUT UN MEILLEUR SALAIRE !! ET UN MEILLEUR TRAVAIL !!!"
Mes pauvres petites écervelées.
Je me suis levé et je me suis dirigé vers le type qui était victime des rires, je lui ai simplement dit "Quoi qu'il se passe mon ami, ne lâche rien, tes efforts seront récompensés, tu ne dois rien à personne."
Je suis rentré chez moi ensuite.