Topic de Golgodore :

[Malaise] J'ai été humilié dans une papeterie

Je me baladais ce matin dans les ruelles vides d'un quartier de ma ville qui m'était jusqu'alors inconnu. Les mains dans les poches, marchant d'un pas fainéant le long des trottoirs pavés, mon regard fut soudain attiré par un petit carnet dans une vitrine. Il était recouvert d'un joli cuir gris et craquelé, faussement vieilli. Intrigué par l'objet, je poussais la lourde porte de la papeterie.

Un son de clochettes annonça mon entrée, la vendeuse quitta brièvement son étalage des yeux pour me saluer. C'était une jolie jeune femme souriante, aux traits fins et aux cheveux blonds qui chutaient lisses sur son dos jusqu'à ses hanches. Elle était occupée à aligner des boîtes de crayons sur un étalage en hauteur, de l'autre côté du comptoir.

"Excusez-moi, je voudrais voir le carnet gris dans la vitrine", dis-je poliment.

"J'arrive tout de suite", me répondit-elle.

Je la croyais debout sur un escabeau, ses jambes étant cachées par le comptoir. Mais elle fit le tour du meuble sans perdre un centimètre de hauteur et je fus stupéfait de la voir apparaître tout entière dans l'allée centrale. Elle était gigantesque. À mesure qu'elle avançait dans ma direction, je la voyais grandir encore et me sentais rapetisser sur place. Quand elle me dépassa pour gagner la vitrine, je dus relever la tête pour suivre la sienne de mon regard ébahi. "Au moins deux mètres vingt", estimais-je en voyant son corps se redresser devant moi, après qu'elle se fut accroupie pour ouvrir la vitrine. En plus de sa taille, une corpulence fine et des proportions harmonieuses lui donnaient une stature prodigieuse.

Elle me tendit le carnet, un grand sourire aux lèvres. Ses yeux d'un vert brillant se mariaient parfaitement avec ses longs cheveux blonds. Je crus percevoir un instant dans son regard émeraude qu'elle avait détecté la stupéfaction que, par politesse, j'avais fait tous les efforts du monde pour dissimuler.

"Merci" lui dis-je d'une voix timide.

Je caressai machinalement les pages vierges du carnet, tenant fermement l'objet afin de ne pas laisser voir le léger tremblement qui agitait mes doigts. Nerveux, je réalisai à quel point l'apparition de cette vendeuse géante avait ébranlé tout mon être, et tandis qu'elle semblait attendre patiemment que je finisse d'examiner la texture du papier, mon attention se portait en réalité sur la paire de chaussures juste en dessous. Mes pieds flotteraient dans ces baskets, me disais-je, elle doit chausser du cinquante. Au-dessus des chaussettes blanches et courtes, un jean moulant recouvrait des jambes infiniment longues, jusqu'à une ceinture beige qui froissait légèrement le chemisier blanc à sa taille. Les petits boutons jaunes du vêtement se suivaient ensuite l'un au-dessus de l'autre, clos puis ouverts sur un décolleté juste assez convenable pour faire travailler l'imagination...

"...Monsieur?"

Je sursautai, lâchant des mains le carnet qui tomba à mes pieds. Perdu dans mes pensées, j'avais contemplé la vendeuse de bas en haut comme une grande statue dans un hall de musée, oubliant qu'elle était bien vivante. Une bouffée de chaleur monta jusqu'à mes joues, je devais être rouge comme une tomate. Mais la vendeuse souriait toujours, ne paraissant nullement troublée par mon comportement.

"Vous voulez une photo?" me demanda-t-elle d'un ton étrange.

"P...pardon?" balbutiais-je, très mal à l'aise, en ramassant le carnet.

"Les gens me demandent souvent de prendre une photo avec eux. Pour montrer à leurs amis..."

Elle hésita, croyant peut-être que j'allais deviner tout seul le sens de sa remarque. Mais je restais silencieux, dans l'incompréhension la plus totale.

"...parce que je suis grande?", dit-elle enfin.

"Ah !" fis-je bêtement.

À mon sentiment de gêne s'ajouta la culpabilité, elle avait évidemment l'habitude qu'on lui fasse remarquer sa grande taille et je m'étais comporté comme le dernier des spectateurs au cirque. Mon malaise s'accentua quand je me rendis compte qu'il aurait paru impoli, à présent, de refuser son offre.

"Euh... d'accord... pourquoi pas...", dis-je en sortant mon téléphone de ma poche.

"Vous pouvez le poser ici", me répondit-elle en pointant du doigt une étagère derrière moi.

J'activai le retardateur sur l'appareil photo du téléphone et posai ce dernier sur le meuble indiqué. Je reculai ensuite de trois pas avant de tressaillir, car je sentis soudain quelque chose agripper ma hanche droite, suivi d'une grande masse chaude qui recouvrit tout le flanc gauche de mon corps. La vendeuse m'avait pris par la taille et s'était littéralement plaquée contre moi pour la pose. Son parfum, qui tantôt flottait discrètement dans l'air ambiant du magasin, avait rempli d'un coup l'espace de mes narines jusqu'à m'étourdir, et je sentis un frisson explosif traverser tout mon corps quand, faisant pivoter ma tête pour la regarder, mon nez frôla par inadvertance la surface de son sein droit.

"P... pardon", fis-je immédiatement en essayant de mettre un peu de distance entre nous.

Mais je ne pouvais bouger d'un millimètre, car elle se cramponnait fermement à mon corps et sa force physique semblait doublement proportionnelle à sa taille. Si elle avait tenu à me garder contre elle éternellement, il aurait fallu me débattre jusqu'à l'épuisement pour me défaire de son emprise, et encore pourrait-elle sans doute m'assommer d'une simple gifle. Ainsi, durant les dix secondes prévues par le retardateur, je restais paralysé sous l'étreinte de la vendeuse, priant pour que ma sueur ne traverse pas mon pull jusqu'à son chemisier.

"Clic" fit l'appareil, j'emplis mes poumons d'air quand son bras libéra enfin ma taille. Allez, pensais-je, je récupère mon téléphone et je lui dis merci-au-revoir.

Mais je n'étais pas encore sorti d'affaire. Car une fois le téléphone en main, je distinguai immédiatement sur l'écran ce que l'angoisse m'avait empêché de ressentir plus tôt, et, baissant discrètement les yeux, je vis avec horreur l'érection qui dessinait une bosse sur mon pantalon. J'eus soudain très chaud et très froid en même temps. J'ai marché devant elle, je lui tourne le dos, elle n'a pas pu le remarquer. Calme-toi, concentre-t...

"Je peux voir la photo?", entendis-je derrière moi.

Je supprimai immédiatement la photo du téléphone avant de répondre:

"Euh... ça n'a pas marché", sans me retourner.

"Ah... vous voulez en refaire une?"

"C...ce n'est pas la peine, je ne voudrais pas vous embêter"

"Ça ne m'embête pas du tout, de toute façon il n'y a personne aujourd'hui. Si vous voulez, je peux vous porter pour la photo, on me le demande souvent."

"Pardon?"

J'entendis ses pas derrière moi et j'eus à peine le temps de me retourner qu'elle avait déjà placé une main sur mon dos et l'autre derrière mes genoux. D'un élan, elle me souleva du sol et je vis basculer crayons, cahiers et agrafeuses, remplacés d'une seconde à l'autre dans mon champ de vision par les lampes au plafond. Étourdi un instant, je repris mes esprits allongés dans les bras de la vendeuse, qui observait d'un air circonspect mon entre-jambes, juste sous ses yeux.

"Ben dites donc, il vous en faut peu", dit-elle d'un air amusé.

J'aurais pu mourir de honte dans ses bras, mais la stupéfaction occupait tout l'espace de mes émotions.

"Ça va aller, tout va bien se passer", ajouta-t-elle en croisant mon regard effaré.

Cette phrase prononcée d'une voix douce acheva d'évanouir en moi ce qui restait de viril, je sentis la masculinité toxique s'échapper de mon être telle une âme fantomatique s'élevant au-dessus d'un cadavre encore chaud. Tous mes muscles se détendirent, mon corps devint une poupée désarticulée et j'observai le visage souriant de la vendeuse comme un bébé sous hypnose.

"Vous pouvez prendre un selfie, si vous voul..."

Un son de clochettes interrompit sa phrase. Une cliente entrait dans la boutique. Lentement, la vendeuse fit à nouveau basculer mon corps pour que mes pieds touchent le sol, et je me tins debout à côté d'elle.

"Je dois m'occuper de madame, ce sera pour une autre fois", me dit-elle en m'envoyant une tape amicale sur l'épaule, je faillis perdre l'équilibre. Puis elle me caressa rapidement le haut du crâne, comme on caresse un animal de compagnie.

"O...oui... au revoir alors", répondis-je d'une voix étouffée.

"Au revoir."

Elle rejoignit sa cliente, je restai immobile quelques secondes avant de gagner la sortie. Mais la porte du magasin refusait de s'ouvrir.

"Il faut la tirer, pas la pousser", entendis-je derrière moi.

"Merci, au revoir", répondis-je timidement sous les gloussements de la cliente.

Puis elle me caressa rapidement le haut du crâne, comme on caresse un animal de compagnie.

https://image.noelshack.com/fichiers/2016/24/1466366197-risitas10.png

Je suis à la moitié, c'est bien écrit :(
C’est bien écrit (et joliment) et très drôle GG !
Surprenant, et très agréable :oui:

La vendeuse souriait toujours, elle était pas masquée donc https://image.noelshack.com/fichiers/2018/29/6/1532128784-risitas33.png

Adresse de la boutique en mp stp https://image.noelshack.com/fichiers/2017/13/1490886827-risibo.png

Le 09 mars 2021 à 21:17:03 Pixel-The-Cat a écrit :
La vendeuse souriait toujours, elle était pas masquée donc https://image.noelshack.com/fichiers/2018/29/6/1532128784-risitas33.png

Adresse de la boutique en mp stp https://image.noelshack.com/fichiers/2017/13/1490886827-risibo.png

Mp aussi, il faut faire fermer ce magasin :oui:

bravo tu m'as redonné envie de lire khey :rire2:
C’est bien écrit :oui:
GG si c’est de toi :ok:
qu'est ce que c'est que cette merde que je viens de lire https://image.noelshack.com/fichiers/2020/31/4/1596129454-ahi-fondu.png
C'était tellement agréable à lire que je l'ai lu à haut voix. https://image.noelshack.com/fichiers/2021/10/3/1615371252-kino1.png
Je ne sais pas si c'est de toi, mais c'est très bien écrit gg

Le 10 mars 2021 à 11:26:23 auchandrive48 a écrit :
Je ne sais pas si c'est de toi, mais c'est très bien écrit gg

C'est de moi :oui: Merci :oui:

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Golgodore
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9 mars 2021 à 20:29:58
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