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Quelle pensée révolutionnaire ?

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Le Système est globalement en état de dysfonctionnement. Aucune amélioration n’est possible, car l’idéologie hégémonique – et non pas l’opinion commune – s’y oppose ; une incompatibilité d’humeur s’est installée entre cette idéologie et les solutions pratiques qu’il faudrait appliquer pour sauver les meubles. Aujourd’hui, aucune réforme partielle sur tel point particulier ne peut suffire ; il faut changer de système, comme un vieux moteur dont on ne peut plus réparer les pièces une à une pour le faire repartir, mais qu’il faut tout simplement remplacer.

Tout parti politique, dont l’objectif n’est pas le carriérisme de ses cadres mais le salut de sa nation, ne doit plus raisonner en termes réformistes, mais révolutionnaires. La mentalité révolutionnaire peut se caractériser comme un état de guerre. Une opposition « classique » considère le pouvoir dont elle veut s’emparer comme un adversaire dont les corps constitués sont composés de collègues politiques ; une opposition révolutionnaire considère le pouvoir et ses membres comme ses ennemis.

Cependant, il y a deux conceptions de la pensée révolutionnaire, ce que Lénine, suivant en cela Machiavel, avait parfaitement saisi. La première conception est obsidionale. Elle conduit à l’échec. C’est la stratégie du lion qui finit toujours par mourir, même avec bravoure, sous la pique des lances. Cette stratégie refuse toute alliance tactique, tout compromis provisoire, au nom d’une pureté doctrinale mal comprise? On se pense comme assiégé et non point comme conquérant. On charge en pantalon rouge, moustache au vent, avant de se faire faucher par les balles des mitrailleuses ennemies.

La deuxième conception est assaillante. Elle subordonne les moyens à la fin. C’est la stratégie du renard, le goupil qui finit toujours par dévaster, de nuit, les poulaillers. Elle sait passer des alliances avec des idiots utiles ou des retourneurs de veste, elle sait dissimuler le glaive sous la toge pour n’en frapper que plus fort après, elle connaît l’art de l’embuscade. Elle sait allier la patience et la constance : le maintien secret de ses objectifs radicaux. Elle sait concéder, provisoirement, sans perdre de vue l’intégralité de ses objectifs, soutenus par une volonté de fer. Elle pratique l’art de mentir, loué par Nietzsche. Comme en bon marin, elle sait tirer des bords et louvoyer en utilisant la puissance des vents contraires, sans jamais oublier le port, le but final.

La première conception est romantique ; elle plonge ses racines mentales dans notre part germanique et celte. La deuxième conception est classique. Elle plonge ses racines mentales dans notre héritage hellénique et romain. La première conception est inapte à obtenir une prise de pouvoir, mais, une fois le pouvoir acquis, elle peut retrouver tous ses droits.

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Elwing_
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1 mars 2021 à 23:49:32
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