Nous vivons la plus grande décadence de l'histoire humaine

Nous le sachons.

Ce monde n'a aucun horizon enviable. Le présent est un cancer sans fin qui ne finit pas de progresser. Nous habitons les ruines du paradis perdu.

Tout le monde le sait, le ressent. Et pourtant le bal tragique continue comme si de rien. Nous n'avons pas le choix, en parler serait accentuer la douleur et l'angoisse.

Il n'y a déjà plus rien, tout est fade et déclinant. La richesse, la réussite sociale, les filles, les objets, les algorithmes, l'univers . Quel intérêt. Des petits caprices en cette fin de civilisation, seul évènement s'élevant péniblement au-dessus de cet océan de désolation.

Le bateau coule dans l'indifférence et la folie collective.

Fuyez le processus de décadence et la solitude vous rongera et vous rendra fou. Embrassez-le et il aspirera le meilleur en vous, ne laissant que des corps hagards qui déambuleront dans le naufrage constant de tout.

La haine dévore le cœur des civilisés agonisants. Oh ils le savent bien tout cela, et c'est déjà suffisamment difficile de tenir le coup moralement. Alors ils font semblants d'être ignorant des problèmes et de la laideur du monde qui croit sans cesse, les plus téméraires s'inventent même un bonheur illusoire par une fabuleuse contraction mentale.

Nous touchons au sublime.

En vrai je vois pas comment on peut faire pire.

Une civilisation qui met en oeuvre sa propre extermination

Les médiocres parfois imaginent triompher du monde, c'est l'occasion pour eux de se venger de ce qu'ils n'ont jamais eu : le moindre intérêt. Alors ils se poussent et se bousculent pour régner sur les cimes de la laideur et de la dissolution. Se faisant, ils en accélèrent encore le processus.

Réaliser le drame de la situation est impossible, tout est trop rapide et trop lent à la fois. Et pourtant si demain la moitié de l'humanité disparaissait dans une crise alimentaire, personne ne serait vraiment surpris.

Se déversent alors les tonnes journalières de foutre et de cyprine sur les plateformes de la marchandisation des basses pulsions narcissiques et sexuelles. Après avoir consommé toutes les marchandises imaginables, il fallait encore que l'homme se consomme lui-même.

Comme le restant de sa production, il atteindra la même destination : une décharge à ciel ouvert.

Ce que la terre sera devenue, au terme de notre ultime frénésie.

Puissions-nous voir la lumière, une dernière fois.

Bonne nuit les kheys.

Ne perdez pas espoir, il n'y en a plus depuis longtemps. Que la joie demeure.

Bonne nuit les kheys.

Ne perdez pas espoir, il n'y en a plus depuis longtemps. Que la joie demeure.