" Il y a une dizaine d'années, une telle déclaration lui aurait sûrement valu un rappel à l'ordre du service de communication de l'Élysée, voire l'obligation de dire adieu à sa carrière politique. Au pays de Descartes, il y eut un temps où on ne riait pas avec la magie, même « blanche », celle qui est réputée innocente. La sorcellerie était au pire satanique, au mieux obscurantiste.
Aujourd'hui, elle est « in ». À écouter Mme Schiappa, jeter un sort ou porter un grigri, c'est une technique de développement personnel. Pour beaucoup de jeunes femmes, c'est effectivement une manière de se sentir mieux, de développer son potentiel, de s'affirmer comme femme indépendante, libre et forte. La sorcière prétend pouvoir manipuler les forces occultes ? C'est donc la femme avec un grand F, celle qui, libérée du patriarcat, fait bouger les lignes pour sauver le monde. Vive la transgression, vive la magie ! Tel est le credo de la génération #MeToo, celle qui lutte contre les crimes machistes mais aussi contre le réchauffement climatique. Celle qui non seulement exige qu'on réhabilite les femmes brûlées comme sorcières, mais qui est prête à en faire des idoles. "
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