Depuis qu'elle a été désignée cheffe traditionnelle d'une région centrale du Malawi, Theresa Kachindamoto lutte contre le mariage des enfants. Grâce à elle, des centaines d'unions ont été annulées et autant de filles rescolarisées, tandis que son action au niveau national a contribué à initier des lois qui interdisent désormais le mariage précoce.
Theresa Kachindamoto est une Inkosi, une cheffe traditionnelle au Malawi, dans le district de Dedza, près du lac Malawi, au centre du pays. Benjamine de douze enfants dans une famille issue d'une lignée de chefs traditionnels, elle a été secrétaire pendant 27 ans dans une école du district de Zomba, dans le sud du pays. Mariée et mère de cinq garçons, elle a été choisie il y a 16 ans "pour sa bienveillance envers les gens" pour assumer les fonction de cheffe dans sa région natale. Elle exerce à ce titre une autorité informelle sur plus de 900 000 personnes.
Les acteurs du changement en Afrique le savent tous, et Theresa Kachindamoto le dit aussi : "Dans le domaine de l'égalité des genres, le bastion du changement le plus difficile à ébranler reste la pratique culturelle et traditionnelle". Ce sont parfois même les garants des croyances et des normes culturelles, autrement dit les chefs de communautés, qui font barrage aux mesures contre le mariage précoce, les mutilations génitales féminines et autres mesures visant à améliorer la condition des femmes. Theresa Kachindamoto estime que la culture n'est pas statique, et c'est sur le levier qu'elle agit, en mettant son autorité de cheffe à profit pour promouvoir l'éducation des filles, mais aussi des garçons, et lutter contre les mariages précoces.
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