Etude de Raoult : "Clinical efficacy and safety profile of HCQ+AZT against COVID-19"
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Raoult et ses associés ont enfin fait parler les chiffres et confirment ce à quoi la communauté scientifique s'attendait.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7779282/
Le positif :
Length of stay at hospital and viral persistence were significantly shorter in the treated patients group, compared to the control group.
Donc ça c'était un des critères de jugement principal de Raoult qui s'est beaucoup intéressé (en soit à juste titre vu son métier) sur la clairance virale et la persistance du virus dans l'organisme car c'est un point intéressant pour étudier le risque de contamination des pairs. Ici l'étude montre une durée d'hospitalisation plus faible avec le tt (7.1+-3.2 jours) que sans (12.1+-9.6) avec une p value de 0.04 par le test de Kruskal-Wallis (assez significatif).
Pareil pour la non contagiosité 62.5% à 7 jours contre 16.7% avec une p value de 0.07 par test de Fisher exact.
Le négatif :
Requirement for oxygen therapy, transfer to ICU and death did not significantly differ between groups.
Donc le traitement ne change rien au clinical outcome, ne baisse pas la mortalité significativement, ni les admissions en réanimation, ni la nécessité d'une oxygénothérapie (mesure du retentissement respiratoire du virus). Là c'est le flop
Autre point négatif, l'existence à cette posologie de risques significatifs d'interaction médicamenteuse. L'étude montre que le traitement présente un bénéfice suffisant par rapport au risque chez des patients symptomatiques dont l'intervalle QTc est de 460-500ms. Il n'y a eu aucune torsade de pointe ou mort subite mais un allongement de +60ms du QTc chez 0.67% des patients (risque de torsade de pointe si QTc déjà long initialement ou autre facteur de risque).
Enfin, c'est en faisant abstraction de critiques plus difficiles à matérialiser sur la méthodologie de l'étude, l'échantillonnage et les potentiels biais. On s'en tient qu'aux résultats constatés par le Dr. et son équipe lui même ici.
Morale de l'histoire, un traitement inefficace pour améliorer l'état clinique de patients avec des formes sévères (besoin d'oxygène et risque de décès ou transfert en réanimation). Mais qui semble accélérer le rétablissement des formes moins graves et pourrait diminuer la contagiosité. La question de l'administration à des patients avec des formes moins graves ou afin de diminuer le R0 dans certaines régions pose cependant le problème du suivi cardiologique/métabolique car la bithérapie à ces doses entraîne un risque significatif d'évènement cardiaque néfaste. Donner de l'HCQ+AZT à tout le monde nécessiterait un ECG préalable et un examen cardiologique et donc la faisabilité de cette prévention des contaminations semble peu prometteuse
Le 16 janvier 2021 à 13:33:51 RobinFriday a écrit :
Oui donc pour la énième fois son truc est inutile. Est-ce qu'on a encore besoin d'une 2000ème étude ou l'info va rentrer dans la tête de ses groupies ?
La différence c'est que là c'est son étude à lui, sa conclusion sur l'utilisation du traitement en clinique !
Le 16 janvier 2021 à 13:34:22 Tokyo-ite a écrit :
En français ça donne quoi ? Je suis pas scientifique
Le traitement est pas efficace pour sauver les gens qui risquent de mourir mais semble efficacement raccourcir le délai de contagiosité. Mais comme les doses utilisées ont un risque pour le coeur il faut une consultation de cardiologie avant, donc au final il vaut mieux juste s'isoler que de prendre un traitement quel qu'il soit dans ce cas.
Le 16 janvier 2021 à 13:34:33 InWithoutPrepa a écrit :
Au final il reste que le vaccin ?
Non pas vraiment, le vaccin a pas encore fait ses preuves quant à sa sécurité lors de l'utilisation en masse, son efficacité dans la réduction de la contagiosité. Il vaut mieux vacciner les soignants et les patients à risque dans le doute, et ceux qui veulent se faire vacciner. Mais pas encore de solution miracle et safe dans la population générale pour éradiquer le virus, sinon les gestes barrières
Le 16 janvier 2021 à 13:49:41 galaxyman_ a écrit :
Ça ne répare pas tous les dommages qu’il a fait à la confiance accordée à la science par le public, mais c’est honnête de sa part de refaire des études, surtout une de ce genre
De toutes les errances scientifiques de cette histoire, c'est probablement Raoult qui a le moins provoqué de montée de la défiance.
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Données du topic
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- 16 janvier 2021 à 13:20:58
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