Napoléon à probablement fait sa première fois avec une prostitué à l’âge de 18 ans, le 22 novembre 1787. En bon khey, il a noté dans son journal l'événement :
Jeudi 22 novembre 1787, à Paris.
Hôtel de Cherbourg,
rue du Four-Saint-Honoré
Je sortais des Italiens et me promenais à grands pas par les allées du Palais-Royal. Mon âme, agitée par les sentiments vigoureux qui la caractérisent, me faisait supporter le froid avec indifférence ; mais, l’imagination refroidie, je sentis les rigueurs de la saison et gagnai les galeries. J’étais sur le seuil de ces portes de fer quand mes regards errèrent sur une personne du sexe. L’heure, la taille, sa grande jeunesse ne me firent pas douter qu’elle ne fût une fille. Je la regardais : elle s’arrêta non pas avec cet air grenadier [des autres], mais un air convenant parfaitement à l’allure de sa personne. Ce rapport me frappa. Sa timidité m’encouragea et je lui parlai… Je lui parlai, moi qui, pénétré plus que personne de l’odieux de son état, me suis toujours cru souillé par un seul regard… Mais son teint pâle, son physique faible, son organe doux ne me firent pas un moment en suspens. Ou c’est, me dis-je, une personne qui me sera utile à l’observation que je veux faire, ou elle n’est qu’une bûche.
– Vous aurez bien froid, lui dis-je ; comment pouvez-vous vous résoudre à passer dans les allées ?
– Ah ! monsieur, l’espoir m’anime. Il faut terminer ma soirée.
l’indifférence avec laquelle elle prononça ces mots, le flegmatique de cette réponse me gagna et je passai avec elle.
– Vous avez l’air d’une constitution bien faible. Je suis étonné que vous ne soyez pas fatiguée du métier.
– Ah ! dam ! monsieur, il faut bien faire quelque chose.
– Cela peut-être, mais n’y a-t-il pas de métier plus propre à votre santé ?
– Non, monsieur, il faut vivre.
Je fus enchanté, je vis qu’elle me répondait au moins, succès qui n’avait pas couronné toutes les tentatives que j’avais faites.
– Il faut que vous soyez de quelque pays septentrional, car vous bravez le froid.
– Je suis de Nantes, en Bretagne.
– Je connais ce pays-là… Il faut, mademoiselle, que vous me fassiez le plaisir de me raconter la perte de votre p…
– C’est un officier qui me l’a pris.
– En êtes-vous fâchée ?
– Oh ! oui, je vous en réponds. Sa voix prenait une saveur, une onction que je n’avais pas encore remarquée. je vous en réponds. Ma soeur est bien établie actuellement. Pourquoi ne l’eus-je pas été ?
– Comment êtes-vous venue à Paris ?
– L’officier qui m’avilit, que je déteste, m’abandonna. Il fallut fuir l’indignation d’une mère. Un second se présenta, me conduisit à paris, m’abandonna, et un troisième, avec lequel je viens de vivre trois ans, lui a succédé. Quoique français, ses affaires l’ont appelé à Londres et il y est. Allons chez vous.
– Et qu’y ferons-nous ?
– Allons, nous nous chaufferons et vous assouvirez votre plaisir.