[TEST] Venez apprendre l'HISTOIRE de la caricature

Ce topic est un test, j'ai rédigé ca pour l'instant mais y a potentiellement plein de trucs à dire sur plein de préiode différentes
Uppez le topic si vous voulez une suite

L’histoire de la caricature

1) Définition
Avant tout, il nous faut une définition à la caricature
1646 : Annibale Caracci parle de « portait-charge » explicitant la caricature comme étant une belle difformité par opposition aux peintres de l’époque qui idéalisaient le « beau »
Portrait-charge de Annibale Carraci :
Ici une caricature de personnages réels et surtout, connues.

Rabatin de Gniffi, un chanteur accompagné de sa femme.
Le texte précisant qu’ils reposent au même endroit en ce jour .

C’est en 1740 que le Marquis d’Argancon utilisera le mot "Caricature" pour la première fois dans ses mémoires

Dans l’encyclopédie de Diderot, on retrouvera la définition suivante : « “la représentation, sur la toile ou le papier d’un sujet, dans laquelle la vérité et la ressemblance exacte ne sont altérées que par l’excès du ridicule”. »
Pour résumer : Genre de la parodie qui joue sur la laideur et la difformité. Permet de grossir exagérément les traits physique ou de caractère.
Elle peut être purement comique mais elle est généralement satirique permettant de tourner en dérision les physionomies et les mœurs.
Au fil des siècles, les dessinateurs s’en sont emparé pour dénoncer les sujet conformément à leurs époques respectives.

2) L’antiquité :
Grecs :
Les vases phlyaques comportent des caricatures, représentants des scènes de théâtre burlesque (jeu de Phlyax).

On notera les joli pénis nonobstant
Ici ce serait même Zeus qui serait représenté :
A noter également, l’existence de Pauson, un caricaturiste méprisé par ce gros rageux d’Aristote
https://www.universalis.fr/encyclopedie/caricature/2-la-caricature-en-occident/

Egypte Antique :
Les Ostraca étaient des dessins sur pierre, toute une frange de ceux-là sont satiriques
C’est également l’occasion de vous parler pour la première fois du « Bestiaire », on en reparlera plus tard mais le travestissement de personnalités en animaux ou alors le fait de donner des comportements humains aux animaux, c’est quelque chose qui a vraiment perduré dans la caricature.

Ici, une souris servit par un chat :
Ici un papyrus satirique, on y voit notamment un lion, qu’on pense représente le roi en train de jouer aux échecs avec un ane cornu :

L’empire Romain :
Ici aussi on trouve trace de caricatures
Rufus est (Traduction = « Voici Rufus »), Un portrait-charge d’un Homme politique :

Et, pour finir, vous avez tous en tete ce genre d’image lorsqu’on parle de la crucifixion du Christ :
Mais est ce que vous connaissez ce qui pourrait être la première représentation du christ ?
Je vous présente « Alexamenos adore son dieu »

En meilleure qualité :

• le plus ancien blasphème antichrétien
• la plus ancienne utilisation de la croix comme symbole chrétien
• la plus ancienne représentation de la crucifixion
• et peut-être même la plus ancienne représentation de Jésus

J'aimerais tellement discuter avec des jeunes de l'antiquité pour voir à quel point on est semblable

"Jesuuuuus alexandrios "

Analyse de caricature - L'ane-pape - 1557

Je vous préviens, y a beaucoup d’éléments donc on va les prendre un par un :

• Le titre : « D’un ane-pape qui fut trouvé dans la rivière du Tibre en 1496 » se réfère à une légende italienne selon laquelle des passants auraient retrouvé le tibre un monstre mort mi-humain mi-animal. La découverte a été interprété comme un signe de la colère de Dieu puis que la création des monstres était attribuée à la colère de Dieu. 30 ans plus tard, Luther utilise cette légende pour ce dessin pour dénoncer la papauté.
  Il est dit que l’ane-pape est né à Rome car il n’y a pas plus grande puissance que cette ville pour le pape, le monstre retrouvé mort signifiant l’approche de la mort du royaume papal.

• L’arrière-plan : Le château saint-ange à Rome, devenu une prison à partir du IXème siècle, quatre des papes de cette époque y ayant trouvé la mort.

• L’ane : Animal symbolisant la bétise, l’explication précisant que le pape va à l’encontre de l’idée selon laquelle l’Église ne doit avoir aucun chef humain.
  Luther ajoutant qu’il y autant de différence entre le cerveau d’un ane et la raison d’un homme qu’entre les ordonnances du pape et celles du fils de Dieu (Au cas où vous ne l’aviez pas compris, Luther remet en question la légitimité du pape : noel: ).
  On a donc la tete de l’ane sur un corps humanoïde pour signifier son inconvenance.

• Les attributs féminins : Faut avouer qu’il est bien gaulé le pape.
  Luther précise qu’il s’agit du corps du pape et donc des cardinaux, évêques, archevêques, moines et prêtres qui sont mit en relation avec le corps des femmes et la volupté, le plaisir de la jouissance qu’on prêtait naturellement à ces dernières.
  Conclusion : Ce corps de femmes sert à dénoncer l’hypocrisie supposée de l’autorité papale qui passerait sa vie dans la débauche tout en prônant le célibat des prêtres.

• Les écailles de poisson : Elles représentent l’attachement des princes et seigneurs à l’Église et leur adhésion éternel au pape dont ils embrassent la grandeur et la magnificence autant que les idées barbares et la tyrannie.

• Le bras en forme de pied d’éléphant : Je suis sur que tu l’as pas vu, regarde mieux :
  Il représente le gouvernement spirituel du pape (bordel comment on comprend ca sans explications ? ) accusé de tourmenter les pauvres consciences de péchés et d’angoisses, brisant tout ce qu’il peut empoigner (comme un éléphant)
  La main gauche reste celle d’un homme incarnant la puissance civile du pape et sa domination brutale sur les hommes

• La patte droite est un pied de bœuf : Comment ca t’as pas vu ? :
  Elle représente les ministres du gouvernement spirituel (théologiens, prêcheurs de pardon, …) considéraient par Luther comme le fondement du royaume papal par l’oppression qu’ils exercent sur les ames et leurs sermons visant à imprimer les ordonnances du pape dans le cœur du peuple.

• Le pied gauche est celui d’un griffon : Va comprendre….
  Il représente les ministres de la puissance civile, à l’image des griffons, ils empoignent tout ce qu’ils rencontrent et les maintiennent fermement. Ce serait eux qui auraient engloutis tous les biens de l’Europe

• La tete de vieillard dans le cul : c’est trop pour moi
  Elle signifie la déchéance du royaume papal

• La queue en forme de dragon : c’est nofake hein
  Incarne les foudres des excommunications et les menaces que font planer les papes sur l’ensemble de la population

Évidemment j'ai pas trouvé ca tout seul, c'est tiré des analyses de Luther ici https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k114600c/f2.item.zoom
Pas facile à lire par contre

Plus léger sinon : voici la première caricature de Mahommet

Preuve du nofake page 11r
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b52511844g/f31.item
C'est la première traduction du Coran qui existe, on y voit un Mahommet avec une qeue de poisson et des plumes, j'ai pas d'infos concernant le pourquoi de cette représentation.

Partie 2 : Le moyen-age

Ironiquement par rapport à l’époque actuelle, au moyen-age c’est surtout dans les églises qu’on retrouvait les caricatures, notamment via les « grotesques »

Vous en avez déjà peut être déjà entendu parler à l’école :
Le roman de Fauvel : Texte satirique de Gervais du bus
Le texte s’attaque à Philippe Le Bel et son conseiller, ainsi qu’à l’Église
Le texte (en vieux francais) : http://txm.ish-lyon.cnrs.fr/bfm/pdf/fauvel.pdf

Commençons par le nom : Philippe IV sera appelé Fauvel, ce sont les initiales de six vices : Flatterie, Avarice, Vilenie, Variété (Vélléité), Envie, Lâcheté qui lui sont attribués

Suite à ça il a été illustré par le Roman de Feauveau (ou fauvain), voici quelques exemples :

Fauvain, parvenu au faîte des pouvoirs laïc et ecclésiastique, bannit l'auteur en lui tirant la langue
Fauvain refuse de donner l'aumône aux pauvres ; il leur tourne le dos et leur dit : "Allez-vous en" !
Fauvain montre une charte de privilèges par laquelle il excommunie tous ceux qui feront du bien aux pauvres
Fauvain refuse d'aider trois pauvres clercs.
Fauvain, en revanche, fait donner gain de cause à deux clercs de mauvaise foi.
Fauvain, très malade, conseille la Fausseté à ses enfants.
Fauvain va en Enfer

Si vous voulez voir toutes les illustrations (40) pour comprendre toute l’histoire, c’est ici : http://expositions.bnf.fr/bestiaire/feuilletoirs/fauvain/35.htm

Sur le même principe on peut aussi citer le roman de Renart.

Restons dans le theme du bestiaire avec « de humana physiognomonia » de Giambattista della Porta qui essaye de raisonner sur les associations entre êtres humains et animaux.
Vous etes prêts ? Parce que la suite va paraitre farfelue mais ca a était une vraie thèse scientifique
Donc ce bouquin explique que l’aspect physique d’une personne peut être mis en lien avec son caractère. L’écrivain va donc regarder les caractères qu’on attribue aux humains par tradition (l’ane stupide, le porc sale, ect,…). Il prend ensuite les caractéristiques physiques des animaux puis les appliquent sur des visages humains pour déduire le caractère de l’humain.

Bref, une image vaut mille mots :

Fin de l’aparté sur le bestiaire.

Il faut juste savoir que c’est cet héritage qui perdurera à la renaissance et qui fera en sorte que les caricatures animalières continuent ainsi que les grotesques vu au début du topic.

Léonard de Vinci s’en est lui-même inspiré, il n’a pas fait que des Joconde le saligaud, ci-dessous quelques visages fait par Hollar qui a fait des reprises des visages de De Vinci :
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ALERTE ANECDOTE : Est-ce que le dessin de droite vous dit quelque chose ?

Sachez qu’il a été repris plus tard par Quentin Metsys, peintre du 16ème sièce sous le nom de : La vieille femme Grotesque :
Et l’histoire ne s’arrete pas là puisque c’est ce dessin qui inspirera John Tenniel (illustrateur d’Alice au Pays des merveilles) pour le visage de la duchesse :

Encore plus connu, la peinture suivante je sais que vous l’avez vu en art plastique : giuseppe arcimboldo – Les 4 saisons :
Ca n’est pas à proprement parlé une caricature puisque ces dessins sont dénués de toute satire ou critique, mais le même créateur a aussi réalisé sur le même principe une œuvre visant la critique d’un juriste, il était donc conscient du potentiel ironique de ce style :