Le post sur Pascal et les demi-habiles ?
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Pascal, les demi-habiles et le progressisme
Introduction
Ces derniers temps, de nombreux mèmes internets sur le thème des midwits pullulent sur la toile. Ceux-ci illustrent l’idée assez évidente selon laquelle un peu de science éloigne de la sagesse, et beaucoup y ramène.
Ne trouvant rien à ce sujet sur Wikipédia, j’ai entrepris de remonter le fil de ce concept que je trouve à la fois amusant et pertinent.
C’est un peu long et très imparfait, mais un résumé se trouve dans la conclusion.
1. Qu’est-ce qu’un demi-habile ?
L’expression « demi-habile » est introduite par Pascal dans ses Pensées en 1669. Elle désigne une personne qui commence un raisonnement sans aller jusqu’au bout de celui-ci.
« Raison des effets. - Gradation. Le peuple honore les personnes de grande naissance. Les demi-habiles les méprisent, disant que la naissance n'est pas un avantage de la personne, mais du hasard. Les habiles les honorent, non par la pensée du peuple mais par la pensée de derrière.
Ainsi vont les opinions succédant du pour au contre, selon qu'on a de la lumière »
Pascal, Pensées, LG 83
Le demi-habile s’oppose à deux autres personnes. Le premier, l’homme du peuple, est ignorant mais sage dans sa conduite. Le second, l'habile, revient au même point que l’homme du peuple mais pour une « pensée de derrière », après qu’il a développé entièrement son raisonnement.
2. La typologie pascalienne dans la culture
Cette typologie dialectique en trois étapes de la pensée se retrouve dans les écrits de nombreux penseurs et scientifiques, comme Francis Bacon, Heisenberg ou encore Pasteur.
L’expression « demi-habile » est aussi régulièrement reprise, notamment par Bourdieu qui y fait allusion lorsqu’il désigne par « demi-savants » les sociologues qui versent dans l’« obscurantisme de la raison ». [1]
Indépendamment du concept de Pascal, l’expression anglaise ‘‘midwit’’, dérivée de ‘‘dim-witted’’ synonyme de ‘‘stupide’’, désigne également un individu d’intelligence légèrement supérieure à la moyenne.
Le ‘‘midwit’’ est l’objet de nombreux mèmes internets, diffusés notamment sur Twitter, 4chan et Reddit.
Le concept est emprunté au ‘‘mestis’’ de Montaigne, qui a beaucoup inspiré Pascal.
« Il se peut dire, avec apparence, qu’il y a ignorance abecedaire, qui va devant la science, une autre, doctorale, qui vient aprés la science : ignorance que la science faict et engendre, tout ainsi comme elle deffaict et destruit la premiere.
Des esprits simples, moins curieux et moins instruicts, il s’en faict de bons Chrestiens qui, par reverence et obeissance, croient simplement et se maintiennent soubs les loix. En la moyenne vigueur des esprits et moyenne capacité s’engendre l’erreur des opinions : ils suyvent l’apparence du premier sens, et ont quelque tiltre d’interpreter à simplicité et bestise, de nous voir arrester en l’ancien train, regardant à nous qui n’y sommes pas instruicts par estude. Les grands esprits, plus rassis et clairvoians, font un autre genre de bien croyans ; lesquels, par longue et religieuse investigation, penetrent une plus profonde et abstruse lumiere és escriptures, et sentent le misterieux et divin secret de nostre police Ecclesiastique. Pourtant en voyons nous aucuns estre arrivez à ce dernier estage par le second, avec merveilleux fruict et confirmation, comme à l’extreme limite de la Chrestienne intelligence, et jouyr de leur victoire avec consolation, action de graces, reformation de meurs et grande modestie. Et en ce rang n’entens-je pas loger ces autres qui, pour se purger du soubçon de leur erreur passé et pour nous asseurer d’eux, se rendent extremes, indiscrets et injustes à la conduicte de nostre cause, et la taschent d’infinis reproches de violence. Les paisans simples sont honnestes gens, et honnestes gens les philosophes, ou, selon nostre temps, des natures fortes et claires, enrichies d’une large instruction de sciences utiles.
Les mestis qui ont dedaigné le premier siege d’ignorance de lettres, et n’ont peu joindre l’autre (le cul entre deux selles, desquels je suis, et tant d’autres), sont dangereux, ineptes, importuns : ceux icy troublent le monde. Pourtant de ma part je me recule tant que je puis dans le premier et naturel siege, d’où je me suis pour neant essayé de partir. »
Montaigne, Essais I, Chapitre 54
Mais Pascal va plus loin que Montaigne. Selon lui, l’habile et l’homme du peuple se distinguent par leur esprit différent :
« Montaigne a tort : la coutume ne doit être suivie que parce qu'elle est coutume, et non parce qu'elle soit raisonnable ou juste; mais le peuple la suit par cette seule raison qu'il la croit juste. »
Pascal, Pensées, LG 469
3. Dialectique pascalienne
La typologie pascalienne se fonde sur les distinctions qu’opèrent les personnes entre l’apparence et l’essence.
Ainsi le peuple est ignorant, et respecte l’ordre du monde parce qu’on lui a appris qu’il fallait qu’il en soit ainsi. Pour lui, la vérité se confond avec l’évidence ; elle seule existe.
Au contraire, le demi-habile dissipe les illusions et prétend s’approcher de la vérité. Il lève le voile de l’apparence, pour atteindre l’essence des choses : « mes opinions sont différentes de celles des gens stupides ». Il a une conception binaire de la vérité, en tant qu’opposition à l’erreur.
Enfin, l’habile est le dépositaire de la vraie sagesse. La vérité est le troisième terme d’un parcours à trois temps ; elle s’oppose aussi bien, mais de manière différente, à l’ignorance du peuple qu’à la fausse sagesse du demi-habile.
La dialectique marxiste s’oppose à la dialectique pascalienne. En effet, selon Marx, chaque opinion doit être à la fois sa propre synthèse et celle des opinions précédentes qu’elle réfute, alors que selon Pascal, le sage retourne au point de départ.
La pensée est donc progressive et linéaire chez Marx, et cyclique chez Pascal.[2]
4. La tripartition des personnes
Par conséquent, les catégories que met en évidence Pascal ne sont pas seulement des catégories d’opinions, mais des catégories de personnes. Ces catégories renseignent sur la totalité de l’esprit, sur le rapport des personnes à la vérité et à l’erreur.
« Le peuple a des opinions très saines : par exemple :
1) D'avoir choisi le divertissement et la chasse plutôt que la prise. Les demi-savants s'en moquent, et triomphent à montrer là-dessus la folie du monde ; mais par une raison qu'ils ne pénètrent pas, on a raison »
Pascal, Pensées, LG 93
Une gradation semblable, à trois étages, est présentée par Pierre Charron.
« Ceux de la première et dernière, plus basse et plus haute, ne troublent point le monde, ne remuent rien, les uns par insuffisance et faiblesse, les autres par une grande suffisance, fermeté et sagesse. Ceux du milieu font tout le bruit et les disputes qui sont au monde, présomptueux, toujours agités et agitants »
Pierre Charron, De la sagesse, Livre I, chapitre XLV
5. L’ignorance
L’un des éléments majeurs de la distinction qu’opère Pascal entre les différentes catégories de sa typologie est le rapport à l’ignorance.
Le monde juge bien des choses, car il est dans l’ignorance naturelle, qui est le vrai siège de l’homme. Les sciences ont deux extrémités qui se touchent. La première est la pure ignorance naturelle où se trouvent tous les hommes en naissant. L’autre extrémité est celle où arrivent les grandes âmes qui, ayant parcouru tout ce que les hommes peuvent savoir, trouvent qu’ils ne savent rien et se rencontrent en cette même ignorance d’où ils étaient partis. Mais c’est une ignorance savante, qui se connaît. Ceux d’entre‑deux, qui sont sortis de l’ignorance naturelle et n’ont pu arriver à l’autre, ont quelque teinture de cette science suffisante et font les entendus. Ceux‑là troublent le monde et jugent mal de tout. Le peuple et les habiles composent le train du monde, ceux‑là le méprisent et sont méprisés. Ils jugent mal de toutes choses, et le monde en juge bien.
Pascal, Pensées, LG 77
La reconnaissance de sa propre ignorance est aussi largement présente chez Montaigne, qui a été très influencé par Socrate à travers les écrits de Platon.
Cette fantaisie est plus sûrement conçue par interrogation: Que sais-je ? comme je la porte à la devise d'une balance.
Montaigne, Essais II, XII
L’idée de l’ignorance consciente est récurrente, par exemple chez Galilée dans Dialogue des grands systèmes, ou encore chez Nicolas de Cues.
« l’homme dont le zèle est le plus ardent ne peut arriver à une plus haute perfection de sagesse que s’il est trouvé très docte dans l’ignorance même, qui est son propre, et l’on sera d’autant plus docte, que l’on saura mieux que l’on est ignorant »
Nicolas de Cues, De la docte ignorance, X
Dans ses Questions physiques et mathématiques, Mersenne tente d’expliquer pourquoi certains hommes se jugent très savants, alors que d’autres encore plus savants s’estiment ignorants. Il conclut à l’équivalence entre l’extrême ignorance et l’extrême connaissance. [4]
Question II : D’où vient qu’il y a des hommes qui s’estiment si sçavans, et que les autres qui sont plus sçavans qu’eux s’estiment si ignorans ?
Mersenne, Questions physiques et mathématiques
Pascal fait évidemment allusion à sa propre expérience scientifique et philosophique, comme le montre Chateaubriand dans Génie du christianisme.
« Il y avait un homme qui à douze ans avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques ; qui à seize avait fait le plus savant traité des coniques qu’on eût vu depuis l’antiquité ; qui à dix-neuf réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l’entendement ; qui à vingt-trois ans démontra les phénomènes de la pesanteur de l’air, et détruisit une des grandes erreurs de l’ancienne physique ; qui à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s’aperçut de leur néant, et tourna ses pensées vers la religion ; qui depuis ce moment jusqu’à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue que parlèrent Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie comme du raisonnement le plus fort ; enfin, qui, dans les courts intervalles de ses maux, résolut par abstraction un des plus hauts problèmes de géométrie et jeta sur le papier des pensées qui tiennent autant du dieu que de l’homme : cet effrayant génie se nommait Blaise Pascal. »
Chateaubriand, Génie du christianisme, Livre II, chapitre VI
Enfin, un rapprochement peut être fait avec la théorie de l’effet Dunning-Kruger. Il s’agit d’un biais cognitif selon lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leur compétence. On peut le rapprocher de l'ultracrépidarianisme.[3]
6. Le rapport au peuple
Si le demi-habile sous-estime son ignorance, il surestime par conséquent son intelligence.
Ainsi, les demi-habiles méprisent le peuple et les élites. Réciproquement, le peuple méprise les demi-habiles.
« Ceux‑là troublent le monde et jugent mal de tout. Le peuple et les habiles composent le train du monde, ceux‑là le méprisent et sont méprisés. Ils jugent mal de toutes choses, et le monde en juge bien. »
Pascal, Pensées, LG 77
Des exemples d’intellectuels progressistes qui se considèrent ouvertement supérieurs à la plèbe par leur savoir sont nombreux, y compris aujourd’hui.
Exemple de demi-habile sur Twitter :
7. Pourquoi le demi-habile est généralement de gauche ?
La pensée de Pascal est résolument conservatrice et catholique. En effet, par définition, le demi-habile remet en question l’ordre naturel, sans comprendre les raisons de celui-ci.
« Raison des effets. - Gradation. Le peuple honore les personnes de grande naissance. Les demi-habiles les méprisent, disant que la naissance n'est pas un avantage de la personne, mais du hasard. Les habiles les honorent, non par la pensée du peuple mais par la pensée de derrière. Les dévots qui ont plus de zèle que de science les méprisent, malgré cette considération qui les fait honorer par les habiles, parce qu'ils en jugent selon une nouvelle lumière que la piété leur donne. Mais les chrétiens parfaits les honorent par une autre lumière supérieure.
Ainsi vont les opinions succédant du pour au contre, selon qu'on a de la lumière »
Pascal, Pensées, LG 83
En particulier, il faut noter que le parfait chrétien se distingue de l’habile en cela que le second agit par pragmatisme par opportunité, sans comprendre les raisons de ses actions, tandis que le premier sait que derrière l’ordre naturel se cache en réalité un ordre divin, et par conséquent, sait pourquoi il agit.
Des penseurs conservateurs comme Roger Scruton expliquent le cheminement intellectuel de l’homme de gauche.
En français :
« Si vous venez d’aborder la politique sous un angle intellectuel, vous êtes probablement à gauche. Parce que cela apporte une solution systématique, une réponse aux questions, met tout cela dans un système, et vous donne aussi une place plutôt hororable et auto-satisfaisante dans ce système. Mais une fois que vous aurez commencé à réfléchir, si vous y réfléchissez un peu plus longuement, vous reviendrez à ce que vous auriez été si vous n’y aviez jamais réfléchi du tout.
C'est mon point de vue sur ce qu'est un conservateur intellectuel. C'est quelqu'un qui exprime les vraies raisons pour lesquelles il n'a pas de raisons, [c'est-à-dire] qui ne fait que sentir et faire ce qui est juste. »
En anglais :
« If you start thinking about politics in an intellectual way, you are likely to be on the left. Because that provides a systematic solution, an answer to the questions, puts it all in a system, and also gives you a rather dignified and self-congratulatory place in the system. But once you started thinking, if you think a bit harder and longer about it, you’ll move back to what you would have been had you never thought at all.
That’s my view as to what an intellectual conservative is. He’s someone who articulates the real reasons for not having reasons, [that is] just feeling and doing what’s right. »
Roger Scruton, What Conservatism Really Means
Le rapport au préjugé est important. L’époque moderne et son école, toutes les deux issues de la pensée des Lumières, nous appellent à nous débarrasser de nos préjugés, au prétexte que ceux-ci nous conduiraient vers l’erreur.
Pourtant, comme l’écrit Edmund Burke en 1790, les préjugés ont une utilité précieuse.
En français :
« En cas d’urgence le préjugé est toujours prêt à servir ; il a déjà déterminé l’esprit à ne s’écarter jamais de la voie de la sagesse et de la vertu, si bien qu’au moment de la décision, l’homme n’est pas abandonné à l’hésitation, travaillé par le doute et la perplexité. Le préjugé fait de la vertu une habitude et non une suite d’actions isolées. »
En anglais :
« Prejudice is of ready application in the emergency; it previously engages the mind in a steady course of wisdom and virtue, and does not leave the man hesitating in the moment of decision, sceptical, puzzled, and unresolved. Prejudice renders a man’s virtue his habit; and not a series of unconnected acts. Through just such prejudice, his duty becomes a part of his nature. »
Edmund Burke, Reflections On The Revolution In France
Les préjugés produisent des résultats, comme le font les exercices dans l'armée. On se familiarise tellement avec une tâche qu'on peut l'accomplir sans réfléchir. Ces habitudes sont bonnes et nous aident à accomplir nos devoirs. Mais le devoir est un mot détestable pour les progressistes, d'où leur condamnation des préjugés issus de la tradition.
En français :
« En ce qui concerne la réforme des choses, par opposition à leur déformation, il existe un principe simple et clair ; un principe que l'on appellera probablement un paradoxe. Il existe dans ce cas une certaine institution ou loi ; disons, pour simplifier, une clôture ou un portail érigé en travers d'une route. Le réformateur de type plus moderne s'y attaque gaiement et dit : "Je ne vois pas l'utilité de cela ; débarrassons-nous-en". Ce à quoi le réformateur le plus intelligent fera bien de répondre : "Si vous n'en voyez pas l'utilité, je ne vous laisserai certainement pas l'éliminer. Partez et réfléchissez. Ensuite, lorsque vous pourrez revenir et me dire que vous en voyez l'utilité, je vous autoriserai peut-être à le détruire." »
En anglais :
« In the matter of reforming things, as distinct from deforming them, there is one plain and simple principle; a principle which will probably be called a paradox. There exists in such a case a certain institution or law; let us say, for the sake of simplicity, a fence or gate erected across a road. The more modern type of reformer goes gaily up to it and says, “I don’t see the use of this; let us clear it away.” To which the more intelligent type of reformer will do well to answer: “If you don’t see the use of it, I certainly won’t let you clear it away. Go away and think. Then, when you can come back and tell me that you do see the use of it, I may allow you to destroy it. »
Chesterton, The Thing: Why I am a Catholic
Les personnes de gauche sont des demi-habiles amoureux des théories. Les théories sont belles, simples, propres, pures. Comme l'a dit Scruton, elles créent un système, une théorie, qui répond à toutes les questions. Tout comme les scientifiques, ceux qui détiennent des théories politiques se mettent en colère lorsque la Réalité ne se conforme pas à la théorie. Les scientifiques, au moins, n'ignorent que les parties de la réalité qui ne correspondent pas à leurs théories. Pas les idéologues. Lorsqu'ils sont au pouvoir, ils se débarrassent des parties gênantes de la réalité.
Les habiles ont aussi des croyances. Mais ils ne prétendent pas détenir des théories aussi exactes que celles des demi-habiles. En effet, ils ont des croyances beaucoup plus simples, les mêmes que celles des soi-disant abrutis. Ces croyances sont la théorie, si on peut leur donner un nom si glorifié, que la tradition fonctionne, que la plupart des innovations, surtout les plus rapides, sont dangereuses, que la nature humaine est conséquente. C'est aussi simple que cela. Mais dans notre culture, il faut beaucoup de réflexion pour arriver à ce point.[5]
8. Le danger des demi-habiles
« Ceux d'entre deux, qui sont sortis de l'ignorance naturelle, et n'ont pu arriver à l'autre, ont quelque teinture de cette science suffisante, et font les entendus. Ceux-là troublent le monde, et jugent mal de tout.»
Pascal, Pensées, LG 77
Les demi-habiles sèment le trouble dans la société.
« Les mestis qui ont dedaigné le premier siege d’ignorance de lettres, et n’ont peu joindre l’autre (le cul entre deux selles, desquels je suis, et tant d’autres), sont dangereux, ineptes, importuns : ceux icy troublent le monde. Pourtant de ma part je me recule tant que je puis dans le premier et naturel siege, d’où je me suis pour neant essayé de partir. »
Montaigne, Essais I, Chapitre 54
Le but des demi-habiles est de changer la société pour qu’elle s’adapte à leur idéal, pour qu’elle progresse selon leurs théories. Cela est d’autant plus vrai que leur conception de l’histoire est À ce titre, pour eux, la fin justifie les moyens, à savoir la révolution et la guerre civile.
« Le plus grand des maux est les guerres civiles. Elles sont sûres, si on veut récompenser les mérites, car tous diront qu’ils méritent. Le mal à craindre d’un sot qui succède par droit de naissance n’est ni si grand, ni si sûr. »
Pascal, Pensées, LG 87
Conclusion et résumé
Nous avons vu que :
- Un demi-habile est une personne qui commence un raisonnement sans aller au bout de celui-ci ;
- Un demi-habile n’est pas un homme du peuple, qu’il méprise et considère comme stupide et intellectuellement inférieur ;
- Un demi-habile n’est pas un habile, parce qu’il dénonce les préjugés et l’ordre naturel sans les comprendre ;
- Un demi-habile conçoit la vérité de manière binaire, un habile de manière ternaire ;
- Un demi-habile n’a pas conscience de son ignorance, contrairement à l’habile ;
- Un demi-habile est généralement de gauche, parce que le progrès offre un système théorique qui le satisfait ;
- Un demi-habile est dangereux pour la société et cherche à bouleverser l’ordre naturel.
Sources
[1] https://www.letemps.ch/culture/lobscurantisme-revenu-cette-avons-affaire-gens-se-recommandent-raison-face-on-ne-se-taire
[2] https://analysesynthese.wordpress.com/2014/05/05/dialectique-pascalienne/
[3] https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Dunning-Kruger
[4] https://journals.openedition.org/bibnum/739
[5] https://wmbriggs.com/post/32221/
Cimer chef Dextre pour ce pavé philosophique de qualité supérieure
Je go le mettre en favori directement
D'ailleurs au passage pour compléter cette critique de l'arrogance des vus hégémoniques de l'idéologie gauchiste postmoderne contemporaine a vouloir façonner le réel à l'image de ces caprices futiles et immatures, voici donc une citation intéressante d'un penseur politique Leopold Kohr , d'obéissance anarcho-conservateur de ce que j'ai compris (style Michéa, Orwell, Tolkien, Lévi-Strauss vieux par exemple ) qui résume bien l'impasse politique des grands projets idéologiques mondialistes et cosmopolites
'"Il n’y a pas de détresse sur terre qui puisse être soulagée sauf à petite échelle. Dans l’immense, tout s’effondre, même le bien car, comme il apparaîtra avec de plus en plus d’évidence, le seul et unique problème du monde n’est pas le mal mais la taille excessive ; et non pas la chose qui est trop grande, quelle qu’elle puisse être, mais sa grandeur elle-même. C’est pourquoi, par l’union ou l’unification, qui augmente la masse, la taille et la puissance, rien ne peut être résolu. Au contraire, la possibilité de trouver des solutions diminue au fur et à mesure que le processus d’union avance. Pourtant, tous nos efforts collectivisés et collectivisant semblent précisément dirigés vers ce but fantastique – l’unification. Qui, bien sûr, est aussi une solution. La solution de l’effondrement spontané." Leopold Kohr "The breakdown of nations"'
C'est marrant, mais ça fait totalement écho à une discussion que j'avais avec un pote (très intelligent par ailleurs, je le mettrais pas dans la catégorie des demi-habiles)
Le reproche que je lui faisais c'est qu'il était trop factuel sur certains sujets, trop axé sur le concret, le réel, le "sourcé" (tout ça est important évidemment je n'en disconviens pas) ce qui faisait qu'il ne laissait pas de place à son intuition, qui lui permettrait plus souvent de mettre le doigt sur certains problèmes, sur certaines questions aussi qui n'étaient pas sourcées. Certes la base de la connaissance va reposer sur ce qui est acquis, sourcé etc, mais aller plus loin nécessitera toujours de prendre des risques, de sortir des sentiers battus, quitte à faire confiance à son intuition, à faire des spéculations, à donner son idée sans forcément pouvoir la sourcer par 35 références d'auteurs.
Lui qui est très universitaire, il ne me comprenait pas totalement
Enfin voilà c'était pour partager mon truc et up le topic accessoirement, même si les auteurs cités ici expliquent le truc bien mieux que moi
Le 02 décembre 2020 à 15:17:38 VideInterieur a écrit :
Cest ma foi plutôt intéressant
ça me rappelle la citation de Bacon :
"Il est vrai qu'un peu de philosophie incline l'esprit de l'homme à l'athéisme; mais que davantage de philosophie le ramène à la religion."
Le but des demi-habiles est de changer la société pour qu’elle s’adapte à leur idéal, pour qu’elle progresse selon leurs théories. Cela est d’autant plus vrai que leur conception de l’histoire est À ce titre, pour eux, la fin justifie les moyens, à savoir la révolution et la guerre civile.
Vu que nous sommes aliénés par le Capitalisme c'est normal de nous révolter, aucun rapport avec demi-habile ou pas
Ensuite Usul est loin d'être malin mais il l'est effectivement plus que le facho moyen faut le dire
Enfin un post intéressant
J'ai fav
De manière automatique ça m'a fait pensé aux auteurs russes: Gogol, Dostoïevski ou Tolstoï qui encensent "l'âme russe" et le "bon sens" des Moujik alors qu'ils ont côtoyé tous les esprits brillants de leurs temps. On peut aussi penser à Érasme et son Éloge de la Folie (ou "Louange de la Sottise")
Mais les citations de classiques rendent le topic pas trop demi-chiant.
Le 01 décembre 2020 à 01:15:15 -Barbatos a écrit :
D'ailleurs au passage pour compléter cette critique de l'arrogance des vus hégémoniques de l'idéologie gauchiste postmoderne contemporaine a vouloir façonner le réel à l'image de ces caprices futiles et immatures, voici donc une citation intéressante d'un penseur politique Leopold Kohr , d'obéissance anarcho-conservateur de ce que j'ai compris (style Michéa, Orwell, Tolkien, Lévi-Strauss vieux par exemple ) qui résume bien l'impasse politique des grands projets idéologiques mondialistes et cosmopolites
"La gauche c'est façonner le réel à l'image de ses caprices" putain j'adore la droite
"anarcho-conservateur" "anarcho-conservateur" Et après on se fout de la gueule des non-binaires
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Données du topic
- Auteur
- Holderlean
- Date de création
- 30 novembre 2020 à 13:46:41
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