Je vous mande ne serait-ce que de me citer un roi aussi admirable, aussi grand et aussi bénin que Louis IX, dit Saint Louis.
Bon chrétien, pleinement dévoué à la défense de sa foi et à la protection de l'Église et ce, au péril de sa vie ; il améliore la situation économique de la France, lutte contre le blasphème, l'hérésie, les jeux de hasard, la prostitution et interdira les duels privées entre seigneurs en 1245.
Il crée la Sorbonne, célèbre université instituée en 1257, université prestigieuse et d'une grande renommée qui attirera les plus grands savantes et théologiens (tel que Saint-Thomas d'Aquin).
La monnaie connaît une profonde réforme elle aussi ; premièrement, Louis affirme la suprématie de la livre tournois (monnaie frappée à Tours, suite à la conquête de la Touraine par Philippe II) sur la livre parsis (monnaie frappée quant à elle, à Paris).
Suite à ladite conquête de la Touraine, la livre tournois remplace la livre parsis en tant que monnaie officielle mais les deux vont tout de même coexister ensemble. Pour ce faire, Louis réévalue la première pour chasser naturellement la deuxième, qui ne semble persister plus que dans le nord de la France.
Louis répand de même l'unification de la monnaie dans le royaume en 1262 et affirme la suprématie de la livre tournois dans tout le royaume en étendant le cours légal de celle-ci ; il interdit en plus aux seigneurs (féodaux) d'émettre leur monnaie à l'extérieur de leurs possessions respectives.
Parlant monnaie, celle-ci connaît une grande stabilité sous son règne - stabilité qui se perdra au terrible et éprouvant XIVème siècle, du fait de la perte de valeur de celle-ci suite aux crises monétaires de 1303 et de 1340 et du fait des constantes dévaluations qui s'en suivent (les seigneurs ne pourront plus compter sur leurs propriétés foncières qui leur rapportent de moins en moins, et se tourneront vers la guerre à la recherche du butin, des rançons, des pillages... - c'est l'une des causes de la guerre de cent ans, entamée en 1337).
Son royaume jouira sous son règne d'une grande prospérité économique faisant de la France le royaume le plus puissant de la chrétienté européenne, prospérité illustrée par les foires de Champagne (dont l'apogée se situe incontestablement au XIIIème siècle, mais qui perdra de sa grandeur puisqu'un autre chemin reliant le nord de l'Italie aux Flandres aura été dégagé par la suite).
Ce n'est pas pour rien qu'on se réfère au "siècle de Saint-Louis" pour se référer au bon vieux temps où jalonnaient croissance et prospérité incommensurables.
Quant au domaine politique, c'est sous son règne qu'est promulguée la première ordonnance qui a cours légal dans tout le royaume et non seulement dans le domaine royal.
C'est lui le premier qui parvient à acquérir des possessions en France méridionale, sous la garde et tutelle de sa mère, l'admirable Blanche de Castille. En effet, le traité de Meaux-Paris de 1229 qui s'inscrit dans le cadre de la victoire sur le sud Toulousain de Raymond VII donne au roi de France l’Albigeois septentrional.
Le traité de Melun de 1229, quant à lui qui convient de même d'une victoire royale sur l'indocile vicomte de Narbonne et de Béziers voit affecter au roi de France le vicomté de Beaucaire, ainsi que deux autres vicomtés. De cette victoire politique, le roi de France en profite pour créer le célèbre port d'Aigues-Mortes de là où il partira pour la croisade en 1248.
Il se pose également en arbitre parmi ses vassaux et parvient à obtenir de son ferme allié, le comte de Champagne Thibaut IV, la mouvance des territoires de Blois, de Chartes, de Santerre et de Chateudun - mettant ainsi fin à la menace que firent peser la puissante maison de Blois-Champagne.
Saint-Louis était également un homme plein de vertus, celui qui craignait Dieu (dans le bon sens) et qui vouait sa vie à celui-ci. Il avait le souci du pauvre, à qui il servait lui-même à manger, et - puisque nous en sommes à manger - il imbibait lui-même sa nourriture d'un peu d'eau afin d'en altérer le goût et de s'empêcher de se laisser corrompre par le péché de la gourmandise.
Revenant de croisade, il avait ouvert un établissement exclusivement destiné à ses blessés de guerre où on prit soin d'eux.
On dit de Louis qu'il fut si objectif et impartial, que certains seigneurs - voire même ceux étrangers - voulaient de lui qu'il juge un litige.
