[FILLE] La MALADIE de CROHN a gaché ma vie.

Pour ceux qui ne savent pas flemme d'expliquer dans les détails, mais en gros c'est une maladie qui peut avoir des crises et subvenir directement, provoquant des inflammations et contractions au niveau du système digestif se traduisant par des diarrhées incontrôlables.

J'ai voulu jouer avec la nature, faire " comme si de rien n'était " , avoir une vie normale.
J'ai voulu avoir une copine comme chaque jeune homme de 20 ans.
Je l'ai rencontré, elle, Eva, un ange aux cheveux blonds, " 9/10 " comme vous dites, dignes des petites mignonnes dans les films hollywoodiens
Ses messages, ses photos, sa voix douce au téléphone pendant 1 mois m'ont laissé espéré.
Je ne lui ai rien dit au sujet de ma maladie. Tout ce que je voulais, c'était profiter de ce que la vie pouvait m'offrir, profiter le plus longtemps possible d'une illusion qui allait de toute façon me faire perdre cet ange.
Au bout d'un mois de rires, de messages mignons, de FaceTime, nous avons décidé de nous voir.
Elle était nerveuse car si elle avait souvent des avances elle n'y donnait jamais suite (elle est en deuxième année de médecine et bosse dur)

Je me suis habillé de manière très classe, comme si c'était mon dernier jour, chemise, veste élégante, pantalon habillé, ceinture en cuir...
Je l'ai invité dans un restaurant 1 étoile, elle était impressionnée.
Elle me regardait avec des étoiles dans les yeux, se recoiffait régulièrement, se mordait parfois la lèvre quand je lui touchais la main, rougissait quand je faisais un compliment déguisé en blague...
Nous avons pris le menu. Ouais, le menu 6 plats.
Premier plat, un ensemble d'amuses bouches très délicats.
Deuxième plat, un bon foie gras, comme on aime.
Puis est venu le troisième plat.
Une émulsion de homard au champagne : elle m'a avoué que c'était la première fois qu'elle en mangeait.
Je ne le savais pas encore, mais le train de mon bonheur roulait à ce moment-là sur les dangereuses rails de la maladie de Crohn.

Si je ne touchais pas à l'assiette, Eva allait se dire que je l'avais pris pour une conne en lui disant que j'adorais le homard, et bordel, vous voyez quelqu'un laisser un plat pareil comme si de rien n'était ?
Mais le pire c'était l'alcool, ça ne se faisait pas de laisser Eva boire toute seule, et comme un con je buvais, encore et encore.
Ce liquide allait se mélanger à l'émulsion dans mon intestin... et là, ce serait la fin.
Alors j'ai mangé ce putain de plat les kheys.
Ouais, je l'ai mangé.
En la regardant dans les yeux, pour la dernière fois, contemplant son sourire, l'écoutant parler, rire, déterminé, les larmes aux yeux.

10 minutes plus tard, les premiers gargouillements se firent entendre.
Une violente douleur me frappa au plus profond de moi meme, qui me fit me courber par réflexe, en lâchant un petit gémissement.
"Euh.. Louis, ça va ?
- Je.. ou.. oui oui je * deuxième douleur, plus forte * NFUEGFH argfhf pas maintenant ! "
Elle me regarda avec des yeux pleins d'inquiétude, "Louis ? Louis ?"
Je sentais la pression monter dans mon intestin grêle, mais je resistais jusqu'au bout, gagner du temps, comme je l'ai toujours fait depuis que je suis né dans ce monde qui ne m'acceptera jamais.
La regarder, une dernière fois, une dernière seconde, me regarder avec ce regard, ce regard d'une femme inquiète pour l'homme qu'elle aime.
Ce n'est qu'au bout de 2 minutes de souffrance assise, que mon cerveau m'ordonna de me lever, et d'accourir aux toilettes.
Mais c'était trop tard.
La douleur s'empara de moi, comme si un mixeur me broyait les entrailles, et me fit tomber à genoux sur le sol dans un cri immonde, face contre terre, au milieu de la salle.
Elle se leva, et se précipita sur moi " LOUIS LOUIS UN MÉDECIN JE.. À L'AIDE ! "
Elle me tourna vers elle
J'hallucinais tellement la douleur était horrible " Eva.. je.. j'ai.. j'ai la MALADIE "
" Chut ne parle pas attends les secours vont..
- La maladie.. pitié.. va-t-en Eva, va-t-en je t'en.. "
Je n'ai jamais pu finir ma phrase.
Alors que les serveurs arrivèrent, un flot de merde puant sorti d'mon trou d'balle, dans une pétarade assourdissante.
Je me vidais littéralement, en litres, envahissant la pièce d'une odeur insupportable.
Louise, étudiante en médecine, semblait avoir compris.
Et son regard plein d'inquiétude, se transforma en regard mêlant tristesse et dégout, alors que je baignais au sol dans ma merde, mon pantalon trempé, dégoulinant de fluides.
Les gens hurlaient dans la salle, et sortaient par dizaines tant l'odeur était atroce.
La douleur m'avait fait me pisser dessus, la merde transperçait le pantalon et imprégnait la moquette du restaurant, dans une odeur absolument épouvantable, acide, l'odeur de la mort.
Pendant que les serveurs tentaient comme ils pouvaient de sauver ce qui pouvait etre sauvé, mon regard ne fixait que celui de Louise, complètement paniqué.
Et dans un dernier regard apeuré, et larmoyant, elle s'enfuit littéralement en épelant avec ses lèvres sans " Désolé " en faisant non de la tete..
La douleur me fit perdre connaissance et je me réveilla dans l'ambulance.

Je n'ai plus jamais entendu parler d'elle. C'était il y a plusieurs mois, elle m'a bloqué sur tous les réseaux sociaux.
Elle semble avoir refait sa vie depuis, elle voit quelqu'un.
Je suis quant à moi enfermé dans mon studio, passant 14 heures sur 24 sur les toilettes, à regarder sa nouvelle vie depuis un fake compte.

Mon pauvre, je lis cette histoire tout en buvant mon café. J'ai envie de faire caca du coup, je reviens.

Le 13 mars 2020 à 14:23:14 Ithlinne a écrit :
Louise, étudiante en médecine, semblait avoir compris.

Le 13 mars 2020 à 14:20:02 Batata8 a écrit :
Gpalu + AW

10/10 l'auteur.

J'ai la maladie de Crohn ce qui a renforcé mon immersion dans le récit