[RISITAS] La HONTE de ma vie...

Je vais vous raconter l'histoire qui, près de 7 ans après, me fait encore avoir des sueurs froides...
Nofake, parfois quand j'y repense j'ai des rires nerveux ou des phases de déconnexion de la réalité pendant plusieurs minutes et mes potes les plus proches actuellement ne sont pas au courant de cette histoire...

PETITE MISE EN CONTEXTE

Cette histoire se déroule au collège...
La famosa jungle où les bêtas se font manger et où les Chad alpha se vantent de leur première fois autours de leurs cohortes d'admirateurs

Sauf que moi, je ne suis pas un alpha, ni un admirateur de ces derniers...
Non, moi je suis un célestin, plein de boutons, en léger surpoids et avec un appareil dentaire
Je suis petit, pâle, quand un autre élève vient vers moi pour me parler, ma seule réaction c'est de foncer me réfugier aux toilettes en pleurant
Je passe ma sixième et ma cinquième sans trop de soucis niveau scolaire, malgré un harcelement quotidien qui se traduit par des insultes, des coups etc...
J'étais un ptit pyj découvrant que la vie c'était de la merde, en somme

A partir de la quatrième, ça devient plus coton
Le harcèlement devient vraiment hardcore, genre vraiment, vraiment hardcore...
Bref... Dépression, décrochage... Je reste des jours entiers à secher chez moi en disant que j'étais malade, alors qu'en réalité je jouais à el famoso SHOGUN 2 : TOTAL WAR
1500 heures de jeu rien que cette année là putain j'en reviens toujours pas de la larve immonde que j'étais aya !
Bon, entre mes parties sur Shogun, il y a eu deux tentatives de suicide infructueuses qui ont eu pour seule conséquence que j'ai eu la chiasse pendant trois semaines

Bref, j'étais une merde, un oméga

MAIS REVENONS EN A NOTRE HISTOIRE

Je me lève le mâtin, je bois un bol de Nesquik avec des tartines
Je fais semblant d'être heureux devant mes parents alors qu'intérieurement j'ai envie de mourir

Après un trajet d'une dizaine de minutes à pied, j'entre dans l'enceinte du collège; et un alpha s'approche de moi pour me faire chier, comme d'habitude
Bien entendu, je m'attend à me faire frapper, insulter, tout le gratin quoi !
Sauf que là, ce jour précis, il ne m'a pas frappé ; nan, il a simplement entamé la conversation, d'humain à humain
Autant vous dire que sur le moment, je suis perplexe

C'était ma première vraie conversation avec un élève depuis mon arrivée au collège, alors au vous imaginez bien que je bégayais en vietnamo-moldave !

Mais bon, pour une première fois, je me démerdais pas trop trop mal
Bref, au détour de la conversation, il me pose une question fatidique :
'"Dis, t'as tout le temps l'air fatigué. Tu dois parler tard le soir avec tes potes, nan ?''

Alors si j'avais l'air fatigué, c'est parceque je pleurais tous les soirs en pensant à la journée au collège du lendemain, mais passons...

Décontenancé par cette question sortie des enfers, je baragouine un
'"Euh...
Me-mes a-amis haha !
Ah bah ça c'est sûr hein ! qu'est ce qu'on rigole sur facebook haha ! ''

Là, le mec prend un ton menaçant d'alpha imposant sa domination

"Ah ouais ? Fais voir tes messages sur ton tel !'

"N-nan mais j'ai plus de batteries là"

"Ouais bah demain tu viens avec des batteries, et tu montres tes conversations ! Pff... J'suis sûr que tu mythones juste pour pas passer pour une victime...'

BIEN SUR QUE JE MYTHO AYA
Nan mais quel CON sérieusement
J'étais en troisième, j'avais jamais parlé à PERSONNE hormis les profs et les gens de l'administration et le mec gobe presque que j'ai des amis
Les famoso amis QUE VOUS POUVEZ PAS CONNAITRE ILS SONT A UNE AUTRE ECOLE AYA

Mais bon... ça change pas le fait que je suis dans la merde pour le lendemain...
J'ai pas de conversation à montrer, ni potes avec qui parler sur facebook ou par texto...

Je suis intérieurement en pleurs
Je sais que je vais me faire défoncer pour avoir menti, mais bon, au pire

Après les cours, je rentre chez moi, System Of A Down dans les oreilles et des doutes pleins la tête
QUAND SOUDAIN !
UN ECLAIR DE GENIE
Je la tiens, la solution !
Je cours chez moi comme un demeuré complet , je m'enferme dans ma chambre, allume mon pc et entame l'élaboration de mon plan complexe et ingénieux pour me sortir de la merde dans laquelle je suis....

Le 23 avril 2019 à 03:54:13 _corsica51 a écrit :
Sweet

Cimer kheyou
Sweet demain soir

Le 23 avril 2019 à 03:56:18 LeaderDuSynode a écrit :

Le 23 avril 2019 à 03:54:13 _corsica51 a écrit :
Sweet

Cimer kheyou
Sweet demain soir

tout de suite ou ddb

Le 23 avril 2019 à 04:00:04 tintinhp a écrit :
grouille il est 4h faut que je me recale, tu en as pour lgt ? Les risikits c'est non

Je dois me lever dans 3h khey
Faut bien que quelqu'un cotise, non ?

Le 23 avril 2019 à 21:49:29 LeaderDuSynode a écrit :
Ok les kheys, je peaufine juste un peu la suite de cette risitas
ça devrait arriver sous peu

hop hop on attend là

LE PLAN PARFAIT

J'allume donc mon pc et entame l'élaboration de mon plan infaillible !
Je vais sur l'internet connecté (bien entendu ça met trois plombes vu que j'habite à la campagne )
Mais pendant que mon ordi galère à ouvrir la page chrome, j'en profite pour faire un schéma de ma tactique sur une feuille A4 à petits carreaux
Je saisis un crayon de bois dont l'extrémité est mâchonnée par mes soins et je commence à écrire frénétiquement

C'est à ce moment que ma mère entre dans ma chambre:
"Dis donc, tu travailles là ?!"
"Heu oui, oui ! Je fais un travail de... de groupe.
"Mouais... Tu te rappelles ce qu'a dit ton père, hmm ? Si tu ramènes des notes aussi déplorables que l'année dernière..."
"Mais mamaaaaaaan ! Je travaille, là !"
"Bon, d'accord... Ne tarde pas trop à te coucher, par contre ! Sinon ça va mal aller pour toi !"
"Oui oui, bonne nuit !"
chuchotant : "Bon dieu... J'aurais mieux fait d'avorter... Quelle idée de faire un gosse pareil !"

Faisant mine de ne rien avoir entendu (je savais déjà que j'étais un accident, à l'époque), je continue mon travail fastidieux....
Et je peux vous dire que j'en était fier !
Sous mes yeux, sur toute la feuille A4, les conversations d'un groupe d'une quinzaine de personnes (toutes fictives), avec des traits de personnalités propres à chaque personnage, des gimmicks de language etc...
Bordel avec du recul, je me rend compte que j'étais un putain de taré niqué du ciboulot
QUI fait ce genre de truc sérieux ?!
Bref, revenons en au récit.

Je passe donc la NUIT ENTIERE à créer une quinzaine de comptes facebook, avec des photos glanées sur internet, différentes informations, des numéros inventés et des boites mails que j'ai créé moi-même !
Après la création de compte, j'entame la partie la plus fastidieuse de ma sainte quête : inventer une conversation cohérente....

Bon en fait c'est assez simple, le plus chiant étant de swap de compte en compte afin d'alimenter une convo factice..
Si mes souvenirs sont bons, la convo s'appelait "Les Copains d'Abord" ou une connerie du genre. On notera l'imagination et l'originalité IN-CRE-DIBLE dont je faisais preuve !

Et la voilà, mon oeuvre ! Enfin !
L'aube pointe à l'horizon, je me recule sur ma chaise de bureau et bois une gorgée d'eau.
Le travail est accompli !

Tout fier de moi, je prépare mon sac, je bois mon bol de chocolat chaud et je pars au collège.
J'ai pas dormi de la nuit, mais un sentiment de satisfaction me réchauffe le ventre.
Pour la première fois depuis des années, je suis serein et en paix tandis que j'arpente ce chemin qui m'emmène droit à l'école...
J'entre dans l'enceinte à 7h45, comme tous les matins, histoire d'avoir le temps de pleurer cinq-dix minutes dans les toilettes avant le début des cours.
Sauf que ce jour là, je ne vais pas pleurer !
Non ! Ce jour là, je suis prêt à affronter le monde !

"Hey victime ! Viens là un peu !"

Bordel, la sueur commence à monter ! Je suis prêt à rien affronter du tout, je commence même à penser que la fuite serait une meilleure option...

"Grouille toi ! J'ai pas ton temps !"
"Ou-oui j-je... j'ar-arrive !"

Il se retourne vers sa petite meute, quatre mecs qui font tous une tête de plus que moi...
"Alors, tu me montres les messages que t'envoies à tes AMIS ?" il insiste sur le dernier mot

Je sors mon portable lentement, je le déverrouille avec mon code secret (mon code c'était 1234, parce que j'étais trop con pour me rappeler d'un truc compliqué )
L'alpha prend mon téléphone, regarde rapidement la conversation, puis me le rend.
D'un ton extrêmement sérieux et solennel, il me dit :
"Bon, écoute, je suis désolé d'avoir cru que t'étais un menteur... C'est juste que comme t'es tout le temps tout seul, on pensait que t'étais une victime, tu vois."

J'Y CROYAIS PAS ! CA AVAIT MARCHE NOM DE DIEU !

"Oh ! Haha ! T-tu s-sais c'est p-pas grave hein ! C'est ju-juste que j'aime b-bien être seul, tu vois ?"
"Bah écoute, si c'est ton délire d'être tout seul, pas de problème, hein ! Mais si jamais tu veux venir manger avec nous ce midi au self, y a pas de soucis !"

"AH ! B-bah c-c'est gentil. Euh, bah je s-sais pas encore... Euh.. je..."
"T'inquiètes, stress pas ! Si jamais tu veux venir, on garde une place pour toi au cas où, ok ?"

La sonnerie retenti dans toute la cour, les classes s'alignent rapidement aux endroits où les profs doivent venir les chercher.
"Bon, peut-être à ce midi alors !"

Il me lance un sourire plein d'humanité, chose que je n'avais jamais eu dans ce monde de brutasses qu'est le collège !
J'arrive à peine à réaliser la scène qui s'était déroulée...
Incroyable coup de chance ou réussite totale du plan élaboré par mes 9000 de QI ?
Je savoure en silence ma victoire éclatante sur cet alpha si crédule !
Je me range avec mes camarades de classe, dernier du rang, comme toujours ; silencieux, comme toujours...
Mais cette fois-ci, ce n'est pas un silence de soumission, mais un silence d'admiration devant ma supériorité stratégique et intellectuelle !

Putain, on joue 1500 heures à un jeu de stratégie et on se sent tacticien !

Ma classe entame sa marche vers la salle, et nous arpentons couloirs et escaliers sans fin; moi, je suis toujours sur le cul à cause de ce qui vient de se passer !

Pendant les quatre heures de cours qui me séparent de la pause du midi, une question hante mon esprit malade : vais-je rejoindre cet alpha dont je ne connais même pas le nom pour manger ? Vais-je prendre le risque d'aller me frotter à sa bande ?
Non ! Après tout, j'avais esquivé un alpha grâce à un mensonge, m'approcher de lui risquerait de griller mon stratagème...
Oui, mais avoir des relations cordiales avec un alpha empêcherait peut-être ceux qui me font chier habituellement de me frapper à leur guise...

GROS DILEMME, je ne sais pas quoi faire !
Et plus j'y pense, plus grosses sont les goûtes de sueur qui coulent sur mon visage...

Soudain, une voix m'interpelle !
Bordel, c'est la prof !

"Alors, [LDS], tu peux répondre à la question ?"

Des larmes commencent à couler le long de mes joues... Ma voix est tremblante et faiblarde :

"J-je... J-j'ai..."

Gros blanc, je ne dis rien, la prof non plus...
Tout le monde dans la classe commence à pouffer de rire en me regardant.

"Wesh miskine ! Il chiale téma !"
"Nan mais quel gamin, j'y crois pas !"
"C'est clair LOL ! Il est trop chelou le mec quoi !"
"Rho ! Arrêtez de vous moquer ! Il est juste timide !"

Elle, c'était une asiat 7/10 de ma classe de quatrième et de troisième... C'était la seule personne qui prenait un tant soit peu ma défense quand je subissait ce genre d'humiliation...
D'ailleurs, elle ne m'a adressé la parole qu'une fois : lorsque je suis revenu au collège après ma seconde tentative de suicide. Elle était au courant de ce qui s'était passé, et m'avait juste dit J'espère que ça va mieux aller, maintenant. avant d'aller rejoindre ses amies.
Je ne la connaissais ni d'Adam ni d'Eve, et je n'ai, aujourd'hui encore, AUCUNE IDEE de comment elle était au courant de ma tentative...

Bref, pendant que la classe s'évertue à me rabaisser comme il se doit, et que la petite asiat essaye de me défendre sans grande conviction devant une horde de moqueries et d'injures, je suis certain de ma décision !
Ce midi, je vais manger avec l'alpha et sa meute !