Intouchables est un film ultra-raciste.
Omar Sy interprète un voyou de banlieue (il sort de prison et vole un œuf de Fabergé chez Philippe) et qu’il est issu d’une famille nombreuse recomposée dont la mère est femme de ménage. On passera sur l'ultra-cliché du truc et le fait que c'est un noir qui le joue.
Non, le problème c’est que le personnage noir existe d’abord et avant tout ici en tant que corps.
Le riche paraplégique l’embauche pour devenir son corps. D’ailleurs Omar Sy explique volontiers sur les plateaux de télévision, à l’occasion de la promotion du film, qu’il a perdu dix kilos et qu’il s’est musclé pour jouer son personnage. Or, le fait de penser le Noir d’abord en tant que corps renvoie à une longue tradition culturelle héritée de l’esclavage et de la colonisation.
Dans l’inconscient collectif blanc en effet, le Noir occupe des fonctions purement physiques : le corps noir est sportif (boxeurs, sprinters, footballers), il est le plus souvent érotisé (cf. La Légende du sexe surdimensionné des Noirs de Serge Bilé – d’ailleurs Driss est un coureur de jupons, encore un poncif), le corps noir est synonyme de « force noire » (expression renvoyant aux tirailleurs sénégalais) et bien sûr, le corps noir est une marchandise et une force de travail (de l’esclave au travailleur immigré).
Bref, pour le Blanc, le Noir est d’abord un corps comme le rappelle Pascal Blanchard dans son article « De l’esclavage au colonialisme : l’image du « Noir » réduite à son corps ».
Par ailleurs, n’oublions pas que la qualité essentielle de Driss dans le récit consiste à divertir Philippe, à le « décoincer », à lui redonner goût à la vie, en lui faisant apprécier les bonnes choses (la vitesse, le sexe, la drogue, les sentiments, l’humour…), autrement dit en le débarrassant de son éducation bourgeoise étriquée et castratrice pour le « reconnecter » avec ses vraies envies, ses pulsions « primaires » selon un bon vieux schéma qui oppose Culture et Nature.
Or c’est ceci qui est particulièrement troublant et qui renvoie là encore à une longue tradition qui fait du Noir le gardien de nos instincts primitifs.
Mais, étant moi même raciste, ça m'empêchera pas d'aimer ce film
Ce sont des clichés, certes, mais ces clichés ne viennent pas de nul part, ils ont un gros fond de vérité.
Le 09 décembre 2018 à 19:13:30 DentDeDD7 a écrit :
Très juste
Mais, étant moi même raciste, ça m'empêchera pas d'aimer ce film
Le 09 décembre 2018 à 19:21:16 kikoojap_4 a écrit :
Surtout que dans la réalité c'est un arabe
Le 09 décembre 2018 à 19:18:00 Aronak a écrit :
Tu as raison, à la base c'est un marocain
Et alors ? Je vois pas où est le rapport
Tout à fait d'accord avec l'op.
J'ajoute que la fin est absolument pitoyable, puisque le personnage de Sy ne fait pas fructifier son expérience au milieu de la bourgeoisie blanche en s'en servant pour décrocher un travail.
Bien au contraire, il se sert du peu de culture "européenne "qu'il a pu en tirer pour draguer piteusement de la "blanche".
Là encore, cliché ultra raciste pas très reluisant pour les noirs.
Je ne parlerais même pas des masseuses/prostituées qui sont, comme par hasard...asiatiques.
Décidemment ce film n'est pas à un cliché près ...
Et alors ? Je vois pas où est le rapport
"L'ascension" un autre film français basé sur une histoire vrai avec un arabe remplacé par un noir.
Le cinéma fr a du mal a représenter des arabes dans un bon role.
L'ironie étant que le vrai Driss était arabe, et non pas noir ce qui rend ce choix (opter pour un acteur africain) assez suspect.
Le 09 décembre 2018 à 19:49:04 kikoojap_4 a écrit :
Et alors ? Je vois pas où est le rapport
"L'ascension" un autre film français basé sur une histoire vrai avec un arabe remplacé par un noir.
Le cinéma fr a du mal a représenter des arabes dans un bon role.
Taxi
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