[RISITAS] Ne faites pas la formation d'aide-soignant...
J'espère que ce Risitas ne bidera pas et plaira à ceux qui le liront, sinon, ben c'est les risques du métier.
N'hésitez pas à me dire ce qui ne va pas dans ce cas.
Par souci d'anonymat, je donnerai peu de détails qui n'apportent rien à l'histoire (noms, dates, lieu, je resterai assez flou sur les services où j'ai fait mes stages...).
Ce Risitas ne se veut pas forcément drôle (j'espère quand même vous faire au moins esquisser un sourire ), je veux d'abord transmettre mon expérience et qui sait, peut-être susciter des vocations? Comme ça vous saurez un petit peu dans quoi vous mettez les pieds.
Comme tout ce que je raconte n'est pas forcément drôle justement, le format Risitas me paraît approprié pour raconter tout ça d'un ton léger car le but n'est pas non plus de pleurer. Je m'attends à ce que le format Risikit soit critiqué mais je n'ai pas vraiment le choix vu la longueur de ce que je vais écrire, si je veux avoir une chance d'être lu.
Je signale également que je n'ai pas tout écrit et qu'il n'y aura pas forcément une très bonne chute, j'arrêterai si je trouve que ce que je raconte n'est plus intéressant.
Et enfin, je préfère aussi dire dès le début qu'il n'y aura pas de romance car la romance en question n'a pas existé
Le début
Tout commence au lycée, au collège tu étais un énorme branleur qui se souciait assez peu de l'avenir (et c'est toujours le cas au lycée), du coup te voilà en Bac Professionnel Service de Proximité et Vie Locale, un nom beaucoup trop long pour te dire que tu vas pouvoir faire un passionnant métier dans l'animation ou encore aider des descos à faire les démarches pour leur RSA.
Cette perspective d'avenir ne te satisfait pas vraiment, certes tu as envie d'un travail où tu te sentiras utile mais tu veux aussi fuir la routine donc éviter à tout prix un travail de bureau. Tu penses alors au métier d'infirmier, tu te vois déjà faire des soins trop skillés, sauver des vies, mais aussi essayer d'être une présence agréable pour des personnes à des moments difficiles de leur vie.
Ton gros problème, c'est la procrastination :
L'année scolaire de Terminale avance, tu ne t'es encore inscrit à aucun concours. Un beau soir, tu te dis qu'il faut que cela cesse, tu vas alors voir tes parents pour que vous regardiez les concours sur internet et que tu t'y inscrives.
Le problème, c'est qu'il n'en reste presque plus aucun.
Tu n'arrives à t'inscrire qu'à un seul IFSI (ou Institut de Formation en Soins Infirmiers), ça commence assez mal, tu espérais t'inscrire à plusieurs concours pour maximiser tes chances de réussite.
Heureusement, ton père fait la trouvaille qui va sauver la game. Il reste aussi un concours d'aide-soignant.
À l'époque, tu as une idée assez flou du rôle de chaque profession à l'hôpital, tu n'y es quasiment jamais allé. Tu sais que l'aide-soignant est moins qualifié que l'infirmier et qu'il travaille en collaboration avec celui-ci. Tu ne vois pas le problème, tu te dis que de toute façon tu iras en formation d'infirmier si tu as ton concours et qu'au pire, une formation d'un an sera une expérience plus intéressante qu'une prépa pour repasser le concours d'infirmier ensuite.
Si tu savais...
Je voulais vraiment tenter ce métier
J'espère quand même rassembler un peu plus de monde.
Le concours
Te voilà donc inscrit à un concours d'infimier et un concours d'aide-soignant.
Tu passes les épreuves écrites de ces deux concours sans trop réviser à part pendant le trajet, toujours autant dans la procrastination.
Tu es assez pessimiste en attendant les résultats.
Ce qui est terrible, c'est que tu te rends compte quand tu fais des choses stupides, tu sais que tu n'as pas assez travaillé, mais tu ne changes jamais ton attitude pour autant.
Les résultats arrivent, à la surprise général, tu es admissible aux deux concours avec pour le concours d'infirmier les notes de 10/20 à l'épreuve de culture générale et 16/20 aux tests psychotechniques.
« Ne nous réjouissons pas trop vite », te dis-tu car tu sais que le plus dur reste à venir : l'épreuve orale d'admission.
En bon Célestin que tu es, l'oral n'est clairement pas ton point fort.
Une fois n'est pas coutume, tu vas à cet oral d'infirmier les mains dans les poches et en arrivant juste à l'heure.
On te fait piocher un sujet, puis tu as 5-10 minutes pour préparer au brouillon ce que tu vas en dire devant ce jury. Le jury est composé de deux cadres de santé (anciens infirmiers) : un cadre à la tête d'un service, et un cadre formateur de l'école dans laquelle tu passes le concours, ainsi qu'une personne « qualifiée en psychologie » (un psychologue le plus souvent, logique).
Tu ne te souviens plus de l'intitulé du sujet mais ce dont tu te souviens c'est que tu as dû réussir à parler 30 secondes à tout casser.
Viennent ensuite les questions du jury.
« Alors merci pour cet exposé Monsieur, vous nous avez dit que la prévention de l'obésité passait d'abord par l'adoption d'un mode de vie sain, pouvez-vous nous en dire plus ? »
« Euh oui alors euh, bah les gens qui dorment peu sont plus exposés à l'obésité, c'est les études euh... »
« D'accord, pouvez-vous nous expliquer ce qui vous motive à devenir infirmier ? »
« Euuh, je trouve ça intéressant de soigner des gens, de travailler avec les malades... euh les patients... »
…
« Merci, nous n'avons rien à ajouter. Avez-vous des questions ? »
« N..No...Non... »
Ne surtout pas se décourager, il reste encore l'oral d'aide-soignant. Encore une fois, tu y vas au talent (comme disent les gens de ta génération ).
Le principe de l'oral est le même que pour celui d'infirmier, on te fait piocher un sujet : « La douleur n'est pas une fatalité, on peut la soulager, la guérir »
Tu n'es pas beaucoup plus inspiré mais tu arrives un petit peu plus à montrer tes connaissances, tu es un peu plus serein, tu parles de maladie incurable, de soins palliatifs. En face de toi, tu n'as que deux jurys cette fois, la directrice de l'IFAS (Institut de Formation d'Aide-Soignants) – l'entretien se passe d'ailleurs dans son bureau - et quelqu'un chef d'un module ou une histoire du genre.
On te pose encore des questions sur ta motivation, le premier oral t'a servi de leçon, tu es visiblement intimidé mais les mots arrivent à sortir un petit peu plus fluidement.
Tu ressors moyennement convaincu, même si tu venais à obtenir ce concours, ce n'est pas celui que tu voulais.
Les résultats arrivent, sans surprise, tu n'es pas reçu au concours d'infirmier, tu obtiens la note de 8/20, en revanche tu es reçu au concours d'aide-soignant avec un beau 16/20.
Tu es plutôt déçu mais tu es quand même rassuré d'avoir autre chose qu'une prépa au concours pour l'année qui vient. Comme le travail de l'aide-soignant fait aussi partie du rôle de l'infirmier, tu te dis que tu auras une longueur d'avance dans la formation quand tu obtiendras un concours, ce n'est pas si mal, si?
Le 10 septembre 2017 à 20:59:16 ToTo0R a écrit :
Une suite arrive dans 5 minutes, je pense que le reste sera pour demain sinon, ça sera trop vite terminé.
Right !
Le métier d'aide-soignant
Je respecte énormément ceux qui font ça. J'ai travaillé avec eux quand j'ai fait mes stages hospitaliers, ce qu'ils font est absolument éprouvant, sans la moindre reconnaissance, financière ou sociale derrière.
Tous les inconvénients de l'infirmier (contact du patient sale, changer les bassins, torcher des culs, être "la bonniche" intermédiaire entre le médecin et le patient) sans les avantages
Données du topic
- Auteur
- ToTo0R
- Date de création
- 10 septembre 2017 à 20:38:34
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