L'empire ottoman est le premier état musulman à avoir décriminalisé l'homosexualité en 1858 sous l'époque des réformes appelés "Tanzimât"
Alors que l’Islam prohibe les rapports sexuels entre hommes, une chronique ottomane
anonyme de l’époque du sultan Mehmet II.
Le 29 mai 1453, Constantinople la ville byzantine tombe entre les mains des Ottomans
dirigés par Fatih Sultan Mehmet, appelé en français Mehmet II le Conquérant. Or, il est
intéressant de remarquer que le sultan pour motiver ses soldats leur promet non seulement
les femmes de la ville mais aussi « beaucoup de garçons, très beaux et de nobles familles ».
De fait, les plus beaux jeunes hommes de la noblesse byzantine deviennent les "içoğlan"
de Fatih Sultan Mehmet, tout en sachant que les pères refusant de livrer leurs fils sont
exécutés.
Les professeurs, qui apprenaient le Coran aux jeunes garçons n’hésitaient pas à leur infliger des
châtiments corporels ainsi qu’à les sodomiser. Or, une telle pratique, bien que connue des
familles est perçue comme faisant partie de l’apprentissage, le sperme d’un savant étant
d’après une croyance populaire censé contenir une parcelle d’intelligence et de bénédiction
divines, d’où l’acceptation sociale de cette pratique.
Pour punir, on enfonçait également un bâton dans l'anus de quelqu'un.
Dans tous les cas, être un homme à l’époque ottomane signifie avant tout dominer et
donc pénétrer. En somme, peu importe qu’un homme pénètre un homme ou une femme.
L’important, pour un homme, c’est de pénétrer, d’être le dominateur.
Difficile de raconter la vie de Soliman dit « le Magnifique », dixième sultan de l’empire Ottoman, de 1520 à 1566, sans évoquer sa relation avec Ibrahim. « Le Grec Ibrahim, d’une grande beauté, est le favori du Sultan qui ne le quitte pas un moment, de jour comme de nuit, et le comble de faveurs, écrit ainsi l’ambassadeur de Venise.
Ibrahim entre au service du jeune prince Soliman, alors simple gouverneur de Manisa, qui, séduit par ce garçon grand, mince et plein d’esprit, en fait son amant. La bisexualité était depuis longtemps une pratique courante chez les sultans. Sitôt sur le trône, Soliman en fait son favori en le nommant Grand fauconnier.