[Pavé] J'ai lu "THE GREAT RESET" de Klaus Schwab
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Introduction au livre, thèmes et tons :
"COVID-19: The Great Reset" sort en Juillet 2020 après la première grande vague de Covid. Il est important de se rappeler qu'à ce moment persistait une incertitude vis-à-vis des solutions à la pandémie (délai de conception des vaccins notamment) alors que les peuples sortaient à peine de la grosse phase de confinements initiale.
Le livre se présente comme une analyse des problèmes qui font et feront face aux sociétés modernes, et un recueil de solutions et suggestions aux acteurs globaux pour faire face à ces problèmes. Ce qui est intéressant quand la pensée est traduite de façon littéraire, c'est que le caractère de l'auteur transparaît toujours.
Klaus Schwab et Thierry Malleret naviguent plus ou moins sciemment entre les "we might" (nous pourrions) et les "we must" (nous devons) pour toujours arriver aux "we will" (nous allons). Le style trahit totalement la façade "conceptuelle" et "avant-gardiste" des analyses et propositions du livre pour toujours finir sur un ton plus proche de la "prophétisation" et de la prescription plutôt que de la prédiction et de la suggestion. Le plus curieux restant que les auteurs semblent parfois hésiter et se cacher derrière les "X groupe pense que" et les "Y appellent à" avant simplement de prescrire les exactes mêmes recommandations.
3 grands axes sont abordés, même si en réalité ils se chevauchent beaucoup : Macro, Micro et Individuel. Tels sont les trois échelles auxquelles le livre compte identifier et solutionner les problèmes structurels de la société moderne, l'objectif étant l'avènement d'une "Quatrième révolution industrielle" accéléré par la crise du Coronavirus.
Bref, commençons. J'ai extrait les passages intéressants dans mes notes, je vais les screen et les commenter. Ceci n'est pas un résumé mais plutôt un recueil de ce qu'il y a de notable dans la vision de Klaus Schwab et du WEF. Les screens contiennent la page dans le livre si vous voulez vous y référer.
Le livre commence tranquillement avec l’auto-plébiscite des organisations globales et des grands influenceurs mondiaux qui "avaient tout vu avant tout le monde", légitimant ces mêmes entités et individus comme ceux qui guideront le Reset. Le livre revendique que ces-dîtes organisations ont aussi bien jaugé le degré avec lequel les moyens de restrictions de la propagation du virus seraient insuffisants dans un espace globalisé.
Le livre note que les épidémies ont toujours été des tournants pour les civilisations et que les choses ne seront pas différentes pour le Covid-19. Le livre estime que les impacts macroéconomiques sont gargantuesques, inédits et ce depuis le XIXè siècle, et pourraient se faire ressentir jusqu'en 2060. Le livre compare cette crise avec la guerre et suggère qu'une pandémie est bien plus destructrice qu'une guerre.
Ici selon moi, le livre se trahit un peu, expliquant que les guerres font monter les taux d'intérêts tandis que les pandémies les font chuter. En réalité, la différence entre le début de XXè siècle et aujourd'hui est surtout la suprématie des banques centrales sur les taux d'intérêts. Le livre admet malgré tout que les bas taux sont des agents de destruction économique encore plus puissants qu'une guerre. Klaus Schwab suggère-t-il la responsabilité fiscale et monétaire, l'indépendance des banques centrales et la remontée des taux pour empêcher la dite-destruction ? Absolument pas, et il transparaît que la destruction est non seulement un objectif, mais une conséquence inévitable de la tournure des évenements : les gouvernements DOIVENT "jouer le 0 Covid quoi qu'il en coûte, pour le bien collectif".
Pour ce qui est des vaccins, alors qu'au moment de l'écriture encore rien ne semblait certain, les auteurs, eux, semblaient parfaitement confiants en la conception et l'approbation des autorités sanitaires des vaccins contre le virus. Selon eux, l'étape "scientifique" est une formalité. Les étapes les plus difficiles sont la production en masse des vaccins, puis leur acceptation par les populations. Le droit individuel, les constitutions et l'éthique n'ont pas leur place dans cette conception : la contestation politique n'est pas un bloqueur institutionnel, c'est un simple "obstacle". Le livre prédit aussi la montée du sentiment anti-vax.
Le livre part dans ses travers de "could" et "may" (conditionnel) en transpirant une prophétisation pure et dure des conséquences financières de l'épidémie : destruction des secteurs tertiaires, qui se retrouvent principalement en Occident et aux Etats-Unis. Les populations qui souffriront le plus seraient les jeunes et ceux dont les industries s'automatiseront.
L'augmentation inévitable des coûts de l'embauche comme conséquence des mesures sanitaires, de plus de redistribution, de plus de taxes et d'aides sociales guiderait la voie vers une automatisation d'industries toutes entières, provoquant la destruction du marché de l'emploi en parallèle d'une misère totale pour les populations touchées. L'apologie de la décroissance est clairement énoncée dans le texte.
Si on est lucide, on voit bien que le livre fait l'apologie de toutes les mesures menant à la destruction économique et l'assume pleinement. Il va même plus loin en montrant que ce seront les populations elles-mêmes qui quémanderont l'interventionnisme gouvernemental afin de les sauver du raz-de-marée économique. Ce qui glace le sang, c'est de voir le livre énoncer sans flancher que ces-dîtes mesures sont à la fois nécessaires, inévitables, proviendront d'une demande populaire, tout en étant destructrices.
On peut décrire le "Great Reset" comme une destruction contrôlée de la société, ne résultant pas en un cratère impraticable, mais en un terreau fertile où les autorités globales auront une opportunité, unique dans l'histoire, de remodeler la civilisation.
Le Great Reset est une doctrine collectiviste globale explicite, et rejette le libéralisme économique explicitement; comme toujours, en suggérant que ce seront les populations elles-mêmes qui guideront cette tournure à la fois salvatrice et destructrice.
Le livre prédit une période trouble d'instabilité sociale liée à la pauvreté, le climat, le racisme, la famine ou le sentiment d'inéquité; menant à la violence de masse. Ici il est admis que cette force est difficile à prédire et contrôler, mais qui si elle est anticipée, peut être un moteur du Great Reset. Encore une fois, la psychopathologie est totale : avec un peu de lucidité il est facile de constater que Klaus Schwab suggère (guide ?) la manipulation et l'instrumentalisation des mouvements sociaux dans l'optique de faciliter la transition vers le nouveau système collectiviste global.
Après avoir expliqué sa nécessité, son caractère inévitable et sa philosophie Marxiste, le livre colore la peinture de son gouvernement mondial en expliquant qu'il sera la résultante d'une fusion entre les secteurs privés et publics : une technocratie arbitre et gestionnaire des affaires globales, unique solution aux questions sanitaires et environnementales, déjà centrales, mais progressivement plus importantes.
Le Great Reset est une "redéfinition du contrat social", où le "Copro-gouvernement" conduit une "intrusion à la forme bénigne ou maligne en fonction des pays et cultures" dans la vie des individus.
Le livre confirme l'intersectionnalité de toutes les luttes progressistes (LGBTQ, racisme, climat, égalité hommes/femmes, socialisme) et reconnait sans le nommer le principe de "Marxisme culturel", qui sera guidé principalement par les populations les plus jeunes, démoralisées par le marché du travail, honteuses de leur passé et apeurées par leur futur.
Le livre étaye la prédiction de la destruction contrôlée de la structure globale en admettant que le mondialisme se résorbera en régionalisme économique et culturel (NAFTA, UE, ASEAN), qui seront les plateformes intermédiaires à l'établissement d'une gouvernance globale, admettant que les institutions globales actuelles ne sont pas matures et nécessitent la construction de fondations solides.
Le livre poursuit avec la prédiction de mouvements humains majeurs, des pays du Sud, car détruits par la pandémie, vers les pays du Nord, détruits par la pandémie (ne cherchez pas la logique); et reprend la citation de l'ONU en prophétisant des famines de "proportions bibliques".
Klaus Schwab, en clair et sans détour, nous explique que la majorité des citoyens tendront à reconnaître la "nécessité de mesures de coercion". Plus surprenant encore (ou moins, en fonction de votre degré de pessimisme), le livre admet que la crise climatique dispose de moins de bases logiques et scientifiques solides. Il semble que cette première crise ait été un échec à l'avènement du Reset mais a été recyclée afin de s'aggreger à la crise sanitaire (apparemment plus difficile à contester) et justifier les modifications aux habitudes de consommation et de production.
Le livre établit l'intersection entre le changement climatique et la crise sanitaire : la réduction de la biodiversité a pour conséquence la multiplication des pandémies, d'où la nécessité d'une approche "planétaire" à la gouvernance et à la science.
Le livre prétend la corrélation entre démographie, expansion des terres agricoles et prolifération des maladies. Sans jamais le dire clairement, il sous entend la nécessité de la réduction drastique de la démographie. Est aussi soulignée la nécessité de "réévaluer notre relation à la nature et se demander pourquoi nous lui sommes devenus si étrangers". Les Guidestones auraient pu être copiées/collées qu'elles auraient leur place dans ce passage du livre.
Les confinements sont insuffisants à la réduction voulue des émissions en CO2 : il faut donc aller plus loin. L'arrêt des habitudes personnelles durant ces périodes ont un impact "minuscule" : mettre votre déchet de glace dans la bonne poubelle, réutiliser les sachets, rester cloîtré chez soi et travailler à distance ne sert pratiquement à rien (en contraste avec ce qu'on nous raconte, "tous les gestes comptent blablabla") en dépit du coût gigantesque à nos vies personnelles. Conclusion ? Il faut continuer à vivre ainsi (confinement), et y combiner la décroissance des secteurs primaires (dépopulation) et secondaires (pauvreté).
La fusion des acteurs globaux en Corpo-gouvernement se fera par la gouvernance et régulation globale des entreprises, sous l'impulsion des "leaders illuminés", déterminés à saisir l'opportunité de la crise économique liée à la pandémie, en prenant en otage les capitaux nécessaires à la reconstruction, en échange de "promesses vertes" de la part de la sphère privée. En d'autres termes, "Build Back Better".
Nécessité de l'élaboration de moyens de communication comme alternatives au monde physique (le Metaverse de Facebook vient évidemment à l'esprit).
Le traçage total des populations est énoncé comme une nécessité totale pour réduire les risques sanitaires et environnementaux. Le rôle des grandes entreprises de technologie en conjonction avec les autorités gouvernementales et globales est crucial dans cette optique et la participation massive des populations à leur traçage est centrale au succès de la société post-moderne.
Peut être une des citations les plus choquantes du livre : "Les applications de contact-tracing basées sur le volontariat ont un problème : elles préservent la vie privée de leurs utilisateurs mais sont seulement efficaces quand le niveau de participation est haut - un problème d'action collective qui souligne de nouveau la nature profondément interconnectée de la vie moderne derrière la façade des droits individuels et des obligations contractuelles".
Ainsi, Klaus Schwab identifie deux obstacles à l'avènement de la Quatrième Revolution Industrielle : la "façade" des droits individuels et des obligations contractuelles offertes par les entreprises de technologie à leurs clients concernant la préservation de leur données privées. Sous-entendu : la nécessité de violer ces deux prérogatives.
Le traçage sera un outil crucial pour les entreprises afin de surveiller la performance des leurs employés et leur soumission aux règles sanitaires dans l'espace de travail. Encore une fois, le livre nous montre que la pandémie est le levier de l'établissement de ces mesures sous prétextes sanitaires, qui ne seront jamais retirées une fois le risque pandémie réduit. Le livre nous confie ce que n'importe qui avec de l'esprit critique sait déjà : les incitations priment sur la morale, et les libertés perdues ne seront jamais retrouvées. Pour les entreprises, cela veut dire que la surveillance totale est trop alléchante d'un point de vue de la productivité pour être abandonnées.
Je conclus sur le passage le plus terrifiant : celui sur la dystopie potentielle, parfaitement admise et dépeinte dans le livre. Il est ici imaginé un bracelet capable de surveiller tous les signes vitaux des individus, jusqu'à être capable d'en déduire leurs intuitions et sentiments.
"La surveillance biométrique fera paraître les tactiques de hacking de données de Cambridge Analytica comme préhistoriques. Imaginez la Corée du Nord de 2030, où chaque citoyen doit porter un bracelet biométrique 24 heures par jour. Si vous écoutez un discours du Grand Leader et que le bracelet identifie les signes prémonitoires de l'énervement, vous êtes finis."
Klaus Schwab, à la vue de cette potentielle réalité, suggère-t-il de s'éloigner de ces pratiques ? Non, au contraire, il faut y aller, et si vous êtes opposés, sachez que ces choses-la sont une nécessité et une évidence.
"Copro-gouvernement"
lol
et up
Le 18 janvier 2023 à 14:10:51 :
"Copro-gouvernement"lol
et up
Corpo* je voulais dire
Le 18 janvier 2023 à 14:14:42 :
Résumé
Extrait des pavés:
On peut décrire le "Great Reset" comme une destruction contrôlée de la société, ne résultant pas en un cratère impraticable, mais en un terreau fertile où les autorités globales auront une opportunité, unique dans l'histoire, de remodeler la civilisation.
Le 18 janvier 2023 à 14:14:16 :
On mange les bugz ou pas finalement ?
Oui clairement
Le 18 janvier 2023 à 14:08:46 :
En gros, il a de la thune et des idées, il peut payer des scientifiques pour réaliser tout ce qu’il veut du coup du coup il se sent innarrêtable et le truc qui l’emmerde le plus c’est que les gens ne soient pas assez du bétail manipulable c’est ça ?
L'autorité qu'il dégage sur le débat intellectuel global est assez choquante en effet. Il présente le futur comme un designer automobile présente un concept-car, puis laisse le reste du travail de production en série de sa vision aux ingénieurs, scientifiques et politiciens qui lui sont affiliés (ils "pénètrent les cabinets" comme il le dit lui-même)
La médiocrité des décideurs fait bien chier
des mecs de l acabit de macron van der leyen, trudeau qui refondent ta Civilisation
ça fait mal au cul
Données du topic
- Auteur
- 7_B
- Date de création
- 18 janvier 2023 à 13:53:45
- Date de suppression
- 18 janvier 2023 à 17:19:00
- Supprimé par
- Modération ou administration
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