Je suis allé voir mon grand père en chambre funéraire
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Je n'ai personne à qui en parler et j'en ressentais le besoin. J'espère que ça pourra vous encourager à plus profiter de vos grand-parents s'ils sont encore en vie. On ne réalise la valeur des gens que quand ils sont partis.
Le samedi ma mère me prévenait qu'il était à l'hôpital et que ses jours étaient comptés. J'ai lâché quelques larmes en pensant aux moments passés avec lui et ça m'a un aidé. Il nous quittait le lundi. Je l'aimais mais cette fois je n'en ai pas lâché une seule. Je voyais la tristesse et le malaise dans le groupe de conversation de ma famille. Ma mère, seule en ces jours difficiles, pleurait. C'était dur. Tout le monde envoyait des photos de lui ; il y a quelques mois encore, il souriait, riait et nous faisait des blagues. Le plus étrange c'était ses photos de jeunesse : j'ai vraiment réalisé qu'on se ressemblait et que je portais son sang. Mais aujourd'hui il est mort, était-ce vraiment le destin de ce jeune homme auquel j'aurais pu m'identifier ? Oui, et ce sera aussi le mien.
Tout de suite en apprenant la nouvelle j'ai écrit un texte sans destinataire, il était fait pour brûler dans l'enveloppe que je déposerai sur son cercueil. Puis j'ai continué ma vie, les cours, comme si de rien était, j'allais bien.
Aujourd'hui je suis allé en train chez ma mère afin de rejoindre ma famille pour l'enterrement. Elle m'a proposé de lui rendre visite dans une chambre funéraire avant la crémation demain. J'ai accepté malgré une certaine appréhension : je n'avais jamais vu de mort. Mais j'étais solide, qu'est-ce qui aurait bien pu m'arriver ?
En entrant dans la chambre, sorte d'hôtel minimaliste, j'ai vu ce pour quoi j'étais venu. Il était là, les joues creusées, le teint étrange. Ma mère s'est mise à pleurer et je l'ai prise dans mes bras, et malgré ce que je voyais je devais rester la tête haute. J'ai laissé ma mère seule avec lui pendant que je réalisais ce que j'avais vu. Les émotions devenaient plus forte à mesure que j'y pensais. J'entendais des voix : ma mère lui parlait en pleurant. A quoi bon ? Il était mort. On considère souvent les défunts comme s'ils étaient encore là. Maisntendre ma mère geindre devant la perte de son père était vraiment difficile. Elle est sortie après cinq minutes, c'était à mon tour.
Il était devant moi, sans ses lunettes j'avais du mal à le reconnaître. Je m'imaginais déjà rester droit, face à son corps, en me disant que je serai digne de lui ; je l'ai fait. Je suis resté devant lui quelques minutes, les larmes contenues, en pensant à plein de choses. Je suis le dernier homme de la famille, je dois lui faire honneur. C'était dur, vraiment. Puis j'ai essayé de le toucher, il était froid. Je lui caressais les cheveux avec une tendresse que je n'avais jamais éprouvé, chienne de vie. Pourquoi ne lui ai-je pas donné l'affection qu'il méritait ? S'en suivit un moment de lucidité : c'était naturel, c'était nécessaire. Il souffrait, il se devait de partir. Mais ma rationalité s'éteignit rapidement devant l'image de son corps froid. Les sentiments que j'avais enfouis ne furent plus soutenables et je me mis à pleurer en m'agenouillant à son chevet et en le prenant dans mes bras. Je pouvais le serrer ou le secouer aussi fort que je voulais, ça ne changerait rien : il ne rouvrira plus jamais les yeux. Il était parti. C'était dur à réaliser. En face de la mort, je finis même par me questionner sur mon propre sort. Je me projetais à sa place dans une cinquantaine d'années, des enfants pleurant à mon chevet pendant que je n'aurai même pas conscience de ma propre inexistence. C'est donc comme ça que l'on finira tous ?
Finalement, j'ai pris mon téléphone et je lui ai mis une musique que j'aimais. La musique berçait ma nostalgie et sa perte s'ancrait de plus en plus dans mon esprit. Il était si proche et si loin en même temps. J'avais envie de sourire et de gémir. De vivre et de mourir. De rester ou de quitter. Je me suis relevé, j'ai serré ses bras, caressé son crâne, essuyé mes larmes, je me suis retourné et je me suis en allé.
Il était parti, et mon innocence aussi.
Repose en paix papi, je t'aime
Quelles "drôles" de choses que sont la vie et la mort
Le 20 novembre 2021 à 00:33:50 :
J'ai pa lu + m'en fout + prout'ent sur ton grand père + Issou + fesse en dépit de ent's
Parmi les nombreuses pensées que j'ai pu avoir devant lui, j'ai eu celle de rester un homme digne et fier
Merci à l'idiotie de ton post de me rappeler pourquoi je dois l'être
Le 20 novembre 2021 à 00:33:17 :
courage a toi rip a ton grand père .Le 20 novembre 2021 à 00:37:13 :
Courage khey
Merci les kheys
Le 20 novembre 2021 à 00:38:57 :
Ton texte m'a sincèrement ému, j'ai ressenti la même chose à l'enterrement de mon arrière grand mère il y a peu
Quelles "drôles" de choses que sont la vie et la mort
Merci, j'ai essayé d'être le plus transparent sur mes émotions possibles. Je n'ai pas pu tout capturer en un texte mais c'est brut. C'est ce que j'ai ressenti il y a quelques heures
Pas facile mais il a eu une belle vie, je pense qu'où il est maintenant il se marre avec ses potes et ça me rend heureux de penser ça
Le 20 novembre 2021 à 00:45:42 :
Idem avec le papy y'a deux ans
Pas facile mais il a eu une belle vie, je pense qu'où il est maintenant il se marre avec ses potes et ça me rend heureux de penser ça
Au contraire, ce qui m'a le plus touché c'est le néant. Se dire qu'ils ne se marrera plus jamais avec ses potes. Finalement, c'est rien. Si nous-même on disparaissait pendant la nuit on en aurait rien à faire. C'est pas la mort qui blesse, c'est ce que l'on en perçoit.
On se dit toujours ça pour se rassurer mais seuls les croyants peuvent réellement le penser. C'est difficile d'accepter l'absence et la disparition d'un être avec ses craintes, ses pensées, ses qualités, ses souvenirs...
Que ton grand-père repose en paix khey
Le 20 novembre 2021 à 00:52:15 :
Le 20 novembre 2021 à 00:45:42 :
Idem avec le papy y'a deux ans
Pas facile mais il a eu une belle vie, je pense qu'où il est maintenant il se marre avec ses potes et ça me rend heureux de penser çaAu contraire, ce qui m'a le plus touché c'est le néant. Se dire qu'ils ne se marrera plus jamais avec ses potes. Finalement, c'est rien. Si nous-même on disparaissait pendant la nuit on en aurait rien à faire. C'est pas la mort qui blesse, c'est ce que l'on en perçoit.
On se dit toujours ça pour se rassurer mais seuls les croyants peuvent réellement le penser. C'est difficile d'accepter l'absence et la disparition d'un être avec ses craintes, ses pensées, ses qualités, ses souvenirs...
Que ton grand-père repose en paix khey
Non mais je suis comme toi, je crois pas en la vie après la mort. Seulement pour le papy ça me fait du bien de penser ça, même si au fond c'est complètement absurde
Bref je me voile la face exprès mais si c'est pour me sentir mieux par rapport à sa perte, Ben pourquoi pas !
bravo, tu as été fort, peu ici le sont vraiment
tu as mon respect, sincerement, moi j'ai pas pu aller le voir
Le 20 novembre 2021 à 00:55:11 :
bravo, tu as été fort, peu ici le sont vraimenttu as mon respect, sincerement, moi j'ai pas pu aller le voir
Pas tout le monde en est capable
Ma soeur l'a fait ; ce soir elle a vomi ses tripes sans raison
Ma tante l'a fait ; ça fait plusieurs nuit qu'elle a cette image en cauchemars
Je ne regrette pas, j'ai effectué mon devoir d'homme et c'est cette volonté qui m'en a rendu capable. J'ai eu la chance de ne pas trop avoir été abattu par cette image. C'est au contraire une étape importante dans ma vie, j'espère pouvoir rebondir dessus.
Chacun est affecté par le deuil à sa façon, j'espère que tu as su t'en tirer indemne khey
Le 20 novembre 2021 à 00:59:21 :
Je sais ce que tu ressens mon kheyou, en début d'année j'ai traversé la planète pour aller voir ma mère une dernière fois en chambre funéraire. Son décès m'a beaucoup affecté et je ne pensais pas être capable de rentrer dans la pièce, mais ça m'a vraiment fait du bien de pouvoir lui parler une dernière fois. C'est la première étape dans ma "vie d'après", celle qui permet de déclencher le processus de tourner la page et d'avancer. Courage mon khey
Pour ses parents ça doit être autre chose. Courage kheyou
Les larmes de ma mère m'ont fendu le cœur et je sais que les miennes résonneront aussi fort quand ce sera à son tour de partir. Il faut profiter de la vie et de ses proches !
G pas lu
+Baise le
Ça me rappelle ma grand mère, peu avant sa mort.
Dans un lit, elle respirait encore mais ne mangeait plus et ne buvait plus depuis quelque jours déjà
Mise dans une sorte de coma artificiel, la maladie avait gagné.
La famille a décidée de la laisser partir.
Je me souviens de mon grand père qui essayait encore de demander à l'infirmière si elle pouvait encore faire quelque chose.
Mon père à côté qui le regardait en essayant de lui faire comprendre que non.
On lui a dit au revoir une dernière fois.
Ma tante est restée à ses côtés durant la nuit, main dans la main, jusqu'à la dernière minute. Elle a cessé de respirer cette nuit là.
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Données du topic
- Auteur
- GustaveMonBon
- Date de création
- 20 novembre 2021 à 00:17:34
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