Qu'en pense l'élite ?
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Comme les chercheurs du MIT l'ont expliqué en 1972, selon le scénario, la croissance démographique et la demande de richesse matérielle entraîneraient une production industrielle et une pollution accrue. Les graphiques montrent que cela se produit effectivement. Les ressources s'épuisent à un rythme rapide, la pollution augmente, la production industrielle et la nourriture par habitant augmentent et en parallèle, la population augmente rapidement.
Jusqu'à présent, Limits to Growth a anticipé la réalité avec une précision déconcertante. Alors que se passe-t-il ensuite ? Selon l’équipe Meadows, pour alimenter la croissance continue de la production industrielle, il faut une utilisation toujours croissante des ressources. Mais les ressources deviennent plus chères à obtenir à mesure qu'elles sont épuisées. Alors que de plus en plus de capitaux sont consacrés à l'extraction des ressources, la production industrielle par habitant commence à décliner à partir des années 2015 selon les éléments du livre.
À mesure que la pollution augmente et que les intrants industriels dans l'agriculture diminuent, la production alimentaire par habitant diminue mécaniquement. Les services de santé et d'éducation sont réduits, ce qui se conjugue pour entraîner une augmentation du taux de mortalité à partir d'environ 2020. La population mondiale commence à baisser à partir de 2030 environ, d'environ un demi-milliard de personnes par décennie ! Les conditions de vie tombent à des niveaux similaires à ceux du début des années 1900.
Toujours d’après les éléments présentés dans le livre, ce sont essentiellement des contraintes de ressources qui provoquent un effondrement global. Cependant, les limites à la croissance tiennent compte des retombées de l'augmentation de la pollution, y compris du changement climatique. L’équipe Meadows avertit que les émissions de dioxyde de carbone auraient un « effet climatologique » via le « réchauffement de l'atmosphère ».
Comme le montrent les graphiques, les chercheurs de l'Université de Melbourne n'ont pas trouvé de preuve d'effondrement à partir de 2010 (bien que la croissance ait déjà stagné dans certains domaines). Mais dans Limits to Growth, ces effets ne commencent à se faire sentir de manière importante et globale qu’au cours de la décennie 2020 - 2030.
Les premières étapes du déclin ont peut-être déjà commencé. La crise financière mondiale de 2008 et le malaise économique que nous vivons depuis lors peuvent être un signe avant-coureur des retombées des contraintes de ressources. La poursuite de la richesse matérielle a contribué à des niveaux d'endettement insoutenables, les prix soudainement plus élevés de la nourriture et du pétrole contribuant aux défauts. Et « nouveau » signe noir face à nous est l’apparition d’un nouveau virus qu’est celui de la Covid-19. Rappelons que de tout temps, l’effondrement non maîtrisée d’une population a toujours trois origines bien distinctes : la guerre, la famine et les maladies (7).
La problématique du pic pétrolier est également une question critique. De nombreux chercheurs indépendants concluent que la production de pétrole conventionnel a déjà atteint un sommet. Même l'AIE (Agence Internationale de l'Énergie) réputée pour son côté conservateur, a précisé en 2018 que ce pic a d’ores et déjà eu lieu en 2008 (8).
Le pic pétrolier pourrait être le catalyseur de l'effondrement mondial. Certains considèrent les nouvelles sources de combustibles fossiles comme le pétrole de schiste ou les sables bitumineux comme des sauveurs, mais le problème est de savoir à quelle vitesse ces ressources peuvent être extraites, pendant combien de temps et à quel coût. Un indice : les principaux producteurs de pétrole de schiste fonctionnent tous aujourd’hui à cash flow négatif.
À aujourd’hui, et même si l’humanité suit de manière étroite les trajectoires calculés par l’équipe Meadows, l'effondrement de l'économie mondiale, de l'environnement et de la population n’est pas (encore…) une certitude ; notre avenir proche peut ne pas se dérouler comme les chercheurs du MIT l'avaient prédit en 1972. Des guerres peuvent éclater ou un véritable leadership environnemental mondial peut voir le jour. L'un ou l'autre pourrait affecter considérablement la trajectoire.
Quoiqu’il en soit, il semble peu probable que la quête d'une croissance positive et éternelle puisse se poursuivre sans contrôle jusqu'en 2100 sans causer de graves effets négatifs - et ces effets pourraient survenir plus tôt que nous ne le pensons.
Il est peut-être trop tard pour convaincre les politiciens du monde et les élites riches de tracer une voie différente. Donc, pour nous autres, il est peut-être temps de réfléchir à la façon dont nous nous protégeons alors que nous nous dirigeons vers un avenir incertain.
Comme l’a conclu l’équipe Meadows dans Limits to Growth en 1972 :
« Si les tendances actuelles de croissance de la population mondiale, de l'industrialisation, de la pollution, de la production alimentaire et de l'épuisement des ressources restent inchangées, les limites de la croissance sur cette planète seront atteintes au cours des cent prochaines années. Le résultat le plus probable sera un déclin assez soudain et incontrôlable de la population, de la capacité industrielle et de la capacité de nos états à assurer les services en place. »
Jusqu'à présent, rien n'indique qu'ils se sont trompés.
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Données du topic
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- GaelGiraud
- Date de création
- 5 septembre 2021 à 20:55:22
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