[FICTION] Vous êtes sur JVC quand soudain...
Imaginez.
Thème musical : https://youtu.be/cRzQuPvLjdU?t=45
Vous êtes tranquillou en train de troller sur JVC. Il est 18h24 il fait nuit vos volets électriques sont fermés. La batterie de votre téléphone est à 41%.
Votre plaque à induction fait chauffer la popotte. Votre micro-onde décongèle votre plat Sodebo spé-cancer. Votre four fait cuire le rôti de porc.
D'un coup d'un seul votre PC s'éteint, son écran avec et vos lumières également. Il fait noir, il n'y a plus de bruit. Vous vous demandez si votre disjoncteur a sauté.
Vous activez donc la lampe de votre téléphone et allez voir votre tableau électrique. Le chien aboie, il est inquiet et vient donc vous voir.
Tout est en ordre, pas de fusible coupé.
Diantre, que se passe-t-il ?
Vous allez donc à la fenêtre pour voir dehors si les lampadaires sont éteints. Fichtre, vos volets sont fermés et impossible de les ouvrir. Vous êtes pris au piège.
Vous entendez votre chien pousser des petits pignements d'inquiétude en se frottant le museau contre votre jambe.
Vous vous faites une raison : il s'agit d'une coupure générale de courant, il suffit de patienter. Vous continuez donc votre turpitude sur JVC avec le téléphone.
Votre chien se couche près de vous et se repose. Vous retournez poster des "post ou cancer" sur vos topics préférés. Une heure a passé depuis la coupure.
Votre batterie est à 28%. Soudain vous réalisez qu'une fois votre batterie vidée, vous n'aurez aucun moyen de la recharger. Plus aucun moyen de contacter vos proches. Plus aucun moyen de vous divertir par le numérique.
L'angoisse se fait sentir. Que puis-je faire sans écran pour passer le temps ? Il fait nuit, il fait froid c'est l'hiver. Zut, le repas est froid et n'a pas terminé de chauffer.
Vous en profitez pour remplir la gamelle du chien et lui remplir son eau. Celui-ci se précipite alors sur ses croquettes, cela vous fait sourire et vous met du baume au coeur.
Vous mangez tant bien que mal vous aussi. D'un coup vous vous rappelez de ce jeu angoissant : The Long Dark. Vous commencez à divaguer et imaginez devoir découper vos rideaux pour rapiécer vos vêtements. Vous vous souvenez qu'en cas de coupure d'eau il y a quelques litres de disponibles dans la chasse d'eau des toilettes.
Vous êtes rassuré, les jeux vidéo vous ont finalement permis d'anticiper une situation délicate et improbable.
Vous entendez vos voisins se plaindre et leurs enfants piailler car ils s'ennuient. Cela vous rassure, il y a de la vie autour de vous.
Une nouvelle heure a passée. Vous voyez la notification de batterie faible apparaitre sur votre téléphone, il reste 10%. Vous décidez de l'éteindre car on ne sait jamais ça pourrait servir à lancer un appel d'urgence.
Vous n'avez plus d'écran pour vous occuper. D'un coup d'un seul, vous vous souvenez que la voiture au sous-sol a une radio et un lecteur de disque. C'est parfait pour s'occuper !
Vous mettez votre doudoune et descendez avec votre chien au parking avec votre meilleur disque de Maître Gims que vous vous étiez offert à vos 16 ans. C'est le dernier CD audio en votre possession.
Votre chien est alors content car il part à l'aventure avec vous. L'action permet de se sortir de l'angoisse. Vous faites monter votre chien sur la banquette arrière, tandis que vous allez au siège conducteur pour mettre le contact et allumer la radio, il devrait y avoir de la musique sans doute.
Vous tentez NRJ, Fun, Skyrock, Oui FM... ça grésille. Pas de son cohérent à écouter. Vous pestez. Vous êtes au sous-sol et vous vous demandez si cela est normal car votre immeuble ferait des interférences. Ou bien peut-être que les antennes radio sont coupées elles aussi ? Cette idée vous angoisse, vous préférez ne pas y penser.
Vous entendez votre chien respirer avec la langue qui pendouille, cela vous amuse et vous le trouvez sympathique. Vous vous retournez vers lui vous le papouillez.
Sacré toutou, au moins lui il est toujours avec moi.
Vous mettez alors votre disque dans le lecteur et écoutez vos musiques préférées pendant une bonne demi-heure.
Soudain le son se coupe, le contact de la voiture se coupe. Vous avez un moment d'angoisse et pensez avoir déchargé votre batterie.
Ouf, le contact fonctionne c'est simplement le système qui s'est coupé pour économiser la batterie.
Vous prenez cela comme un avertissement et préférez ne pas utiliser la batterie davantage. Vous ressortez donc de la voiture avec votre chien et décidez d'aller faire un tour dehors.
Sorti sur le trottoir, vous constatez que les lampadaires sont éteints. Il n'y a pas un bruit dehors, pas une sirène de police à l'horizon. Quelques flocons tombent, rien de bien gênant. Il fait diablement froid, vous vous souvenez qu'il faisait -5 en journée ces derniers jours. Il doit faire environ -8. Vous fermez votre doudoune.
Votre chien se précipite aux abords du bois et commence son éternel travail de reniflage. Vous lui dites de ne pas s'éloigner, il fait froid vous n'y voyez rien à plus de 30 mètres et ne voudriez pas avoir à le chercher alors que la situation est critique.
L'air est lourd. Vous sentez cette odeur étrange, ce n'est ni du bois brûlé ni un barbecue, ni une cheminée. Vous vous dites que cela doit être les odeurs de goudron et de ville qui ressortent avec le froid. La neige tient, cela fait maintenant 20 minutes que vous vous promenez et le sol a blanchit.
Vous avez froid, votre chien aussi. Il est revenu se frotter à vous en pignant l'air de dire "j'ai froid, on rentre ?". Vous lui caressez le cou en souriant et rentrez tranquillement jusqu'à votre immeuble.
Vous remarquez que votre porte d'immeuble s'ouvre toute seule. C'est vrai il n'y a plus de courant, les portes sont donc ouvertes. Cela vous rappelle de vérifier que la porte du local à vélo est bien fermée à clé. Vous ne voudriez pas qu'un bandit vous subtilise votre bécane maintenant que l'accès à l'immeuble est libre.
Vous remontez jusqu'à votre appartement en utilisant la lampe de votre téléphone, en effet les couloirs sont dans le noir. Vous vous concentrez alors sur le bruit des griffes de votre chien sur le carrelage de l'immeuble.
Vous êtes maintenant chez vous. Votre chien semble s'être habitué à la situation et va directement se reposer dans son panier.
Que faire maintenant. La batterie de votre téléphone est à 9%. Il n'est pas l'heure de dormir mais vous vous demandez comment tuer le temps.
Vous décidez d'appeler votre ami afin de savoir si vous pourriez passer le temps ensemble. Vous enlevez donc le mode avion de votre téléphone. Sacrebleu, aucun réseau. Les antennes mobiles sont éteintes elles aussi.
Vous remettez le mode avion afin d'économiser de la batterie.
Vous êtes seul. Vous réalisez que votre frigo est éteint. Mince ! Vous espérez que cela ne durera pas trop longtemps. Vous avez le souvenir que celui-ci est capable de garder la fraicheur pendant 24h.
Vous cherchez un livre qui pourrait vous occuper. Vous avez l'habitude de lire en utilisant une liseuse. Vous ne l'avez pas utilisée depuis 3 mois, celle-ci est déchargée. Bon sang...
Vous êtes désœuvré. Après avoir retourné les fonds de placard vous tombez sur votre vieux Rubiks cube. Vous êtes content, il vous rappelle de bons souvenirs. Cela vous amuse car vous pensiez que c'était typiquement le genre de babiole qui aurait dû finir à la poubelle depuis bien longtemps.
Vous passez alors une bonne heure à tenter de le résoudre, en vain. Vous êtes fatigué, vous éteignez votre téléphone, allez faire un câlin à votre chien puis vous allez vous blottir dans vos draps. La situation devrait être réglée d'ici demain.
Je charge les 3 barillet de mon Remington 1858 et je m'entraine toute la nuit à vite faire la rotation
Je rafistole une tenu avec de la taule et une capuche ou je met de l'alu dedans
J'attends le matin pour voir si ça reviens à la normal, si toujours rien je vais piller le magasin le plus proche
(Rappel du thème musical : https://youtu.be/cRzQuPvLjdU?t=45 )
Vous êtes en train de rêver.
Dans votre rêve vous dévalez une pente de ski avec votre famille, vous faites du hors-piste entre les arbres. Vous regardez plus haut, la montagne est brumeuse, le temps couvert. Votre télésiège est vertigineusement haut, on croirait être en avion. Vous rigolez avec votre frère sur le parking en retournant vers la voiture familiale.
Vous voyez une belle auberge au milieu du paysage neigeux et décidez d'y entrer. C'est magnifique, le personnel y est accueillant. Vous entendez un tic-tac, serait-ce une horloge ? Une araignée géante vous pourchasse, vous courez.
Soudain, vous vous réveillez d'un léger sursaut et vous ressentez la langue de votre chien vous lécher le visage. Vous entendez le bruit de ses griffes sur votre parquet. Ca devait être ça le tic-tac dans votre rêve.
Vous caressez votre chien puis vous vous essuyez la bouche. Il fait froid, vous avez la chair de poule. Vous êtes maintenant assis sur votre lit, votre chien est assis à côté sur le parquet en poussant des petits cris. Il doit avoir froid.
Le radiateur est froid. C'est vrai la chaudière de l'immeuble doit être en panne elle aussi.
Quelle heure est-il ? Vous êtes fatigué. Vous vous levez péniblement et avancez à tâtons vers l'interrupteur. Il ne fonctionne pas. Le courant n'est pas encore revenu.
Vous allumez votre téléphone, il est 3h56, la batterie est à 9%.
Vous vous remémorez la journée passée, la panne de courant. Vous vous dites que ça ira mieux au matin. Vous encouragez votre chien à monter sur votre lit et vous lui faites une place sous la couette. Il est rassuré, vous le couvrez et vous vous rendormez.
Quelques heures ont passé. Vous êtes réveillé par les coups de langue de votre chien. Il est réveillé et tient à ce que vous le soyez aussi. Vous geignez et le repousser, mécontent d'avoir été réveillé ainsi.
Vous comatez quelques minutes, puis vous vous levez finalement. Vous allumez votre téléphone, il est 8h17 et la batterie est à 9%. Vous aimeriez ouvrir vos volets et profiter de la lumière du jour, que vous pouvez tout de même entrevoir sur les bords de ceux-ci.
Vous allez chercher le pot de café au frigo ainsi qu'un filtre, puis vous préparez la machine à café et y ajoutez de l'eau. Au moment de l'allumer rien ne se passe. Vous pestez contre la machine, celle-ci ne peut plus fonctionner.
Vous réfléchissez à ce que vous pourriez boire. Rien de chaud en tout cas.
Après avoir grignoté un peu, vous allez prendre votre douche. L'eau est tiède, vous vous dépêchez car vous savez qu'elle va devenir froide d'ici midi le temps que les voisins tirent les derniers litres d'eau chaude qui ont stagné dans les tuyaux.
Content et réveillé par une bonne douche, vous allez vous asseoir à votre table afin de réfléchir à ce que vous allez faire de votre journée. Votre chien est assis près de vous et aboie. Ca y est, il l'a décidé à votre place : vous allez le promener.
Vous sortez de chez vous. Le ciel est blanc, voilé et le sol est tout aussi blanc car il a neigé toute la nuit. Quelque chose ne va pas. L'odeur de la veille s'est accentuée elle donne une impression de lourdeur, quelque chose d'indescriptible. Votre chien éternue à deux reprises. Vous allez vous promener.
Vous croisez des passants, eux aussi sont inquiets. Personne ne comprend ce qui se passe. Quelques voitures circulent sur la route. Rien d'extraordinaire si ce n'est cette odeur. Vous longez le bois afin que votre chien puisse en profiter.
Vous entendez un véhicule lourd approcher sur la route, vous vous retournez alors et vous voyez une jeep, deux camions militaires ainsi qu'un camion de pompier. Etonné par un tel convoi, vous constatez une fois qu'ils sont passés que les camions sont remplis de soldats visibles depuis l'arrière, qu'ils ont essayé de cacher avec une bâche mal fermée. Les gyrophares des pompiers sont éteints, pas de sirène.
Vous êtes inquiet. Quelque chose de grave a dû se produire. Vous pensez que les pompiers n'ont pas mis de gyrophares afin de ne pas inquiéter la population. Le convoi s'éloigne, vous regardez les passants qui semblent inquiets tout comme vous. On nous cache quelque chose.
Vous remarquez que le trafic aérien s'est arrêté. D'habitude vous entendiez des avions régulièrement car un aéroport se trouve à une trentaine de kilomètres. Impossible de s'informer.
Vous décidez de prendre votre voiture et d'aller rejoindre vos parents à une vingtaine de kilomètres. Vous rentrez chez vous, prenez quelques affaires dans votre valise et quelques croquettes pour le chien au cas où.
Vous descendez à votre voiture au sous-sol, faites monter votre chien et circulez dans le parking. Une fois devant la grande porte celle-ci ne s'ouvre pas. Bon sang de bois ! Comment sortir maintenant ? Vous pestez et tapez votre volant des deux mains. Vous réfléchissez quelques instants puis décidez d'aller voir la porte, à pied. Vous laissez une vitre entre-ouverte pour que votre chien ne s'inquiète pas.
Vous êtes devant la porte du parking et vous voyez un panneau de commande avec des instructions. Il doit bien y avoir un moyen de l'ouvrir manuellement. Il est écrit d'appuyer sur le bouton rouge puis de dévisser une pièce et enfin de soulever la porte en utilisant la poignée au sol.
La porte fait 3 mètres de large et 2 mètres de hauteur, vous vous demandez comment soulever un morceau pareil avec vos bras fébriles. Quelle bande de cons ces ingénieurs ! Vous appuyez alors sur le bouton rouge, un bruit sourd retentit. Vous dévissez le boulon puis essayez de soulever la porte. C'est lourd. Vous vous accroupissez puis forcez comme jamais, la grosse veine ressort sur votre front et vous commencez à transpirer.
Vous avez réussi. La porte est maintenant ouverte. Vous êtes fier de vous. Vous laissez la porte ouverte pour que d'autres personnes puissent sortir. Vous retournez à votre voiture, faites un câlin à votre chien qui ne vous a pas quitté du regard.
Vous sortez enfin sur la route. Vous êtes convaincu que vous allez pouvoir trouver des réponses, maintenant que vous êtes sur les routes, vous aurez bien une occasion de voir ce qu'il se passe. Vous constatez que les feux tricolores sont éteints. Mince, que faut-il faire déjà dans ces conditions ?
Vous vous dites que vous auriez dû acheter ce foutu bouquin, le code rousseau.
Vous vérifiez votre jauge d'essence, elle est aux 3 quarts remplie, ouf enfin quelque chose qui va.
Vous circulez dans votre quartier pour rejoindre la grande route. Vous traversez le quartier pavillonnaire et constatez que certains résidents ne parviennent pas à utiliser leur voiture électrique. Vous esquissez un sourire narquois. Vous le saviez bien que ces bobos faisaient un mauvais choix en achetant leurs nouveaux grille-pains écologiques.
Cela vous fait penser qu'il serait intéressant de pouvoir ressortir votre réchaud à gaz de camping afin de manger chaud, et de boire un bon thé le soir. Voire même de vous laver à l'eau chaude. Tout compte fait, ça a du bon les énergies fossiles.
Vous choisissez de faire un crochet par la station-service afin de faire le plein, on ne sait jamais ce que les prochains jours nous réservent. Vous constatez que la station n'a pas de client, super ! Vous avez été plus malin que les autres. En vous arrêtant devant la pompe, vous observez que celle-ci est éteinte.
Sapristi ! Les pompes ne fonctionnent plus, elles non plus. Déçu, vous tentez de voir s’il y a quelqu'un dans la boutique. Les rideaux de fer sont fermés. C'est vrai qu'ils vont avoir du mal à les ouvrir maintenant... vous reprenez votre route. En démarrant votre voiture vous vous retournez vers votre chien : "Et ben on n'est pas dans la merde moi j'te l'dis tiens ! ".
Une fois sur la route départementale vous scrutez les paysages alentours en conduisant dans l'espoir de comprendre ce qu'il se passe. Vous arrivez à un passage à niveau. Celui-ci est éteint mais vous vous souvenez qu'il ne peut plus s'allumer. Vous vous arrêtez, puis après avoir regardé vous reprenez votre route. En même temps, les trains ne doivent plus fonctionner eux non plus.
Vous constatez que les éoliennes dans le champ voisin tournent grâce au vent. Cela vous remplit de joie, il doit bien y avoir du courant grâce à ces nouvelles énergies renouvelables, vos impôts n'ont pas servi à rien tout compte fait !
Vous allumez votre radio, et scrutez les différentes fréquences. Toujours rien, seulement des grésillements. Vous éteignez alors votre radio. Après quelques virages en forêt vous arrivez au niveau d'un barrage de gendarmerie. Il y a plusieurs voitures et leurs gyrophares sont allumés. Vous voyez une dizaine de gendarmes sur l'accotement ainsi que des obstacles réfléchissants disposés sur la chaussée.
Vous ralentissez. En vous approchant vous distinguez une herse posée au sol derrière le barrage. Grâce aux jeux vidéo vous savez que ce dispositif sert à crever les pneus des véhicules qui le traversent. Vous êtes à 30 mètres du barrage. L'un des gendarmes vous fait signe de vous arrêter. Vous constatez que son collègue sur l'autre voie de circulation tient un fusil d'assaut dans les mains. Cela doit servir à dissuader les petits malins de désobéir.
Un peu stressé, vous respirez un grand coup et vous raclez la gorge afin de vous préparer à discuter avec lui. Cela vous fait penser que vous n'avez pas pris de bouteille d'eau avant de partir.
Une fois arrêté vous ouvrez votre vitre. Le gendarme semble réciter une formule qu'il connait par cœur, et mâche un mot sur deux qu'il prononce.
- "Bjour Msieur, z'allez faire d'mi tour le périmèt' est bouclé. J'peux s'oir prquoi vous prenez vot' véhicule siouplait ?"
- "Bonjour, vous savez ce qu'il se passe ? Je n'ai plus d'électricité chez moi depuis hier et dehors ça sent bizarre. "
- "Il y a un évènment majeur. C't'une information confidentielle aussi je vais vous demander de rentrer chez vous dans l'calme et 'médiatement. Veuillez circuler."
Dépité vous fermez votre vitre et faites demi-tour.
Le 17 juillet 2021 à 23:34:52 :
Je charge les 3 barillet de mon Remington 1858 et je m'entraine toute la nuit à vite faire la rotationJe rafistole une tenu avec de la taule et une capuche ou je met de l'alu dedans
J'attends le matin pour voir si ça reviens à la normal, si toujours rien je vais piller le magasin le plus proche
Compréhensible, dans ces situations c'est chacun pour sois alors pourquoi se priver quand on est armé
Bon par contre j'espère que t'es pas un de ceux qui pille les plus faibles
(Rappel du thème musical : https://youtu.be/cRzQuPvLjdU?t=45 )
Vous rebroussez chemin à travers la forêt, il est 11h29. Est-il possible que nous subissions une attaque d'une puissance étrangère ? D'abord des soldats, maintenant des gendarmes... aucun moyen d'en être certain. Quoiqu'il en soit vous décidez d'emprunter un autre itinéraire dans l'espoir de rejoindre vos parents.
Celui-ci parcourt des routes vicinales rarement empruntées par les voitures car elles sont sinueuses, étroites et dangereuses par mauvais temps. Fort heureusement il ne neige pas pour le moment bien que le ciel soit menaçant. Il n'est que midi mais la luminosité n'est pas géniale. Foutu voile nuageux !
Vous vous engagez sur la route vicinale et roulez à vive allure dans l'espoir de rejoindre vos parents avant qu'un autre barrage ne se mette en place. La température avoisine 0 degré dans votre voiture mais qu'à cela ne tienne. L'un des avantages des voitures à essence c'est que le chauffage y est illimité, et le chien appréciera.
Le paysage est féérique, les champs sont couverts de neige. On peut distinguer ici et là des buissons et des branchages recouverts de givre. Les arbres se font menaçants, dénudés de leur feuillage. Pas de vie par ici, sauf quelques irréductibles corbeaux aisément distinguables dans les branchages et sur les champs. Pas très rassurante cette ambiance.
Une minute à peine après avoir mis en marche le chauffage, vous sentez déjà cette odeur étrange envahir votre voiture. Une usine chimique aurait-elle subit un accident dans les environs ? Vous n'y croyez pas. Vous ne connaissez pas de telle usine. En revanche vous savez qu'une centrale nucléaire se trouve dans votre région.
Ceci expliquerait la mise en place d'un périmètre de sécurité en cas d'incident, et par la même occasion la panne d'électricité.
Soudain, une vision d'horreur parcourt votre esprit. Vous vous souvenez de cette scène dans le film Terminator 2 dans laquelle Sarah Connor est brûlée vive face à une déflagration atomique.
Mais ce n'est pas le moment d'être distrait. La route est dangereuse et vous devez rester concentré. Vous sillonez la campagne à travers une multitude de reliefs et de bosquets ne permettant pas d'anticiper ce qu'il se passe sur la route à plus de 150 mètres. Après quelques kilomètres vous rejoignez une intersection avec une autre route vicinale.
Au moment de regarder sur votre gauche avant de continuer tout droit, vous percevez une voiture de gendarmerie au loin avec les gyrophares allumés et qui se dirige vers votre position. Ils se trouvent à environ 300 mètres en ligne droite avec toutefois quelques vallons qui les empêcheraient de vous voir en permanence. Vous ont-ils vu ? Impossible d'en être certain. Vous attendez qu'ils se trouvent entre deux vallons afin qu'ils ne puissent plus vous voir.
Ni une ni deux vous écrasez l'accélérateur et foncez afin de les distancer et qu'ils ne puissent pas savoir où est-ce que vous êtes allé. Vous dévalez la route tel un pilote de rallye. Vous avez réussi à intégrer le périmètre interdit, votre cœur s'accélère. Vous continuez à rouler à vive allure sur quelques kilomètres, puis vous vous engagez sur un chemin de terre à travers les arbres tous feux éteints.
Vous arrêtez votre moteur et patientez quelques minutes. Vous espérez que les gendarmes, s'ils se sont engagés à votre poursuite, continuent tout droit sans vous repérer. Vous restez retourné vers l'arrière de votre voiture afin d'observer au travers des vitres et des arbres. Votre chien assis derrière vous, vous renifle et cherche à vous lécher le visage. Quelle brave bête.
Deux minutes ont passé. Vous craignez de reprendre la route et de tomber nez à nez avec eux. Cela sonnerait le glas de votre périple, il n'en est pas question. Déterminé, vous décidez de rester ici une demi-heure de plus. Il vaut mieux être plus malin qu'eux.
Quitte à rester, autant en profiter pour faire une pause. Vous sortez de votre voiture avec votre chien afin de vous dégourdir les jambes et d'aller uriner dans les bois. Vous prenez soin de vous diriger dans la direction opposée à la route, vers le sous-bois. Vous gardez un œil sur votre chien, ce n'est pas le moment de s'éparpiller.
Pas de bruit à l'horizon autre que le bruit de vos pas et de ceux de votre chien sur le feuillage qui tapisse le sous-bois. Il y a un peu de neige ici et là. Vos chaussures ne sont pas adaptées à l'hiver, elles prennent déjà l'eau à force de marcher dans la neige. Vous entendez un souffle s'accentuer, serait-ce le vent ? Non ! C'est un véhicule arrivant sur la route que vous avez empruntée. D'après l'intensité de ce bruit il roule vite. Serait-ce les gendarmes ?
Vous êtes stressé. Les yeux rivés en direction de la route afin d'observer la voiture qui va passer d'ici peu. Vous vous accroupissez afin de ne pas être vu. Vous appelez votre chien et espérez qu'il vous obéisse. Celui-ci reste où il se trouve et fixe la route, intrigué par ce bruit de pneus arrivant à toute allure. Les oreilles dressées, la gueule fermée.
Damnation ! Vous percevez déjà le reflet de lumières bleues sur l'écorce des arbres avant même que la voiture ne soit visible. Paniqué, vous courrez dans le sous-bois en restant courbé. Votre chien aboie et ne semble pas vous suivre. Satané cabot ! Vous continuez d'avancer en tournant la tête vers lui. Vous criez son nom dans l'espoir qu'il vous obéisse. Qu'importe, vous ne pouvez rien y faire.
Le bruit de souffle s'arrête et les reflets bleus sur les arbres sont toujours présents. Les gendarmes ont certainement repéré votre voiture. Vous n'entendez plus votre chien. Vous espérez qu'il ait décidé de vous suivre. Vous entendez une porte claquer suivi de voix à l'horizon qui résonnent dans le sous-bois. Les gendarmes ne vous ont pas vu fuir mais font tout de même entendre leurs ordres.
Trop tard. Pas question de faire marche arrière maintenant. Vous avez peur qu'ils vous embarquent s'ils vous trouvent. Vous êtes maintenant à 500 mètres de votre voiture et faites une halte, un genou à terre. Vous vous retournez et ne voyez plus de reflets bleus, vous êtes trop éloigné pour les voir à présent. Vous ne voyez plus votre voiture. Vous entendez des bruits de pas légers courir dans le feuillage. C'est votre chien ! Il vous a suivi.
Celui-ci vient jusqu'à vous. Vous le saisissez et lui faites un câlin afin de le féliciter de vous avoir suivi. Vous gardez vos oreilles grandes ouvertes afin de savoir s'ils vous ont suivi ou non. Le souffle de votre chien vous empêche d'écouter précisément. Toujours inquiet, vous décidez de ne pas attendre plus longtemps. S'ils vous repéraient ils préviendraient leurs collègues et vous n'auriez plus aucune chance de vous enfuir.
Vous vous enfoncez dans le sous-bois, vous n'êtes plus certain de la direction vers laquelle se trouve maintenant votre voiture. Vous entendez un ruisseau au loin et décidez de vous diriger vers lui, le terrain est en pente légère. Vous êtes alerte. Le froid et l'effort aiguisent vos sens. Vous marchez à présent convaincu que les gendarmes ne vous trouveront pas. Tout se ressemble dans ce bois. Les mêmes parterres de feuillages enneigés, les mêmes arbres menaçants. Seuls les reliefs permettent de s'y repérer un tant soit peu.
Vous êtes maintenant à quelques mètres du ruisseau. Celui-ci mesure deux bons mètres de large et a une profondeur de 30 centimètres. Bien entendu l'eau est très froide, pas question de se mouiller. Vous scrutez les alentours dans l'espoir de trouver un arbre mort qui fasse office de pont. Tout à coup quelque chose attire votre regard dans le courant du ruisseau. On dirait une sorte de poussière noire qui se fait emporter avec l'eau. Etrange, cela ne ressemble à rien de ce que vous connaissez. C'est trop fin pour être de la terre.
Le mouvement de ces poussières vous intrigue. C'est comme un banc de poissons. Ces amas de poussières noires semblent structurer leur mouvement sous l'eau tout en dérivant lentement avec elle. Votre chien est lui aussi intrigué et renifle d'un air concentré en direction de l'eau. Celui-ci se met à aboyer en fixant le ruisseau.
Aussitôt vous lui dites de se taire, craignant que cela n'attire l'attention des gendarmes. Vous regardez derrière vous, personne ne vous suit. Vous saisissez un bâton et décidez de touiller la fameuse poussière afin de mieux comprendre de quoi il s'agit. Les mouvements de ces poussières relativement à votre bâton sont incohérents. Cela ne ressemble pas à du sable et cela semble vraiment très fin.
Incertain de ce que vous venez de trouver, vous décidez d'en extraire de l'eau. Vous cherchez alors un objet autour de vous qui vous permettrait d'en ramasser. Rien en vue, mais vous voyez cet arbre large à quelques mètres. Son écorce semble vieille et aisément récupérable. Vous récupérez un morceau d'écorce et retournez au ruisseau. À genoux à terre vous tentez de ramasser la poussière avec le morceau d'écorce comme vous le feriez avec une cuillère.
Difficile d'entrevoir quoique ce soit tant la poussière est fine. Votre chien aboie à de multiples reprises dans votre direction et malgré vos ordres celui-ci continue d'aboyer en regardant votre écorce. Il semble paniqué. Vous décidez alors de lâcher votre écorce par terre et remarquez avec horreur que vos doigts qui étaient alors sous le morceau d'écorce pour le tenir, sont maintenant couverts d'un suintement rougeâtre.
Votre cœur s'accélère et l'adrénaline vous envahit. Vous avez peur de vous être blessé. Vous frottez énergiquement votre main contre le feuillage au sol afin de retirer cette chose rougeâtre de votre main. Effrayé vous vous frottez les mains afin d'y voir plus clair et constatez que des minuscules grains de poussière noire à peine visibles se retrouvent collés à votre peau ici et là. Pas moyen de les enlever et le frottement répété à l'aide de vos ongles n'y changent rien.
Votre chien vous regarde et n'ose pas venir sentir votre main. Il reste à un mètre de vous, calme. Convaincu d'avoir à faire à quelque chose d'anormal, vous vous asseyez par terre les yeux fixés sur votre main.
Données du topic
- Auteur
- GenereuxKhey
- Date de création
- 17 juillet 2021 à 23:31:49
- Nb. messages archivés
- 29
- Nb. messages JVC
- 28