La fille est en train de dormir. Elle est du genre sommeil profond. J'ai eu beau frotter et frotter son joli cul, rien à faire, elle dort comme une pierre. 11h que j'y suis, à me retourner, à regarder le plafond, à maudire mon corps qui ne veut pas s'arrêter. Ce soir j'ai fait des parties d'échecs - que j'ai toutes perdues -, je suis sorti me promener. Je ne sais meme pas comment je vais faire aujourd'hui, si je dois dormir ou pas. Si je me ramène a l'entretien avec cette gueule je vais jamais être rappellé, si je dors maintenant, je vais me lever a 15h et flinguer, et ma journée, et mon rythme de sommeil.
L'insomnie plonge l'insomniaque dans une solitude terrible. Il est coupé du reste des animaux par sa psychologie, par un cerveau trop performant qui le torture. Moi c'est depuis tout petit. Mon père comprenait pas, il vient du bled il connaît pas les esprits tourmentés. Ca doit etre frustrant, un gamin qui se détruit sans que t'y puisses rien.
La seule chose qui réussissait à me faire dormir, c'est la codéine. Puis j'ai developpé une accoutumance, maintenant, plus rien à faire. Le cannabis ne m'a jamais aidé. L'alcool, trop destructeur.
Reste à contempler ce plafond, encore et encore, pendant que les heures s'enchaînent.
Je suis epuisé mais je ne peux pas dormir. Je rêve qu'on m'achève pour enfin goûter au sommeil. Le sport ne fonctionne pas, me branler ne fonctionne plus, ni manger, méditer, la respiration ventrale, la lecture, tout ça n'y fait plus rien.
Une bonne balle dans la tête ferait sans doute l'affaire.
